Les ministres des Affaires étrangères de l’UE rencontrent leurs homologues israélien et palestinien
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Les ministres des affaires étrangères de l’UE s’entretiendront séparément dans la journée avec leurs homologues israélien et palestinien sur les perspectives d’une paix durable, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté les appels en faveur d’un futur État palestinien.
Les 27 ministres de l’UE rencontreront d’abord le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, avant de s’entretenir séparément avec le chef de la diplomatie de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki.
Il n’est pas prévu que Katz et Maliki se rencontrent.
Katz et Maliki s’adresseront également séparément à la réunion du Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne à Bruxelles aujourd’hui, à laquelle participeront également leurs homologues d’Arabie saoudite, de Jordanie et d’Égypte, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe.
La réunion est largement consacrée au Moyen-Orient mais fait également le point sur la guerre en Ukraine.
En outre, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, présentera un plan en dix points pour la paix entre Israël et les Palestiniens.
L’UE a eu du mal à adopter un front uni sur le conflit Israël-Hamas, car les partisans acharnés d’Israël, comme l’Allemagne, ont rejeté les demandes de cessez-le-feu immédiat formulées par des pays tels que l’Espagne et l’Irlande.
Les fonctionnaires de l’UE ont défini des conditions générales pour le « jour d’après » la fin de la guerre actuelle à Gaza, appelant à la cessation des hostilités, au retour des otages israéliens, à la fin du règne du Hamas et au rôle de l’Autorité palestinienne dans la gestion de la bande de Gaza.
Au cœur de ce plan se trouve un appel à la tenue d’une « conférence de paix préparatoire » qui serait organisée par l’UE, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et la Ligue des États arabes, les États-Unis et les Nations unies étant également invités à être les organisateurs de cette rencontre.
La conférence aurait lieu même si les Israéliens ou les Palestiniens refusaient d’y participer. Mais les deux parties seraient consultées à chaque étape des pourparlers, les délégués s’efforçant d’élaborer un plan de paix, indique le document.
Le document interne, consulté par de nombreux organismes de presse, dont Reuters, indique clairement que l’un des principaux objectifs d’un plan de paix devrait être la création d’un État palestinien indépendant, « aux côtés d’Israël dans la paix et la sécurité ».
Dans une lettre adressée aux États membres, Borrell a écrit que sa feuille de route « s’appuiera, par des propositions pratiques, sur le principe convenu selon lequel seule une solution politique, durable et à long terme au conflit israélo-palestinien apportera la paix aux deux peuples et la stabilité à la région ».
Selon Euronews, le plan de Borrell appelle à une normalisation complète entre Israël et les Etats arabes et créerait un « cadre initial » pour la paix israélo-palestinienne dans un délai d’un an. Il y aurait des « garanties de sécurité solides » pour les deux Etats, et l’accord serait « conditionné à une reconnaissance diplomatique mutuelle totale et à l’intégration d’Israël et des Palestiniens dans la région ».
Compte tenu de cette division, il est peu probable que les 27 États membres de l’UE soutiennent la feuille de route de Borrell.
Un haut fonctionnaire de l’UE a déclaré qu’il ne fallait pas s’attendre à des percées dans le « ballet complexe » de la diplomatie de lundi.
« L’idée est d’avoir une discussion approfondie avec tous les participants, les Israéliens, les Palestiniens et les Arabes, afin d’échanger des points de vue et d’essayer de mieux comprendre la situation de chacun », a expliqué le fonctionnaire.