Brooklyn: une femme inculpée de crime fédéral pour avoir giflé des femmes juives
Le procureur général américain a annoncé la décision du ministère de la Justice d'inculper Tiffany Harris lors d'une rencontre mardi avec les responsables de la communauté juive
JTA — Une femme originaire de Brooklyn qui avait fait les gros titres pour avoir frappé trois femmes juives en décembre – et pour avoir été ensuite libérée de prison – a été inculpée pour crimes racistes fédéraux.
Mardi, le procureur général américain William Barr a annoncé la décision du ministère de la Justice d’inculper Tiffany Harris lors d’une rencontre avec les responsables de la communauté juive à Brooklyn. Il a promis une « tolérance zéro » à l’égard de l’antisémitisme.
« C’est le type d’incident qui aurait peut-être été traité localement dans le passé, mais je pense qu’il est important pour le gouvernement fédéral d’occuper le terrain, a justifié William Barr lors de la réunion. Nous agirons avec force quand nous verrons ce type d’acte ».
Le cas d’Harris est apparu comme un point de tensions dans le débat autour de la réforme de la loi de libération sous caution qui est entrée en vigueur le 1er janvier dans l’État de New York. La loi, qui interdit l’imposition de cautions pour la plupart des délits non violents et mineurs, visait à s’assurer que les accusés ne soient pas traités différemment en fonction de leurs moyens financiers.
Les arrestations – elle a de nouveau été interpelée pour l’agression après sa libération – ont eu lieu avant que la loi n’entre en vigueur. Pourtant, des responsables politiques opposés à la réforme ont cité la jeune femme de 30 ans pour défendre leur position selon laquelle les juges devraient avoir le choix de fixer les conditions d’une caution.
« Un exemple plus important, plus fort aurait dû être fait de cette criminelle antisémite violente, pas l’inverse », a dénoncé Lee Zeldin, un élu juif républicain du Congrès, plus tôt ce mois.
Cela semble être le cas avec les poursuites fédérales engagées, qui interviennent alors que le procureur a promis une « tolérance zéro » et que la police de New York cherche à contourner la loi sur les libérations sous caution.
« Je suis atterrée que Tiffany Harris soit utilisée comme bouc émissaire pour susciter la peur autour de la réforme des libérations sous caution », a réagi Lisa Schreibersdorf, l’avocate d’Harris, auprès du New York Daily News mardi.