Ce qu’a dit Mélenchon sur la destruction d’Israël par l’Iran
Après son interview sur LCI, le dirigeant de gauche a posté un message beaucoup plus ambigu sur Twitter que lors d'une interview télévisée
Ce dimanche dans l’émission « En toute franchise » sur LCI puis dans une série de tweets publiés dans la foulée, Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône et dirigeant du parti d’extrême gauche de la France Insoumise, a commenté l’actualité récente.
Lors de son interview en plateau puis dans un tweet, il est revenu sur les dernières tensions entre l’Iran et les Etats-Unis au Moyen-Orient, qui ont atteint leur paroxysme début janvier, suite à l’élimination du général iranien Qassem Soleimani par les Etats-Unis en Irak. Le responsable politique a également fait référence à Israël.
Sur LCI, il a déclaré : « Je rends les Etats-Unis d’Amérique totalement responsables de la tension qui s’est créée dans cette région, parce qu’ils ont quitté l’accord sur le nucléaire, et parce qu’ils ont procédé à des assassinats ciblés absolument irresponsables. Mais pour autant, je ne voudrais pas d’une quelconque manière disculper le régime iranien de ses deux tares fondamentales : la première, c’est un régime religieux – pas de religion en politique (il y a des élections en Iran, mais pour pouvoir être candidat il faut que les curés soient d’accord, je ne suis pas d’accord). Et deuxièmement, l’Iran prétend – ses gouvernants actuels – détruire l’Etat d’Israël. C’est un projet insupportable qui à lui seul crée une tension incroyable dans cette région, et évidemment favorise les extrêmes de l’autre côté qui se disent : ‘Puisqu’ils veulent nous détruire, on s’organise.’ Nous devons fermement condamner ces deux personnages [Donald Trump et Hassan Rouhani] comme étant des fauteurs de guerre, et nous autres les Français, nous devons être des non-alignés. »
Sur Twitter, dans un message posté peu après l’interview censé synthétiser sa réponse orale, son propos a semblé bien plus ambigu : « Nous devons condamner également les USA et l’Iran comme des fauteurs de guerre, a-t-il posté. Ma condamnation des USA n’exempte pas l’Iran du fait qu’il s’agit d’une théocratie et non qui veut détruire l’Etat d’Israël. La France doit être non-alignée. »
Un tweet auquel a répondu Philippe Meyer, président du B’nai B’rith France : « Oser préciser comme le fait Jean-Luc Mélenchon que vouloir détruire Israël n’est pas en soi un motif de condamnation de l’Iran est abject. Tout utiliser pour tenter de récupérer certains électorats est indigne. On peut donc s’enfoncer toujours plus bas et ne jamais toucher le fond. »
Oser préciser comme le fait @JLMelenchon que vouloir détruire #Israel n’est pas en soi un motif de condamnation de l’#Iran est abject. Tout utiliser pour tenter de récupérer certains électorats est indigne. On peut donc s’enfoncer toujours plus bas et ne jamais toucher le fond. https://t.co/VQpIbLfJZg
— Philippe Meyer (@philippemeyer92) January 19, 2020
« ’Et non qui veut détruire l’Etat d’Israël’… Cette tournure de Mélenchon induit donc que la destruction d’Israël n’est pas un problème pour lui… Jusqu’où ira-t’il ? », s’est interrogé un autre internaute.
Un autre utilisateur du réseau social a posté : « La tournure de sa phrase est très alambiquée et c’est forcément délibéré de la part d’un tribun tel que Mélenchon. La FI vire vers le pire du pire. »
Le mois dernier, Jean-Luc Mélenchon a été accusé par plusieurs responsables politiques d’avoir un « problème avec l’antisémitisme » après que le chef de LFI s’en est pris aux « ukases arrogants des communautaristes du CRIF » sur un blog, commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn aux élections britanniques.
Interrogé par l’AFP sur cette réflexion concluant le texte, l’entourage de M. Mélenchon avait affirmé que ce dernier voulait dire qu’il ne se laisserait
« pas influencer par des lobbys quels qu’ils soient, financiers ou communautaristes ».
Selon M. Mélenchon, qui dénonce les attaques « odieuses » de la majorité, le CRIF mène « une bataille politique » contre LFI, et il « répond donc politiquement ».
Début novembre, Mélenchon avait déjà critiqué « le communautarisme épais, violent », et selon lui « agressif » à son égard du CRIF.