Le WSJ détaille les allégations d’agression sexuelle à l’encontre de Karim Khan
L'article suggère que ces accusations aient pu inciter le procureur général de la CPI à délivrer des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant

Le Wall Street Journal a détaillé dimanche certaines des accusations d’agression sexuelle portées à l’encontre du procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, et a révélé qu’il avait annoncé son intention de délivrer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant, seulement deux semaines et demie après avoir pris connaissance des accusations portées contre lui.
Selon cet article, Khan subissait une pression croissante pour prendre des mesures contre la campagne militaire israélienne menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza dans les jours et les semaines qui ont suivi le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par ce dernier. Il aurait également critiqué son équipe.
Une avocate malaisienne d’une trentaine d’années aurait demandé à rencontrer Kahn pour lui demander de changer son comportement envers son personnel.
Selon le Wall Street Journal, la femme a témoigné devant des responsables de l’ONU que Khan avait commencé à la toucher de manière sexuelle, ce qui, d’après ses dires, se produisait depuis plusieurs mois.
« Elle a déclaré avoir tenté à plusieurs reprises de quitter la pièce, mais il lui a pris la main et l’a finalement tirée vers le lit. Il lui a ensuite retiré son pantalon et l’a contrainte à avoir des relations sexuelles, selon son témoignage », a rapporté le Wall Street Journal.
« Il me saisit toujours fermement et me conduit vers le lit », a-t-elle déclaré dans un témoignage consulté par le Wall Street Journal.

« J’ai l’impression d’être piégée. »
L’article indique que la femme a déclaré qu’il s’agissait d’un des nombreux incidents de « rapports sexuels forcés », mais qu’elle était restée à son poste parce qu’elle estimait qu’il s’agissait d’un rôle important dans le domaine des droits de l’Homme et qu’elle devait en outre payer les frais médicaux de sa mère. Le journal précise également qu’elle a commencé à craindre des représailles si elle se plaignait.
Elle affirme que Khan a commis des « actes sexuels non consentis » à New York, en Colombie, au Congo, au Tchad et à Paris, ainsi que dans une résidence appartenant à son épouse à La Haye, toujours selon le journal.
Khan a catégoriquement démenti, par l’intermédiaire de ses avocats, auprès du Wall Street Journal avoir commis « des actes sexuels répréhensibles de quelque nature que ce soit ».

Le journal a également indiqué que deux semaines et demie seulement après avoir pris connaissance des accusations, Khan avait annoncé son intention de délivrer des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant dans le cadre de la guerre à Gaza, ainsi que contre des dirigeants du groupe terroriste palestinien du Hamas.
« Le moment choisi pour cette annonce a soulevé des questions quant à savoir si Khan cherchait à se protéger des accusations d’agression sexuelle. La veille de l’annonce de la demande de mandat, Khan a brusquement annulé un voyage en Israël et à Gaza qu’il avait précédemment qualifié d’important pour prendre sa décision », indique l’article.
Selon le Wall Street Journal, Alan Dershowitz avait organisé une réunion qui devait avoir lieu pendant le voyage entre Khan et Netanyahu.
Les avocats de Khan ont nié tout lien entre les accusations et les mandats.
Khan a déclaré que le fait que les juges de la CPI aient approuvé les mandats montrait que les preuves présentées répondaient aux critères juridiques rigoureux requis.
Toutefois, des responsables judiciaires ont déclaré au journal que les mandats d’arrêt renforçaient le soutien dont bénéficie Khan de la part des pays anti-Israël si les accusations devaient être rendues publiques et décourageaient en outre son accusatrice de se manifester.
La femme aurait déclaré aux enquêteurs que Khan l’avait informée que ses accusations nuiraient à l’enquête sur la guerre à Gaza.
« Pensez aux mandats d’arrêt palestiniens », lui aurait-il dit, toujours selon son témoignage.
Le mois dernier, il a été rapporté que les enquêteurs des Nations unies chargés d’examiner les allégations d’inconduite sexuelle enquêtaient également sur des allégations selon lesquelles Khan aurait exercé des représailles contre des membres du personnel qui avaient signalé les allégations ou critiqué sa gestion de l’affaire.
Khan a affirmé que les accusations portées contre lui faisaient partie d’une tentative visant à discréditer la CPI. L’article indique également que des responsables judiciaires s’inquiétaient de la présence de l’agence de renseignement du Mossad à La Haye. Aucun autre détail n’a été fourni.
Khan occupe toujours ses fonctions.