L’armée a dit qu’elle réexaminerait la participation de Tzvi Kostiner à de futurs événements
Le rabbin, qui a parlé lors d'une conférence de l'armée le 6 août, a réclamé la libération de l'assassin d'une famille palestinienne, dont un bébé de 18 mois
Le directeur d’une école religieuse préparatoire à l’armée dans le sud d’Israël, qui a déjà tenu des propos anti-LGBTQ, qui s’est également prononcé contre les femmes dans l’armée et qui a récemment demandé la libération d’un extrémiste de droite condamné pour avoir tué trois membres d’une famille palestinienne lors d’un incendie criminel en 2015, dont un bébé de 18 mois, a été invité à prendre la parole lors d’un événement organisé pour des soldats à Jérusalem la semaine dernière.
Le rabbin Tzvi Kostiner, qui dirige la yeshiva Midbara KeEden de Mitzpe Ramon, était l’une des nombreuses personnalités rabbiniques, dont l’autorité rabbinique du Commandement du Sud de Tsahal et un certain nombre de directeurs d’académies pré-militaires entre autres, à avoir pris la parole lors de l’événement qui a duré toute la journée du 6 août.
L’armée israélienne a déclaré à Ynet qu’elle réexaminerait la participation de Kostiner à de futurs événements de Tsahal à la suite des réactions négatives à la fin de la semaine dernière après l’apparition d’une vidéo le montrant appelant à la libération d’Amiram Ben Uliel, qui a été condamné à trois peines de prison à vie plus 20 ans pour l’attentat meurtrier à la bombe incendiaire dans le village de Duma, en Cisjordanie, au cours duquel Riham et Saad Dawabsha ont été tués avec leur fils de 18 mois, Ali Saad. Seul le fils aîné du couple, Ahmed, a survécu à l’attaque terroriste, avec de terribles brûlures ; il avait 5 ans à l’époque.
Ben Uliel a été reconnu coupable en 2020 de trois chefs d’accusation de meurtre, de deux chefs d’accusation de tentative de meurtre, de deux autres d’incendie volontaire et de conspiration en vue de commettre un crime à motivation raciale dans le cadre d’un « acte terroriste ». Les magistrats avaient en revanche rejeté celui d’appartenance à une organisation terroriste.
Des manifestations ont eu lieu pour réclamer la libération de Ben Uliel, en mettant l’accent sur le fait que ses aveux de culpabilité ont été obtenus en utilisant ce que l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet appelle des « mesures spéciales » – décriées comme de la torture par Ben Uliel et par les groupes de défense des droits de l’Homme.
הרב קוסטינר: ״צבא יהודי זה צבא בלי בנות״, ״איפה שאתה עובד, להגיד 'להט"בים הביתה, הומואים הביתה'״, ״ישוחרר עמירם בן אוליאל״.
צה״ל: בוא לדבר קצת עם לוחמים pic.twitter.com/12I6uzcdTu— רועי שרון Roy Sharon (@roysharon11) August 13, 2023
Lors de l’un de ces rassemblements, Kostiner a été filmé jeudi en train de dire que le traitement de Ben Uliel par les tribunaux était « l’une des plus grandes injustices » commises par l’État d’Israël.
Kostiner, qui dirige la yeshiva Midbara KeEden de Mitzpe Ramon, a affirmé que Ben Uliel « n’a rien fait, mais même s’il l’a fait – allez, admettez-le ».
« J’en appelle à tout le monde, finissons-en avec ces mesures diaboliques et rendons lui la plus grande justice en le relâchant », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il espérait que cela se produirait le plus rapidement possible.
Décriant le fait que Ben Uliel ait été maintenu à l’isolement, Kostiner a déclaré dans la vidéo que Ben Uliel devrait idéalement être libéré et complètement disculpé, demandant qu’il soit au moins transféré dans un quartier spécial de la prison pour les détenus religieux, où il bénéficierait de meilleures conditions de détention.

Ses remarques ont été critiquées samedi par la présidente du parti Avoda, Merav Michaeli. « Voilà à quoi ressemblent les partisans du terrorisme juif », a-t-elle écrit sur X – anciennement Twitter.
Michaeli a appelé le ministre de la Défense Yoav Gallant (Likud) à mettre fin au partenariat entre Tsahal et l’école religieuse préparatoire à l’armée de Kostiner tant qu’il la dirigera.
« C’est un incitateur à la haine plein de venin qui a déjà appelé les étudiants à refuser de servir dans des unités mixtes au sein de Tsahal. Il agit contre la communauté LGBTQ et les Gay Prides organisées dans la ville. Cet individu bénéficie d’un financement important de la part de l’État d’Israël », a-t-elle écrit.

L’incendie au domicile de la famille Dawabsha, considéré comme l’un des actes de terrorisme juif les plus brutaux de ces dernières années, a engendré des promesses officielles de répression de l’extrémisme juif en Cisjordanie, même si les critiques affirment que de nombreux terroristes juifs agissent toujours en toute impunité, et plus spécialement sous l’actuel gouvernement – le plus à droite de l’histoire du pays.