Selon un sondage, 1/3 des Israéliens sont favorables à ce que le gouvernement ignore la décision de la Cour Suprême sur le limogeage de Bar

Selon un récent sondage de l’Institut israélien de la démocratie, plus d’un tiers des Israéliens juifs pensent que le gouvernement devrait passer outre l’ordonnance que pourrait prendre la Cour Suprême pour invalider le limogeage du chef des services de sécurité du Shin Bet, Ronen Bar.
La droite est traditionnellement méfiante envers le pouvoir judiciaire mais ce nouveau sondage semble faire état d’une forte augmentation du refus de sa décision à droite, ce qui semblait impossible et ce qui pourrait bien faire tomber le pays dans une crise constitutionnelle.
Selon le sondage mené la semaine dernière auprès de près de 750 personnes parlant hébreu et arabe, 54 % des Juifs pensent que le gouvernement devrait respecter la décision de la Cour, 36 % non.
Parmi les Arabes, 71 % pensent que le gouvernement devrait respecter la décision de la cour et 8 % non. Si l’on considère la population générale, 56,5 % pensent que la décision de la Cour doit être respectée, 31 % non.
96,5 % des électeurs de gauche et 73 % des électeurs de droite pensent qu’il faut respecter la décision de la Cour, tandis que 32 % sont d’accord avec cette position à droite – et, si l’on se fie aux tendances de vote des élections de 2022 à la Knesset, « aucun parti de droite n’est majoritairement en faveur du respect des décisions de la Cour Suprême », a précisé l’IDI.
Le mois dernier, le gouvernement a limogé Bar en précisant qu’il quitterait ses fonctions avant le 10 avril. Il demeure jusqu’alors en poste en application du référé de la Cour Suprême, qui examine aujourd’hui les recours contre son limogeage.
Les ministres de Netanyahu ont refusé de dire s’ils se conformeraient à une décision qui irait contre la volonté du gouvernement. Netanyahu a fait valoir que la Cour n’avait pas compétence pour intervenir dans une telle décision, car selon lui, la nomination et le limogeage du chef du Shin Bet relèvent d’une question de sécurité pour laquelle, selon la tradition et les précédents, la Cour a presque toujours refusé de statuer, faute d’expertise en la matière.