Les myrtilles australiennes s’épanouissent dans le nord d’Israël – sous serre
Ces baies bleues très appréciées sont cultivées dans des bacs, à l'abri des intempéries - mais leur prix vous fera peut-être voir rouge
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

On cueille habituellement les myrtilles – ce fruit aux vertus multiples et qui est riche en fibres et en vitamine C – dans les arbustes qui poussent naturellement dans le sol.
Mais aujourd’hui, un groupe de cultivateurs du plateau du Golan commercialise un type de myrtillier venu d’Australie qui semble s’adapter particulièrement bien au climat vivifiant du nord du pays. Il faut toutefois noter qu’il est cultivé dans des bacs posés sur des plateformes, à l’intérieur d’une serre.
Ces arbustes ont été plantés en 2018 par Carmel Berry, un partenariat conclu entre le kibboutz Ein Zivan, le Moshav Natur et l’Ampa Group, dans des bacs surveillés pour contrôler la présence d’éventuels insectes, la bonne hydratation, l’usage de fertilisants et le bon apport en oxygène. Cette année, ce sont cent tonnes de myrtilles qui ont été récoltées et les cultivateurs vont ajouter des framboises, des mûres et des fraises en mélange.

Ces myrtilles ne sont pas bio mais elles sont entretenues par le biais d’un système d’insecticide biologique, et des ruches sont placées à proximité pour encourager la floraison.
Leur prix ? 175 shekels pour six boîtes de 125 grammes chacune (il est possible de se les faire livrer à domicile et elles sont exportées à Dubaï et en Europe).
C’est évidemment plus cher que les 15 shekels versés pour une boîte de même taille de myrtilles importées de Chine.
L’autorisation donnée à des importations plus importantes du produit a permis de faire baisser les prix des mêmes récoltes, explique Orna Sandal, du département du fruit au sein du Plant Marketing Board.

Il y a toujours un numéro d’équilibriste entre les importations et les exportations agricoles, note Sandal.
« Nous pouvons cultiver presque tout ici », explique-t-elle. « Simplement, ça coûte plus cher – en particulier à cause du travail qui est nécessaire. Nous devons donc toujours réfléchir à ce qui peut pousser ici, ou à ce qui peut être plus facilement importé ».
Les myrtilles sont clairement chères à cultiver au sein de l’Etat juif, ajoute Sandal, « en comparaison, par exemple, avec les tomates qui ne coûtent qu’un shekel ou deux l’unité ».
Et les Israéliens ont appris à apprécier grandement les baies, poursuit-elle. Certaines ont même changé de nom. « Avant, on les appelait oukhmaniot, ce qui est un nom affreux pour un fruit délicieux.
« Aujourd’hui, on parle de myrtilles – mais avec l’accent israélien », s’amuse-t-elle.