La Knesset promulgue la loi exigeant des diplomates un serment de loyauté
La législation, qualifiée "d'hypocrite" par un élu de l'opposition, exige des émissaires qu'ils jurent "fidélité à l'État d'Israël en tant qu'État juif et démocratique"
La loi obligeant les diplomates israéliens en poste à l’étranger à s’engager à être loyaux envers Israël en tant qu’État juif et démocratique, a été adoptée en dernière lecture mercredi à la Knesset.
Soutenue par l’ancien ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, qui a été remplacé par Israël Katz en début de semaine, la législation a amendé la loi sur les nominations du personnel diplomatique afin de stipuler que les chefs de missions diplomatiques et de consulats doivent prêter serment d’allégeance comme condition préalable à l’obtention de leur nomination officielle.
Le texte du serment est le suivant : « Je m’engage à maintenir ma loyauté envers l’État d’Israël en tant qu’État juif et démocratique ».
Avant les deuxième et troisième lectures, le projet de loi avait fait l’objet de vives critiques de la part du député Gilad Kariv (Avoda), qui a accusé Katz « d’hypocrisie » pour l’avoir soutenu tout en refusant de soutenir un amendement législatif à la Loi sur l’État-nation controversée – adoptée en 2018 – qui définirait Israël comme un État démocratique.
« Pourquoi seulement les diplomates ? », a-t-il demandé, notant que les députés, les ministres et les grands rabbins ne sont pas tenus de prendre le même engagement.
Répondant à Kariv, le député Amit Halevi (Likud) a déclaré que le député de l’opposition avait raison, affirmant que « nous devons changer les règles » afin que les autres employés du gouvernement soient tenus de jurer fidélité de la même manière.
« Lorsqu’une personne travaille dans le service public, elle est avant tout au service de l’État Juif », a-t-il indiqué, ajoutant que les diplomates « se battent pour l’identité juive d’Israël » et devraient refléter « nos valeurs. »
S’en prenant à Kariv, Cohen a déclaré que la loi n’était nécessaire que parce que la coalition précédente, dont Kariv faisait partie, avait voté la nomination de Ghaida Rinawie Zoabi, alors députée de Meretz, au poste de consule à Shanghaï.
Arabe musulmane, Rinawie Zoabi avait déclaré ne pas être liée à « l’âme juive » d’Israël et, avant son bref passage en tant que députée, elle avait co-rédigé un document qui ne reconnaissait pas Israël en tant qu’État juif. Sa nomination avait finalement été annulée à la suite du tollé soulevé par l’opinion publique.
« Pourquoi, après 75 ans, avons-nous besoin de cette loi ? Cette coalition en est la raison », a soutenu Cohen, ajoutant que « seuls ceux qui croient en l’État et en ses valeurs peuvent le représenter ».