Les femmes juives célèbrent la libération d’Agam Berger en tressant du pain et des cheveux

JTA – Lorsque quatre jeunes soldates israéliennes ont été libérées de Gaza au cours du week-end dernier, la première chose que beaucoup ont remarquée à leur sujet a été leurs gestes de défi face à leurs ravisseurs du Hamas.
La deuxième chose a été leurs cheveux tressés.
Certains observateurs ont conclu que les tresses – que l’on a pu également voir sur certains des fillettes libérées lors d’une trêve d’une semaine en novembre 2023 – étaient l’œuvre d’Agam Berger, la seule soldate israélienne encore présente dans la bande de Gaza.
Alors qu’Agam Berger a été libérée jeudi après 482 jours de détention, ses sympathisantes lui rendent hommage en confectionnant eux-mêmes des tresses pour célébrer sa liberté et son geste.
Certaines écoles juives des États-Unis ont demandé à leurs élèves d’arborer des tresses jeudi. Au moins une synagogue a organisé un événement de tressage de hallah. Un magasin de perruques destiné aux femmes orthodoxes a tressé tous ses modèles d’exposition, tandis qu’El Al a montré que les femmes travaillant pour la compagnie aérienne avaient toutes tressé leurs cheveux jeudi. Et de nombreuses photos accompagnées de la légende « Une tresse pour Agam » ont circulé sur les réseaux sociaux, tant en Israël qu’à l’étranger.
« Ce jeudi, en signe de solidarité avec Agam et tous les otages restants, toutes nos étudiantes viendront à l’école avec des tresses », a posté l’école Fuchs Mizrachi, une école orthodoxe de Beachwood, dans l’Ohio, sur Facebook mardi.
Et d’ajouter : « Des rubans jaunes seront fournis pour les attacher ! ».
EL AL Women Braid Hair in Honor of Agam Berger’s Return Home.
Most of the young women recently released from captivity returned home with their hair braided—braids woven by Agam Berger, who served as a surveillance soldier at the Nahal Oz outpost and was taken hostage on October… pic.twitter.com/meQXJRndVC
— EL AL USA (@ELALUSA) January 30, 2025
Comme beaucoup d’autres initiatives liées à la défense des otages, on ignore l’origine de cette démarche. Après la libération des quatre soldates au cours du week-end, un récit a commencé à circuler, décrivant Berger comme « la tresseuse mystérieuse » de Gaza. Un article dans ce sens a été publié, puis supprimé, car on craignait que le fait d’amplifier la notoriété de Berger ne la mette en danger à la veille de sa libération – surtout après que sa famille a appelé à ne pas faire d’elle le centre de l’attention.
« Il y a des gens qui essaient de faire une campagne en ce moment, Braids for Agam… Ils n’ont pas eu l’autorisation de la famille », dit un message diffusé sur WhatsApp. « Et c’est quelque chose qui pourrait vraiment, vraiment mettre Agam en danger. Si Agam est perçue comme faisant quelque chose qui est une forme de résistance ou comme essayant de faire passer un message à travers ces tresses, cela la met vraiment, vraiment en danger. »
בנות אולפנת ישורון ביקרו היום במאהל הגבורה בירושלים, ועשו צמות לכבוד שובה של אגם ברגר מהשבי. pic.twitter.com/Xm0qf4Aqct
— שיראל ללום נהיר???????? (@shirellaloom) January 30, 2025
Maintenant que Berger a été libérée, « Braids for Agam » peut se dérouler sans risque.
Our daughters in Canada are too. Their whole classes are braiding their hair today. https://t.co/8FDQpBVXBX
— Am Yisrael ????️ (@EAmYisrael) January 30, 2025
Agam Berger, qui effectuait son service militaire depuis quelques jours seulement lorsque le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre 2023, prenant 251 otages, s’est retrouvée seule lorsque quatre de ses compagnes d’armes ont été libérées la semaine dernière, bien qu’une autre otage lui ait proposé de rester avec elle. Les cinq jeunes femmes avaient été enlevées sur la base militaire de Nahal Oz, où elles servaient comme soldates de surveillance et où des dizaines d’autres soldats ont été assassinés.
Berger est rentrée en Israël jeudi, après avoir été contrainte de monter sur une estrade à Gaza et de saluer la foule avant d’être remise à la Croix-Rouge. Les images de ses retrouvailles heureuses avec ses parents ont été rapidement diffusées.
Pour ses partisans, les tresses de ses compagnons de captivité reflètent les qualités qu’ils attribuent à Berger. « Ces tresses sont devenues un symbole d’espoir et de résistance, car la force tranquille et l’esprit fort d’Agam sont tissés ensemble, tout comme les tresses qu’elle a offertes avec tant d’amour à ceux qui ont été libérés alors qu’elle est restée sur place », peut-on lire dans un message posté sur Facebook par une école de New York, qui a été supprimé après qu’il a demandé de suspendre l’initiative.

Les otages libérés ont raconté l’engagement de Berger à observer le shabbat même lorsqu’elle était retenue en otage, ce qui a attiré l’attention. Sa mère, Merav, a déclaré que la famille avait commencé à observer le shabbat et à adopter d’autres éléments de l’observance religieuse en conséquence.
A LIRE : La famille de l’otage Agam Berger puise ses forces et trouve l’espoir dans la foi
Certains des sympathisants de Berger se sont adonnés à un autre rituel de tressage en son honneur : la confection de hallot pour le shabbat. Le Temple Beth Hillel-Beth El de Wynnewood, en Pennsylvanie, a invité les fidèles à un évènement communautaire de hallah jeudi et a encouragé ceux qui tressent les hallot à la maison à poster des photos avec le hashtag #BringThemHome.
Erin Beser, dont le mari est le grand rabbin de la synagogue, a pris les devants en tressant les cheveux de sa fille de 5 ans jeudi soir. Elle a déclaré avoir été bouleversée par les récits des soins prodigués par AgamBerger à d’autres otages en captivité.
« La sensation d’avoir les cheveux tressés vous montre à quel point vous êtes vivante, que quelqu’un se soucie de vous et que les mains de quelqu’un vous touchent doucement, vous faisant sentir belle et soignée », a-t-elle écrit sur Instagram, dans un message adressé à Berger.
« Une tresse est toujours belle, peu importe où vous êtes et ce qui vous entoure. À toi ma douce pour faire en sorte que ceux qui t’entourent se sentent aimés, soignés et beaux. Nous t’attendons. »