France : 500 personnalités et militants rejettent le droit du collectif Nous vivrons à se mobiliser
Le 8 mars, lors de la marche féministe, les femmes de Nous vivrons – venues en particulier pour rendre hommage aux victimes des massacres du 7 octobre – ont été vivement prises à partie par l’extrême gauche
Le 8 mars dernier, de nombreux groupes féministes, dont le collectif juif Nous vivrons, ont manifesté lors de la grande marche pour les droits des femmes, à Paris.
Lors de l’évènement, les femmes de Nous vivrons – venues en particulier pour rendre hommage aux victimes des massacres du 7 octobre et alerter sur la situation des otages toujours retenus, qui pourraient en ce moment même subir des viols – ont été vivement prises à partie. Elles ont ainsi été molestées, menacées, insultées puis enfin exfiltrées, sans jamais recevoir d’excuses de la part du « cadre unitaire » qui avait validé leur présence à la marche.
Elles se sont ensuite vues blâmées par des militants anti-Israël pour les violences subies, accusées en raison de leurs opinions. Peu après les faits, 75 collectifs et antennes associatives, parmi lesquels le collectif Nous toutes, ont en effet, dans une pétition publiée le 16 mars, rendu la démarche de Nous vivrons responsable des troubles.
La pétition, intitulée « Le sionisme n’est pas une cause féministe ! », a été postée sur le site de la Coordination féministe. Elle accuse les féministes juives de Nous vivrons de « chantage médiatique », de « sionisme suprémaciste » et d’ « instrumentalisation de la lutte contre les violences faites aux femmes ».
Voilà ce qui se passe quand on marche pour dénoncer le viol de femmes juives :
– des insultes
– des menaces
– des jets de projectiles et gaz lacrymogènesLa police est intervenue pour exfiltrer notre cortège.
La honte.#stopantisemitisme pic.twitter.com/fqa0Z9TPsX
— Collectif Nous Vivrons #???? (@nous_vivrons) March 8, 2024
Puis, le 28 mars, le média Politis a publié une tribune avec la même idée, accusant ce « collectif sioniste » d’être « à l’origine de provocations ». Le texte, initié par le collectif anti-Israël Urgence Palestine, est intitulé « Les soutiens d’un État génocidaire n’ont pas leur place dans nos luttes féministes ! ». Il a été signé par 500 personnalités, militants et collectifs, dont Annie Ernaux, Virginie Despentes ou encore Assa Traoré. Elles assurent ainsi que « la libération de la Palestine est une cause féministe ».
« Non, la présence du collectif Nous vivrons n’a pas posé problème parce que ce serait un collectif composé de femmes juives. En réalité, comme l’avait déjà montré la manifestation du 25 novembre, ce groupe ne se rend dans nos manifestations que pour orchestrer des provocations politiques, en mettant au cœur de son discours la dénonciation mensongère et virulente de féministes ‘complices des terroristes’ », défendent-elles. « Alors qu’une grande partie du mouvement féministe exprime d’une façon de plus en plus forte son soutien au peuple palestinien, il s’agit de diviser et de décrédibiliser, avec l’aide de médias complaisants, toute opposition au génocide à Gaza. »
Aujourd’hui, Sarah Aizenman, porte-parole de Nous vivrons, déplore elle un « écosystème féministe gangrené par l’antisémitisme ».
Cet extrait d’un groupe télégramme d’Urgence Palestine nous prouve donc que la violence était préméditée.
Ils ont donc organisé le harcèlement et l’agression d’un cortège de femmes juives de 18 à 80 ans.
L’antisionisme et l’antisémitisme provoquent des actes de plus en plus… pic.twitter.com/1LnHb3h62f
— Collectif Nous Vivrons #???? (@nous_vivrons) March 8, 2024