Des militants juifs anti-Israël se sont infiltrés dans la Trump Tower

Quelque 200 militants et sympathisants d’une organisation juive américaine anti-Israël ont mené jeudi une opération à l’intérieur de la Trump Tower, antre new-yorkaise du président des Etats-Unis, dont ils dénoncent le tour de vis contre la liberté d’expression.
Vêtus de T-shirt rouges aux inscriptions blanches, en référence au mouvement « Make America Great Again » popularisé par Donald Trump, ces personnes ayant répondu à l’appel de l’organisation Jewish Voice for Peace ont investi en fin de matinée le gratte-ciel ultra-sécurisé de Manhattan pour y déployer des banderoles et entonner des chants hostiles au maître des lieux.
« Combattez les nazis pas les étudiants », ont-ils notamment chanté en choeur avant d’être arrêtés pour certains, ont constaté des journalistes de l’AFP. La police new-yorkaise n’a pas confirmé ces arrestations dans l’immédiat.
Les manifestants faisaient référence à l’arrestation le week-end dernier d’une figure controversée des manifestations propalestiniennes de l’université de Columbia, qui a créé une onde de choc nationale et suscité l’indignation des défenseurs de la liberté d’expression.
As Jews, we are taking over the Trump Tower to register our mass refusal. We will not stand by as this fascist regime attempts to criminalize Palestinians and all those calling for an end to the Israeli government’s US-funded genocide of the Palestinian people. And we will never… pic.twitter.com/t2Ql8qRBgw
— Jewish Voice for Peace (@jvplive) March 13, 2025
« Libérez Mahmoud, Palestine Libre », pouvait-on lire sur une banderole, toujours en lien avec le placement en détention en vue de son expulsion de Mahmoud Khalil, pourtant détenteur d’une carte verte de résident permanent.
« Je suis là pour m’inspirer de centaines de juifs new-yorkais qui se font entendre pour demander la libération de Mahmoud Khalil et exiger que notre judéité ne soit pas utilisée comme une arme pour violer les droits des citoyens américains et mettre fin à la démocratie », a expliqué sur place James Schamus, qui se présente comme un « professeur juif » de Columbia.
Pour lui, la lutte contre l’antisémitisme affichée par Donald Trump est un « écran de fumée ».
L’idée « que la critique d’Israël est ouvertement antisémite et qu’à cet égard on puisse être enlevé dans nos rues et être expulsé du pays si on exprime des opinions politiques sur ce conflit à l’étranger, devrait faire parcourir des frissons de terreur dans les colonnes vertébrales », a-t-il ajouté.