Israël en guerre - Jour 653

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Les dirigeants israéliens fulminent après qu’un missile iranien a touché l’hôpital Soroka

L'Iran a affirmé que le missile visait une installation militaire adjacente. Cependant, il n'existe aucune installation militaire israélienne à proximité

Israël a prévenu jeudi que le guide iranien Ali Khamenei devrait « répondre de ses crimes » après des salves d’une trentaine de missiles qui ont touché un hôpital et fait des dizaines de blessés en Israël, à l’heure où son armée a bombardé des sites nucléaires en Iran.

Les services d’urgence Magen David Adom ont déclaré qu’un homme de 80 ans et deux femmes, toutes deux âgées d’environ 70 ans, figuraient parmi les six personnes gravement blessées. Deux personnes ont été blessées modérément et au moins 42 autres ont été légèrement blessées par les ondes de choc et les éclats d’obus sur les différents sites d’impact. En outre, 18 personnes ont été légèrement blessées alors qu’elles se précipitaient vers les abris anti-bombes lorsque les sirènes ont retenti.

Après une attaque de dizaines de missiles iraniens particulièrement violente, l’alerte a été activée dans plusieurs régions d’Israël, où les habitants ont pris brièvement refuge dans les abris. Selon les Services d’incendie et de secours, 47 personnes ont été blessées.

Le centre hospitalier Soroka est le principal hôpital du sud d’Israël.

« Il y a eu d’importants dégâts », a indiqué l’hôpital.

Le directeur général du centre hospitalier Soroka, le Pr. Shlomi Kodesh, s’est exprimé devant la presse jeudi matin.

« Un missile a frappé l’ancien bâtiment du service de chirurgie de Soroka. Il s’agit d’un bâtiment relativement ancien qui avait été évacué ces derniers jours », a-t-il déclaré.

De nombreux hôpitaux en Israël ont activé leurs plans d’urgence au cours de la semaine dernière, transformant leurs parkings souterrains en salles d’hôpital et transférant les patients sous terre, en particulier ceux qui sont sous respirateurs artificiels ou difficiles à déplacer rapidement.

Le directeur général du centre hospitalier Soroka, le professeur Shlomi Kodesh, s’adressant à la presse au sujet d’un missile iranien qui a frappé l’hôpital, le 19 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran vidéo)

« D’autres bâtiments de l’hôpital ont subi d’importants dégâts. Tous les patients et tout le personnel se trouvaient dans des abris. Les quelques blessés que nous avons sont légèrement touchés, principalement à cause du choc de l’explosion », a-t-il ajouté.

Kodesh a précisé que le personnel s’efforçait actuellement de dresser un bilan des dégâts et d’évaluer quels services pouvaient fonctionner et lesquels ne le pouvaient pas.

« Nous demandons à la population de ne pas se rendre à l’hôpital » sauf en cas d’urgence vitale, a-t-il déclaré, ajoutant que certains patients actuellement hospitalisés seraient transférés vers d’autres établissements.

Eli Bin, chef du service d’ambulance Magen David Adom, a déclaré qu’un étage de l’hôpital Soroka qui a été touché avait été évacué la veille seulement, en raison de la guerre.

« De nombreuses vies ont été sauvées », a déclaré Bin.

L’Iran a affirmé que le missile balistique qui a frappé l’hôpital Soroka visait une installation militaire adjacente. Cependant, il n’existe aucune installation militaire israélienne à proximité de l’hôpital Soroka. La base du commandement sud de l’armée israélienne est située à plus de deux kilomètres, et une base militaire en construction se trouve à un peu plus d’un kilomètre.

L’armée israélienne a ultérieurement déclaré que les allégations diffusées par les médias iraniens selon lesquelles l’hôpital Soroka aurait été utilisé comme installation militaire sont « mensongères ».

« L’affirmation selon laquelle une base de renseignement aurait été attaquée ou que du matériel militaire se trouverait sous l’hôpital est un autre mensonge. Nous ne sommes pas assez méprisables pour mettre en danger des civils », a déclaré Tsahal dans un communiqué en persan adressé à la population iranienne.

« Attaquer des hôpitaux est un crime. Inventer un prétexte ne le justifie pas », a ajouté l’armée.

