Un avocat sud-africain rejette le principe de légitime défense car Israël « occupe » Gaza
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
LA HAYE – Le professeur Vaughan Lowe KC a dressé une liste des mesures provisoires demandées par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice (CIJ).
Ces mesures comprennent « la suspension immédiate de ses opérations militaires dans et contre Gaza » et l’arrêt, selon Pretoria, de la « privation de l’accès à la nourriture et à l’eau ».
Ces mesures comprennent également une assistance humanitaire pour les habitants de Gaza, et notamment un accès à une quantité suffisante de carburant, à des abris, à des vêtements, à une hygiène et à des installations sanitaires, ainsi qu’à des fournitures et à une assistance médicales.
Il a également déclaré qu’Israël devait cesser toute « destruction » de la vie des Palestiniens dans la bande de Gaza.
Lowe a affirmé que l’article 51 de la Charte des Nations unies (ONU), qui permet à un pays de se défendre contre une attaque, n’était pas applicable à la guerre d’Israël à Gaza, car, selon lui, Israël continue à « occuper Gaza » puisqu’il en contrôle les points d’accès. Lowe n’a pas précisé que l’Égypte contrôlait un de ses points d’accès.
« Israël a affirmé que son objectif était de détruire le Hamas. Mais on ne saurait soutenir de manière crédible que des mois de bombardements, la destruction d’immeubles résidentiels entiers, l’interruption de l’approvisionnement en eau et en nourriture d’une population entière constituent une chasse aux hommes du Hamas », a estimé Lowe qui n’a pas précisé les méthodes des terroristes du Hamas, largement accusés d’opérer depuis des infrastructures civiles.
Il a également dénoncé ce qu’il a appelé « l’incapacité apparente d’Israël à reconnaître ses torts lorsqu’il pulvérise la bande de Gaza et sa population ».
Citant des responsables de l’ONU, Lowe a indiqué que la suspension des opérations militaires israéliennes était essentielle pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.
Il a en outre souligné qu’aucune mesure disciplinaire n’avait été prise à l’encontre des responsables israéliens, y compris les membres du gouvernement et de la Knesset, pour ce que la demande de l’Afrique du Sud qualifie « d’incitation au génocide ».
La guerre a été déclenchée par l’assaut meurtrier du groupe terroriste du Hamas, le 7 octobre, au cours duquel il a tué près de 1 200 personnes en Israël et enlevé et conduit de force à Gaza environ 240 otages à Gaza, pour la plupart des civils ; 132 d’entre eux seraient encore aux mains du groupe terroriste.