Israël en guerre - Jour 537

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Des ministres saluent la libération des otages tout en appelant à la lutte contre le Hamas

Selon Smotrich, Israël négocie avec Washington la mise en œuvre d'un projet de migration des Gazaouis qui pourrait « commencer dans les prochaines semaines »

Illustration : Un soldat de l'armée israélienne posté à la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 29 janvier 2024. (Crédit : Tsafrir Abayov/AP)
Illustration : Un soldat de l'armée israélienne posté à la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 29 janvier 2024. (Crédit : Tsafrir Abayov/AP)

Les membres du gouvernement Netanyahu se sont réjouis, samedi, de la libération des otages Sagui Dekel-Chen, Sasha Troufanov et Iair Horn, tout en demandant l’abrogation de l’accord de cessez-le-feu qui a pourtant permis aux captifs de recouvrer la liberté.

Sur X, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a dit, après s’être réjoui de la libération des otages, qu’Israël « continuerait d’agir jusqu’à la victoire et jusqu’à ce que le pays atteigne ses objectifs de guerre » – à savoir la fin du Hamas et la libération de la totalité des otages.

D’autres membres du gouvernement Netanyahu ont eux aussi donné le sentiment de se positionner en faveur de la reprise des combats.

Dans un tweet, la ministre des Transports, Miri Regev, s’est engagée à « continuer jusqu’au retour de tous les otages, vivants et morts, et jusqu’à la destruction des capacités gouvernementales et militaires du Hamas », tandis que le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, a souligné que « les grandes lignes [de l’actuel accord cessez-le-feu contre otages] ne sont pas sacrées ».

« Avec le soutien total du président [américain] Donald Trump, le Hamas doit comprendre que nous n’accepterons ni les violences ni la prolongation de la captivité des otages », a écrit Kisch – en insistant sur le fait qu’Israël devait « exiger la libération immédiate des otages vivants ».

Dans un tweet en anglais, le ministre de la Défense Israel Katz a déclaré que l’armée israélienne était « pleinement déployée et prête à tous les scénarios, comme par exemple une tentative de l’organisation terroriste du Hamas d’enfreindre l’accord et de ne pas libérer les otages ».

Le ministre de la Défense Israel Katz (à droite), le chef d’état-major sortant de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzl Halevi, et le nouveau chef, le général de division (Rés.) Eyal Zamir (à gauche), au siège du Commandement du Sud, à Beer Sheva le 13 février 2025. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

« Nous allons continuer de travailler avec [Trump] au retour rapide en Israël de tous les otages et faire en sorte que la menace terroriste palestinienne soit détruite et disparaisse de Gaza », a-t-il écrit.

Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a pour sa part déclaré que la libération des otages « nous donne la force de poursuivre cette lutte sans compromis pour les faire tous libérer et détruire le Hamas ». Et la ministre de l’Égalité sociale, May Golan, a indiqué que le gouvernement s’était « engagé à ce que soient libérés tous nos concitoyens kidnappés – vivants et morts – et à se battre jusqu’au bout contre tous les nazis à Gaza ».

En revanche, l’ex-ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, qui a quitté la coalition en raison de son opposition à cet accord, le mois dernier, a reproché à Netanyahu d’avoir choisi la « soumission et la reddition » et non la victoire militaire à Gaza.

« Le gouvernement israélien continue de passer à côté de toutes les opportunités, d’où ses échecs », a déclaré Ben Gvir samedi soir.

« Au lieu d’écouter le président Trump et d’annihiler le Hamas, le Premier ministre Netanyahu préfère continuer de négocier avec le diable et d’emprunter le chemin de la soumission et de l’asservissement », a déclaré Ben Gvir. « Ce n’est pas ainsi qu’un gouvernement de droite devrait fonctionner. »

Le chef du parti Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, présidant une réunion de sa faction à la Knesset, le 3 février 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Selon la chaîne N12, Netanyahu souhaite avancer la date de libération des six autres otages vivants supposés être libérés les deux prochains samedi.

Selon cette même source, le Premier ministre voudrait prolonger la première phase de l’accord au-delà des 42 jours initialement convenus – une phase qui est supposée se terminer le 1er mars prochain – et obtenir la libération de davantage d’otages dans ce cadre, particulièrement ceux dont Israël connait les problèmes de santé. Il voudrait que les négociateurs israéliens expliquent aux médiateurs qataris et égyptiens, avec le soutien des États-Unis, qu’il est tout autant dans l’intérêt du Hamas de prolonger cette première phase, garantie d’un cessez-le-feu de plus longue durée.

De gauche à droite : Les ex-otages Sagui Dekel-Chen, à bord d’un hélicoptère de l’armée israélienne, peu après sa libération après 498 jours de captivité dans les geôles du Hamas à Gaza, le 15 février 2025 ; Yaïr Horn, portant un maillot de football du club Hapoel Beer Sheva, à l’hôpital Sourasky, à Tel Aviv, le 15 février 2025 ; Sasha Trufanov en route de la zone frontalière de Gaza vers le centre hospitalier Sheba-Tel Hashomer près de Tel Aviv, le 15 février 2025. (Crédit : Armée israélienne ; Maayon Toaf/GPO ; Armée israélienne)

Des membres de l’opposition ont demandé, samedi, que l’accord en trois phases aille à son terme, le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, qualifiant la libération de Dekel-Chen, Troufanov et Horn de « nouvelle étape sur le chemin du retour à la normale, de la reconstruction et de la vie » pour le kibboutz Nir Oz, d’où les trois hommes ont été enlevés le 7 octobre 2023.

