Dans un puissant discours, Biden assure Israël de son appui sans réserve face au « mal à l’état pur »
D'une voix parfois vibrante de colère, le président américain a évoqué les "bébés tués" et les "familles entières massacrées" dans l'offensive terroriste du Hamas
Joe Biden, endossant le rôle de premier soutien d’Israël, a martelé mardi dans un discours vigoureux qu’il aiderait l’État hébreu à se défendre face au « mal à l’état pur ».
« Il y a dans l’existence des moments (…) où le mal à l’état pur frappe le monde. Le peuple d’Israël vient de vivre l’un de ces moments, par les mains couvertes de sang de l’organisation terroriste Hamas, un groupe dont l’objectif affiché est de tuer des Juifs », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche.
D’une voix parfois vibrante de colère, le président américain a évoqué les « bébés tués » et les « familles entières massacrées » dans l’offensive massive et sans précédent lancée samedi par le groupe terroriste palestinien contre Israël.
« À cette heure, nous nous devons d’être absolument clairs. Nous nous tenons aux côtés d’Israël », a-t-il déclaré, en présence de la vice-présidente Kamala Harris et du chef de la diplomatie Antony Blinken, qui se rendra jeudi dans l’État hébreu en signe de « solidarité et de soutien ».
Au total, la guerre a déjà fait plus de 900 morts en Israël.
Joe Biden a confirmé, sans donner de détails, que des citoyens américains se trouvaient parmi les otages du Hamas et a par ailleurs fait état d’un nouveau bilan de 14 Américains tués.
Son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a indiqué que Washington restait sans nouvelles de « 20 ressortissants, voire davantage », en précisant que cela ne signifiait pas que toutes ces personnes étaient otages.
Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 le petit territoire qu’est Gaza, menace d’exécuter des otages enlevés en Israël, environ 150 personnes dont des enfants, des femmes, des personnes âgées ainsi que des jeunes capturés pendant un festival de musique.
Le président américain a indiqué que les États-Unis, qui ont envoyé un groupe aéronaval aux abords d’Israël, étaient prêts à déployer « des ressources supplémentaires si nécessaire », pour éviter que la guerre ne s’étende.
Il a aussi promis des moyens pour le « Dôme de fer », le puissant système de défense antimissiles d’Israël.
Joe Biden, qui s’était entretenu auparavant avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lui a dit que si les États-Unis étaient à la place d’Israël, leur réponse serait « rapide, résolue et écrasante. »
L’État hébreu « a le droit, et a même le devoir de se défendre face à ces attaques haineuses », a encore déclaré Joe Biden.
À l’heure où Israël multiplie les frappes contre Gaza et a imposé un « siège total » à l’enclave, le Démocrate de 80 ans, sans appeler explicitement à une quelconque réserve, a déclaré : « Des démocraties telles qu’Israël et les États-Unis sont plus fortes et plus en sécurité quand elles agissent conformément au droit. »
Jake Sullivan a par la suite dit que Washington n’avait pas l’intention d’établir des « lignes rouges » à ne pas franchir par les forces israéliennes, ni de lancer des « avertissements ».
Il a évoqué, sans entrer dans le détail, des discussions avec Israël et l’Egypte pour permettre à des civils de quitter Gaza.
Depuis samedi, les États-Unis jouent à plein leur rôle traditionnel de premier défenseur d’Israël.
Joe Biden en particulier a mis de côté ses réserves, parfois exprimées publiquement, face au gouvernement très marqué à droite de Benjamin Netanyahu.
La question du soutien à Israël est politiquement très chargée aux États-Unis, surtout dans un contexte de campagne pour l’élection de 2024, au cours de laquelle le président briguera un second mandat.
La Maison Blanche essuie depuis samedi une avalanche de critiques républicaines pour sa politique jugée trop complaisante envers l’Iran, premier soutien du Hamas.
Joe Biden fait également face à une situation institutionnelle minée, puisque l’une des chambres du Congrès n’a à l’heure actuelle plus de dirigeant, en raison de querelles internes entre conservateurs.
Or il appartient au Congrès, aux États-Unis, de prendre les grandes décisions budgétaires, que ce soit pour une aide supplémentaire à Israël ou pour continuer à soutenir l’effort de guerre ukrainien, ce à quoi certains élus de la droite dure s’opposent.