« Le lâche dictateur iranien […] tire délibérément sur des hôpitaux et des immeubles résidentiels en Israël. Ce sont là des crimes de guerre parmi les plus graves, et Khamenei devra répondre de ses crimes », a déclaré le ministre de la Défense Israel Katz.

Avec « le Premier ministre [Benjamin Netanyahu], nous avons ordonné d’intensifier les frappes contre les cibles stratégiques en Iran et contre les infrastructures du pouvoir à Téhéran, afin d’éliminer les menaces pesant sur l’État d’Israël et d’ébranler le régime des ayatollahs », a-t-il ajouté.

« Les dictateurs terroristes iraniens ont tiré des missiles sur l’hôpital Soroka de Beer Sheva et sur des civils. Nous ferons payer un lourd tribut aux tyrans de Téhéran », a averti Netanyahu sur le réseau social X.

Le président Isaac Herzog a souligné que Soroka est un symbole de coexistence pour les Israéliens et les Palestiniens, ajoutant que des civils vulnérables ont été pris pour cible lors des tirs.

« Un bébé en soins intensifs. Une mère à son chevet. Un médecin courant entre les lits. Un résident âgé dans une maison de retraite. Voici quelques-unes des cibles des attaques de missiles iraniennes contre des civils israéliens ce matin », a écrit Herzog sur les réseaux sociaux

« L’hôpital Soroka est l’un des meilleurs d’Israël. Il dessert toute la région du Néguev et soigne les Israéliens de toutes confessions ainsi que nos voisins palestiniens qui viennent spécialement s’y faire soigner. Son personnel dévoué, composé de Juifs et d’Arabes, travaille côte à côte dans une harmonie extraordinaire, uni par la mission de guérir », a-t-il écrit.

« Dans des moments comme celui-ci, nous nous rappelons ce qui est vraiment en jeu et les valeurs que nous défendons », a conclu le président.

Il s’est rendu dans l’après-midi sur place, où il a déclaré qu’Israël devait porter un « coup sévère » à l’Iran afin d’assurer un avenir meilleur pour Israël et la région.

Le président Isaac Herzog (à gauche) sur le site d’une attaque iranienne à l’aide de missiles balistiques contre le centre hospitalier Soroka, à Beer Sheva, aux côtés du directeur général de l’hôpital, le Dr. Shlomi Codish. 19 juin 2025. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

« Nous reconstruirons tout. C’est une certitude. Nous ferons preuve de résilience et nous changerons notre destin, ainsi que celui de toute la région », a déclaré Herzog aux journalistes présents sur place.

« Pour cet avenir, nous devons nous battre et changer la réalité, ce qui signifie porter un coup très sévère à la tête du serpent qui se trouve à Téhéran. C’est la réalité », a-t-il ajouté.

Il a également rappelé que les otages israéliens libérés des geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza avaient été soignés dans cet hôpital.

Depuis le début de la confrontation Israël-Iran, certains craignent que le sort des otages passe au second plan. Le président Herzog a saisi chaque occasion pour les mentionner et rappeler l’engagement d’Israël à obtenir leur libération.

« Nous n’oublions pas un seul instant les otages toujours en captivité. Nous voulons tous les voir rentrer à la maison, dès que possible. »

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a lui aussi condamné cette attaque, accusant Téhéran de commettre des crimes de guerre et d’agir « sans aucune limite ».

« Le régime iranien vise délibérément des civils… commet des crimes de guerre » et « n’a aucune limite », a écrit Saar dans un message publié sur X, accompagné d’une vidéo montrant les dégâts causés à l’hôpital.

De la fumée s’élevant après une frappe de missile iranien sur le centre hospitalier Soroka de Beer Sheva, le 19 juin 2025. (Crédit : Dudu Greenspan/Flash90)

« Le missile tiré sur le centre hospitalier Soroka est un acte terroriste qui franchit une ligne rouge », a déclaré le ministre de la Santé Uriel Buso.

« Il s’agit d’un crime de guerre commis par le régime iranien, qui vise délibérément des civils innocents et des équipes médicales qui se consacrent à sauver des vies. Le ministère de la Santé était préparé à l’avance et, grâce aux mesures immédiates que nous avons prises, une catastrophe majeure a été évitée », a-t-il ajouté.