« Pour que Nir Oz puisse être reconstruit, il faut que ses enfants et tous les otages lui soient rendus », a-t-il tweeté. « Mais nous n’en avons pas encore terminé. Soixante-treize otages sont toujours en captivité, dont une vingtaine d’habitants de Nir Oz, et nous nous engageons à ce qu’ils retrouvent tous la liberté. »

Lors d’une manifestation sur la Place des Otages de Tel Aviv, le chef de l’opposition Yair Lapid a exigé qu’Israël n’interrompe pas le cessez-le-feu à l’issue de la première phase.

« Israël doit passer à la deuxième phase de l’accord. Tout le monde doit pouvoir rentrer », a-t-il déclaré.

Le chef de l’opposition et du parti Yesh Atid, le député Yaïr Lapid, dirigeant une réunion de sa faction, à la Knesset, le 10 février 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Selon un récent sondage, 70 % de l’opinion publique israélienne est favorable à la deuxième phase de l’accord avec le Hamas, en vertu de laquelle 59 otages – dont 24 seraient vivants – devraient être libérés.

Selon ce sondage de la chaîne N12, les Israéliens ont répondu à 69 % qu’ils étaient pour le projet de Trump de déplacer dans un autre pays les habitants de la bande de Gaza, à 18 % contre.

Smotrich : Le projet de Trump pour Gaza d’ici quelques semaines

Le gouvernement israélien est en contact régulier avec Washington sur le sujet de la mise en œuvre de la proposition de Trump et le processus devrait probablement commencer d’ici quelques semaines, a affirmé Smotrich samedi soir.

Lors d’une interview donnée dans le cadre de l’émission « Meet the Press », sur la chaîne N12, Smotrich a affirmé que « la grande majorité » des Palestiniens vivant dans la bande de Gaza étaient manifestement prêts à partir et il a ajouté qu’Israël devait « trouver des pays désireux de les accueillir », sans parler des détails de « l’énorme opération logistique » impliquée par ce transfert à l’étranger.

« Notre équipe a commencé les préparatifs avec l’équipe du président », a-t-il déclaré en ajoutant que « c’est un processus qui, je l’espère, commencera dans les prochaines semaines, même à un rythme lent, qui ira crescendo ».

Les Gazaouis, a poursuivi Smotrich, « n’ont rien à gagner à rester à Gaza dans les 10 à 15 prochaines années. Une fois que nous aurons repris les combats, et que tout Gaza ressemblera à Jabaliya, il n’y aura plus rien à faire là-bas. »

Selon une information donnée en décembre dernier par le quotidien Haaretz, l’armée israélienne estimait que 70 % des bâtiments de Jabaliya, dans le nord de Gaza, avaient été détruits lors de l’opération militaire en cours.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

En accueillant Netanyahu à la Maison Blanche, Trump avait appelé mardi à déplacer définitivement la population de la bande de Gaza, en disant que les Gazaouis n’avaient « pas d’autre choix » que de quitter le « gros tas de décombres » qu’est devenu Gaza à l’issue de 15 mois de bombardements israéliens contre le Hamas.

Katz a fait savoir qu’il avait chargé l’armée de lui présenter un projet permettant aux Gazaouis d’ores et déja désireux de quitter la bande de Gaza de le faire de leur propre gré.

Le projet de Trump a été refusé catégoriquement par le Hamas et les États arabes.

Trump avait déjà proposé de déplacer une partie de la population de Gaza vers la Jordanie et l’Égypte, à titre plus ou moins temporaire, ce que Smotrich et d’autres membres de l’extrême droite israélienne avaient grandement apprécié.

Des manifestants appelant à la libération de tous les otages détenus par le Hamas à Gaza bloquant l’autoroute Ayalon, à Tel Aviv, le 13 février 2025. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le mois dernier, Smotrich – qui avait déjà proposé qu’Israël occupe Gaza et « invite » la moitié des 2,2 millions de Palestiniens de la bande de Gaza à émigrer d’ici deux ans – avait déclaré aux journalistes dépêchés à la Knesset qu’il travaillait sur un « plan opérationnel » destiné à traduire dans les faits l’idée de Trump.

La mise en œuvre du projet de Trump pourrait avoir pour conséquence de faire revenir au gouvernement le parti ultranationaliste Otzma Yehudit de Ben Gvir, l’ex-ministre ayant déclaré la semaine dernière que les chances qu’il rejoigne la coalition avaient considérablement augmenté depuis la proposition de Trump.

S’adressant à « Meet the Press » quelques heures seulement après la libération des otages Dekel-Chen, Troufanov et Horn par le Hamas, Smotrich a redit son opposition à l’accord de cessez-le-feu et indiqué que la libération de « terroristes meurtriers qui ont du sang sur les mains » conduirait à plus d’effusion de sang à l’avenir.

Smotrich a rappelé que le maintien de son parti HaTzionout HaDatit au sein du gouvernement dépendait de la reprise des opérations militaires à l’issue de de la première phase de l’accord.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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