Le Hamas « envoie des Gazaouis à la mort pour de bonnes Unes » – proche d’Abbas
Mahmoud al-Habbash, responsable de l'AP, a accusé le groupe terroriste de Gaza de "faire des affaires dans la souffrance et le sang", et que le "peuple palestinien" n’est plus dupe
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Le Hamas envoie délibérément des civils de Gaza à leur mort afin de faire les gros titres, a accusé un haut conseiller de Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinienne.
Faisant référence à la série d’affrontements entre les Palestiniens et les forces israéliennes à la frontière entre Gaza et Israël, au cours de laquelle une vingtaine de Palestiniens ont été tués, Mahmoud al-Habbash, haut dignitaire de l’Autorité palestinienne, s’en est pris au Hamas et à ses « histoires émouvantes d’héroïsme », affirmant que celles-ci seraient plus appropriées une fois qu’ils auront « libéré » la mosquée al-Aqsa de Jérusalem.
Al-Habbash a déclaré vendredi dans un sermon – diffusé sur AP TV et repris et traduit par le groupe de veille israélien du Palestinian Media Watch – que la population palestinienne n’était plus dupe des actes du Hamas et soutenait l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui est également présidée par Abbas.
Le Hamas « vend des illusions », a-t-il continué, « faisant des affaires avec de la souffrance, du sang et des victimes » afin de pouvoir faire de grandes déclarations à la télévision.
« Ces actes [d’héroïsme] du Hamas ne trompent plus personne », a-t-il dit. « Le peuple palestinien… se range du côté de l’OLP. »
Le Hamas a succédé au Fatah d’Abbas à Gaza en 2007. Plusieurs tentatives de réconciliation entre les parties ont échoué et la dernière tentative a dépassé la date butoir.
Les tensions entre les deux groupes se sont accrues le mois dernier, après la tentative d’assassinat du Premier ministre palestinien Rami Hamdallah alors qu’il était en visite dans l’enclave.
L’année dernière, M. Abbas a imposé une série de mesures contre la bande de Gaza, notamment la suspension des paiements de l’Autorité palestinienne à Israël pour l’approvisionnement en électricité de l’enclave côtière. Abbas a également coupé les salaires de milliers de fonctionnaires de Gaza et forcé beaucoup d’autres à partir en retraite anticipée.
Le mois dernier, il a menacé de « prendre des mesures juridiques, nationales et financières » contre le Hamas, sans entrer dans les détails.
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