Devant l’ambassade américaine de Tel Aviv, des manifestants de gauche protestent contre Trump et le « génocide à Gaza »

Une vingtaine de manifestants de gauche se sont massés devant les bureaux de l’ambassade américaine à Tel Aviv pour exiger la fin de la guerre à Gaza, au moment-même où Donald Trump prêtait serment.
Le lieu est on ne peut plus symbolique, car il a servi d’ambassade américaine jusqu’à ce que Trump la délocalise à Jérusalem, au cours de son premier mandat. Pour annoncer leur manifestation, les activistes ont parlé de l’« ambassade des États-Unis ».
« Trump, Trump, tu ne peux pas te cacher, nous t’accusons de génocide », ont scandé les manifestants en anglais, reprise d’un slogan souvent entendu lors des manifestations anti-Israël aux États-Unis. En hébreu, on les entendait dire : « Colons, voleurs, quittez immédiatement la Palestine. »
Un nombre sensiblement égal de spectateurs, un temps perplexes puis indignés, s’est massé à proximité.
« Vous êtes un meurtrier et un violeur », a crié l’un des spectateurs à un manifestant.
« Que Dieu bénisse nos soldats, honte à vous », a dit un autre spectateur.
Des jeunes filles ont fabriqué, pour les brandir aussitôt, des pancartes en papier sur lesquelles on pouvait lire « Seulement Bibi », une allusion au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Les propos du député Ofer Cassif, du parti d’extrême gauche Hadash et qui s’est exprimé à l’aide d’un mégaphone, se sont parfois perdus, noyés dans le bruit de cette contre-manifestation impromptue.
« Aujourd’hui est un jour difficile », a-t-il dit. « Le président a prêté serment aujourd’hui. »
« Contrairement à ce que l’on dit à son sujet, le fait est qu’il laisse se poursuivre la guerre », a assuré Cassif.
« Il veut la domination américaine », a poursuivi le député. « Il voudrait que nous soyons un régime fantoche. »
« Nous ne lui donnerons pas le génocide à Gaza », a ajouté Cassif.
Au sujet du cessez-le-feu progressif à Gaza et de la libération des otages, entrés en vigueur hier, Cassif a exigé la fin définitive des hostilités et la liberté pour les otages israéliens et pour les prisonniers palestiniens.
Interrogé sur ce qu’il serait possible de dire de positif au sujet de Trump pour le remercier d’avoir convaincu Netanyahu de conclure l’accord, Cassif a déclaré au Times of Israel : « Je ne peux rien dire de positif à propos de Trump. Cet accord aurait pu être conclu il y a longtemps, ce qui aurait sauvé beaucoup de vies. »