L’ONU enquête sur des allégations de représailles de Karim Khan envers des lanceurs d’alerte
Le procureur de la CPI est accusé d’avoir rétrogradé plusieurs membres de son équipe après des signalements d’inconduite sexuelle visant une juriste sous sa responsabilité

Des enquêteurs des Nations unies chargés d’examiner des accusations d’inconduite sexuelle visant le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, s’intéressent à de possibles représailles qu’il aurait exercées à la suite de ces signalements, ont indiqué à Reuters cinq sources proches du dossier.
Les faits examinés portent sur des soupçons selon lesquels Khan aurait pris des mesures de rétorsion contre des membres de son personnel ayant signalé une inconduite sexuelle présumée visant une avocate sous sa responsabilité, ou ayant critiqué sa manière de gérer l’affaire, selon trois sources ayant une connaissance directe de l’enquête onusienne.
Les cinq sources, toutes sous couvert d’anonymat en raison de craintes de représailles, affirment que Khan, de nationalité britannique, aurait rétrogradé au moins quatre collaborateurs de son bureau.
Dans une déclaration écrite, les avocats de Khan ont rejeté toutes les accusations d’actes répréhensibles et assuré qu’il « se réjouit de coopérer pleinement et en toute transparence avec l’enquête externe ».
Khan a promis de poursuivre son travail tout en collaborant à l’enquête. Il a également souligné que les premières allégations, formulées en octobre dernier, avaient coïncidé avec une campagne de désinformation visant son bureau.
Les procureurs de la CPI enquêtent actuellement sur plusieurs personnalités de premier plan, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président russe Vladimir Poutine. La Cour a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Poutine pour des soupçons de déportation d’enfants depuis l’Ukraine, et contre Netanyahu pour des crimes de guerre présumés à Gaza. Ni Israël ni la Russie ne sont membres de la CPI ; tous deux rejettent les accusations et contestent la compétence de la Cour.
L’enquête de la CPI sur la conduite d’Israël a conduit les États-Unis à imposer des sanctions contre Khan, des mesures qui, selon le président de la CPI, menacent l’existence même de l’institution.