La colère d’un homme suite au calvaire subi par sa famille pendant l’assaut du Hamas
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
« Je ressens de la colère et un désir de vengeance », a raconté Glen Eilon, un habitant du moshav Netiv HaAsara, qui a survécu à l’attaque meurtrière du Hamas sur le sud d’Israël.
« Je ne suis pas terrorisé, je n’ai pas peur, je ne tremble pas, mais si j’avais le pouvoir de le faire, ce sont les deux sentiments qui me pousseraient à agir », a-t-il déclaré depuis un hôtel de Maale HaHamisha, près de Jérusalem, où sont hébergées les personnes évacuées de sa communauté.
Eilon, 82 ans, sa femme, son fils cadet, sa belle-fille et leurs trois jeunes enfants ont miraculeusement échappé aux terroristes du Hamas qui ont pris d’assaut la communauté, située à quelques centaines de mètres seulement de la frontière nord de Gaza, pour assassiner autant de personnes qu’ils le pouvaient.
« L’un de mes voisins a perdu ses deux fils dans l’attaque. Nos deux voisins âgés se sont cachés dans leur chambre sécurisée et quand ils [les terroristes] ont vu qu’ils ne pouvaient pas entrer, ils ont empilé des pneus contre la maison et les ont incendiés, alors qu’ils étaient à l’intérieur », raconte-t-il au Times of Israel.
« Une jeune mère était dans la salle de bain et lorsque les terroristes l’ont vue, ils ont lancé une grenade et l’ont tuée ».
Eilon, originaire d’Afrique du Sud, et sa famille se sont précipités dans leur abri lorsque le Hamas a commencé son barrage massif de roquettes, vers 6 heures du matin samedi, et pendant les deux premières heures, ils ne savaient pas que les terroristes s’étaient infiltrés en territoire israélien, car il n’y avait ni électricité ni connexion internet dans le moshav la plupart du temps.
À un moment donné, la femme d’Eilon est même allée préparer le petit-déjeuner pour leurs petits-enfants, âgés de 12, 8 et 5 ans.
« Nous avons entendus les tirs de kalachnikovs, nous les avons entendus tirer dans la rue à côté de chez nous », raconte Eilon à propos du moment où ils ont compris qu’il y avait des terroristes parmi eux.
« Ma famille était terrifiée… mon fils tremblait comme une feuille, je ne pouvais pas le protéger, je ne pouvais pas protéger mes petits-enfants », poursuit-il.
Après avoir passé 12 heures dans leur abri et après que les coups de feu se furent calmés, Eilon et sa famille, ainsi que son fils aîné qui vit à proximité, ont pris leur voiture vers 18 heures pour fuir le moshav.
« Je suis en colère parce que personne n’assume la responsabilité, en colère parce qu’une telle chose a pu se produire, en colère parce que le gouvernement ne savait pas ce qui se passait.
« Où étaient les forces de sécurité dont nous nous vantons, où étaient les soldats, où était l’armée pendant ces sept premières heures ? », exige-t-il.
« Les gens criaient à l’aide, mais il n’y avait pas de chars, pas de jeeps, pas de soldats.
Eilon affirme que malgré son appartenance à la droite, il est profondément en colère contre le gouvernement actuel.
« Nous n’avons pas de gouvernement. Nous avons des gens qui cherchent à se rejeter la faute les uns sur les autres. »
« Si le Premier ministre était un vrai homme, il démissionnerait et dirait : ‘J’ai failli à la tâche, j’ai failli au peuple, j’ai failli à tout le monde, je rentre chez moi’, la queue entre les jambes. »