« J’exhorte la population à continuer de suivre les instructions du Commandement de Front intérieur. Cela sauve des vies. »

Sarah Bushri, bénévole à l’hôpital, a déclaré à la chaîne publique Kan que « nous avons entendu une explosion. Nous avons pensé qu’elle venait de l’intérieur du service. Tout s’est effondré, les vitres, les plafonds, tout est tombé. Heureusement, aucun patient n’a été blessé malgré les éclats de verre qui ont volé sur leurs lits. »

Elle a ajouté que le personnel s’était immédiatement efforcé d’évacuer les patients de la zone, une opération qui s’est déroulée sans heurts et sans incident.

Le chef du service de traumatologie orthopédique de l’hôpital, Asaf Acker, a déclaré à la chaîne de télévision que le centre hospitalier avait auparavant évacué les patients des services qui n’étaient pas protégés contre les attaques à la roquette, « et c’est exactement là que le missile a frappé ».

Il a ajouté que la plupart des services de l’hôpital fonctionnaient déjà depuis des zones protégées et, sur instruction du ministère de la Santé, avaient réduit leurs services au strict minimum, « ce qui semble avoir été la bonne décision » pour limiter le nombre de blessés.

« Les dégâts structurels sont importants. De nombreux travaux seront nécessaires », a-t-il déclaré.

Au cours de la semaine dernière, l’hôpital Soroka avait transféré ses activités dans des bunkers souterrains spécialement conçus pour les périodes de guerre.

La classe politique fulmine

La vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Sharren Haskel, a qualifié l’attaque contre l’hôpital israélien de « délibérée » et de « criminelle ».

Dégâts causés par une frappe iranienne sur le centre hospitalier Soroka de Beer Sheva, le 19 juin 2025. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

« L’Iran vient de frapper l’hôpital Soroka à Beer Sheva avec un missile balistique. Pas une base militaire. Un hôpital. Il s’agit du principal centre hospitalier de toute la région du Néguev en Israël. Délibérée. Criminelle. Cible civile. Le monde doit réagir », a écrit Haskel sur X.

Condamnant l’attaque iranienne, le député Ahmad Tibi, chef du parti arabe Taal à la Knesset, a toutefois assimilé cette attaque aux actions israéliennes contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.

« Attaquer un hôpital est un crime qui doit être condamné, toujours et partout », a écrit le politicien israélien chevronné sur X.

« Nous avons également condamné l’attaque contre les hôpitaux de Gaza. Nos pensées vont aux équipes médicales de Soroka ainsi qu’aux blessés. Ne faites pas de mal aux civils. Ne faites pas de mal aux équipes médicales. Assez de guerres ! »

Selon l’armée israélienne, le groupe terroriste palestinien Hamas utilise régulièrement les hôpitaux de Gaza à des fins militaires, en transformant les lieux en centres de commandement et en lieux de détention d’otages.

En avril, Tsahal a déclaré avoir pris pour cible un centre de commandement du Hamas situé dans l’hôpital Al-Ahli de Gaza, qui avait été « utilisé par des terroristes pour planifier et exécuter des attaques contre les troupes de Tsahal et les citoyens de l’État d’Israël ».

L’armée a confirmé la semaine dernière que le dirigeant du Hamas, Mohammed Sinwar, avait été tué lors d’une frappe aérienne le 13 mai alors qu’il se cachait dans un tunnel sous l’hôpital européen de Khan Younès.

Le tunnel de huit mètres de profondeur dans lequel il se trouvait avec d’autres dirigeants du Hamas faisait partie d’un vaste réseau souterrain. Selon Tsahal, les frappes aériennes ont touché des zones du tunnel à l’extérieur du complexe hospitalier, qui a toutefois continué de fonctionner après les frappes.

Des otages israéliens auraient également été détenus dans ce tunnel à un moment donné, a déclaré un officier.

Le président de l’Association médicale israélienne, le professeur Zion Hagay, a condamné la frappe iranienne contre l’hôpital de Beer Sheva, la qualifiant de crime de guerre.

« Les yeux du monde entier devraient être tournés ce matin vers l’hôpital Soroka de Beer Sheva pour comprendre ce qu’est réellement un crime de guerre », a déclaré Hagay.

