Un projet de loi exige un serment de loyauté des diplomates en poste à l’étranger
Si le projet est approuvé par la Knesset, les nouveaux ambassadeurs et consuls généraux seront obligés de prêter serment d'allégeance à Israël en tant qu'État juif et démocratique
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.
Les ambassadeurs et les consuls généraux en poste à l’étranger pourraient bientôt être obligés de s’engager à être loyaux envers Israël en tant qu’État juif et démocratique avant de recevoir leur poste, selon un projet de loi présenté dimanche par un groupe gouvernemental clé.
Soutenu par le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen et approuvé dimanche par la commission des Lois de la Knesset, le projet de loi amenderait la loi sur les nominations au service diplomatique afin de stipuler que les chefs de missions diplomatiques et de consulats doivent prêter serment d’allégeance comme condition préalable à l’obtention de leur nomination officielle.
Le bureau de Cohen a expliqué que le projet de loi était une réponse à la nomination contrariée, l’année dernière, de Ghaida Rinawie Zoabi, alors députée de Meretz, au poste de consulesse à Shanghaï. Arabe musulmane, Rinawie Zoabi avait déclaré qu’elle n’était pas liée à « l’âme juive » d’Israël et, avant son bref passage en tant que députée au sein de la dernière coalition, elle avait co-rédigé un document qui ne reconnaît pas Israël en tant qu’État juif.
« Le contexte du projet de loi est d’empêcher la nomination d’ambassadeurs tels que Rinawie Zoabi, qui n’ont pas reconnu l’État d’Israël comme juif et démocratique », a déclaré un communiqué du bureau du ministre des Affaires étrangères.
En 2018, Israël avait adopté la Loi fondamentale controversée : L’État-nation, qui consacre le caractère juif et démocratique de l’État.
Le projet de loi de dimanche, s’il est adopté par la Knesset, exigerait que les « chefs de mission et de consulat » expriment leur allégeance, avant l’envoi de leur lettre de nomination, à la préservation de l’État d’Israël en tant que juif et démocratique. »
En février 2022, Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, avait proposé de nommer Rinawie Zoabi consulesse à Shanghaï, dans le cadre d’une tentative visant à l’écarter de la Knesset après qu’elle eut torpillé des votes clés pour exprimer ses critiques à l’égard du traitement réservé par Israël aux Palestiniens et à ses citoyens arabes. Le gouvernement avait cherché à se débarrasser de son siège à la Knesset afin de maintenir sa fragile coalition, un effort qui avait finalement échoué en juin 2022.
Lapid, aujourd’hui chef de l’opposition, s’est attiré les foudres de sa propre coalition – et du chef de l’opposition de l’époque, l’actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu – pour cette tentative.
En mai 2022, Rinawie Zoabi avait retiré son nom de la liste des candidats avant que la nomination ne soit finalisée. Elle a finalement décidé de ne pas se représenter à la Knesset lors des élections législatives de novembre 2022, au cours desquelles son parti, le Meretz, n’a pas réussi à franchir le seuil électoral.