La synagogue de Thann, sauvée par une association laïque
Les Amis de la synagogue d'Alsace ont effectué de nombreux travaux dans l’édifice ces dernières années, lui permettant d’être inscrit aux monuments historiques
Elyane Ferrari a découvert la synagogue de Thann il y a une quinzaine d’années. En 2013, décidée à défendre le patrimoine juif de Thann, elle a fondé l’association « Les Amis de la synagogue de Thann » afin de « sauver ce bijou art déco unique en Alsace ».
Son association, laïque et constituée de membres de toutes les confessions, s’affaire autant à un travail de mémoire sur la communauté qu’à la sauvegarde du patrimoine – la synagogue, le mikvé et le vieux cimetière – et le développement touristique de la ville, qui passe par l’enrichissement de l’offre culturelle. Elle bénéficie ainsi du soutien du Consistoire israélite du Haut Rhin, propriétaire de la synagogue.
Parmi les travaux effectués par l’association ces dernières années : la toiture, la rénovation des voûtes, et la rénovation du mikvé, découvert à partir de plans. Les membres de l’association ont aussi nettoyé le vieux cimetière et relevé les stèles.
Depuis plusieurs années, la synagogue est ouverte de mai à octobre, et l’association propose des visites guidées, via l’office de tourisme. Des animations culturelles variées y sont aussi organisées.
En 2017, la synagogue avait été sélectionnée pour représenter le Haut-Rhin à l’occasion de l’anniversaire des 20 ans de la Fondation du patrimoine. La même année, elle avait été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
La commune de Thann a accueilli des Juifs à partir du 13e siècle.
La synagogue a été conçue en 1859-1862 par l’architecte Poisat de Belfort, et a été en partie détruite durant la Première Guerre mondiale par un bombardement, avant d’être reconstruite rapidement.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a été saccagée et réquisitionnée par les nazis. Sur les 160 Juifs que comptait encore la ville, seuls 35 ont survécu.
Tous ont quitté la ville, et le dernier mariage juif à avoir été célébré dans la synagogue remonte à 1983.
Ainsi, si le lieu n’accueille plus d’offices et ne possède plus de rouleaux de Torah, il reste vivant grâce à l’association d’Elyane Ferrari, faisant vivre la mémoire des Juifs de la région.