Il a appelé la communauté médicale internationale à condamner fermement l’attaque iranienne, affirmant que « tandis qu’Israël vise des objectifs de sécurité, les Iraniens tirent délibérément sur des centres urbains afin de faire le plus de victimes civiles possible ».

Des gardiens du service des prisons sur le site d’un impact de missile iranien à l’hôpitall Soroka de Beer Sheva, le 19 juin 2025. (Crédit : Service des prisons israélien)

« C’est uniquement grâce à la préparation de l’hôpital qu’une catastrophe bien plus grave a pu être évitée », a-t-il souligné.

Les politiciens israéliens ont qualifié le gouvernement iranien de « nazi » et de « régime maléfique », affirmant que les frappes de jeudi matin contre l’hôpital Soroka et d’autres cibles civiles démontrent pourquoi Israël doit mettre fin au programme nucléaire de Téhéran.

« Si les nazis qui lancent des missiles sur des hôpitaux, des personnes âgées et des enfants disposaient d’armes atomiques, ils les utiliseraient sans hésiter, sans même y réfléchir. C’est la campagne la plus juste qu’Israël ait jamais menée dans son histoire », a déclaré le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, ajoutant que les Israéliens sont « tous unis pour éliminer cette menace une fois pour toutes ».

Le ministre de la Culture, Miki Zohar, a écrit en anglais sur X, en légende d’une photo des dégâts causés à l’hôpital que « le régime iranien maléfique a franchi toutes les limites morales. Seule la lie de l’humanité tire des missiles sur des enfants hospitalisés et des personnes âgées dans leur lit d’hôpital. Que le monde entier le sache : il s’agit d’un régime terroriste cruel qui doit être éradiqué, pour la sécurité d’Israël et du monde libre tout entier. »

Dégâts causés par une frappe iranienne sur le centre hospitalier Soroka de Beer Sheva, le 19 juin 2025. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Dans un tweet également en anglais, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a écrit que « tandis qu’Israël cible les programmes nucléaires et balistiques iraniens qui menacent non seulement notre pays, mais le monde entier, l’Iran cible les hôpitaux et les enfants israéliens ».

« Il n’y a aucune équivalence morale, et Israël ne faiblira pas dans sa détermination à éliminer les capacités de ceux qui déclarent joyeusement ‘Mort à Israël, mort à l’Amérique’ », a-t-il ajouté.

« Imaginez ce que ferait l’Iran avec des armes nucléaires », a déclaré Avigdor Liberman, chef du parti Yisrael Beytenu.

« Nous devons continuer jusqu’à ce que le programme nucléaire soit complètement éliminé, que le régime iranien soit renversé et que son stock de missiles soit détruit. »

« Ce fut une matinée difficile pour l’État d’Israël », a écrit Yaïr Lapid, le chef de l’opposition, sur X, soulignant que « même une guerre juste a un prix élevé ».

« C’est l’heure de gloire du peuple d’Israël. Notre nation est forte. Notre peuple agit de manière responsable. Continuez à suivre les instructions du Commandement du Front intérieur. Elles sauvent des vies », a-t-il ajouté.

Après que l’Iran a frappé directement l’hôpital de Beer Sheva, le maire Ruvik Danilovich a appelé la population à rester « alerte et vigilante ».

Conséquences d’une frappe de missile iranien sur le centre hospitalier Soroka de Beer Sheva, le 19 juin 2025. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

« Nous surmonterons cette épreuve, si Dieu le veut. Nous sommes forts, chacun a son rôle à jouer… Cela risque de se reproduire, nous devons donc rester alertes et vigilants », a-t-il déclaré au micro de la chaîne publique d’information Kan.

« Ils veulent nous faire du mal », a-t-il déclaré, ajoutant que l’Iran « affiche depuis des années [son intention] de détruire l’État d’Israël ».

Soulignant l’importance de se mettre à l’abri, Danilovich a affirmé qu’il existe un « lien direct » entre la campagne militaire israélienne en Iran et les « citoyens disciplinés » qui se réfugient dans des espaces protégés pendant les tirs de missiles.

« Chacun a son rôle à jouer : les citoyens disciplinés, les forces de sécurité, les services de secours et d’urgence, ainsi que le centre hospitalier Soroka, qui fait un travail vraiment remarquable », a-t-il ajouté.

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