Israël en guerre - Jour 643

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L’opposition appelle à un accord pour les otages, même si cela met fin à la guerre

Selon Bezalel Smotrich, il n'y a "pas de plus grand danger" pour Israël qu'un accord de trêve ; pour Itamar Ben Gvir, qui estime que Tsahal "patauge" à Gaza, les otages "doivent être libérés par la force"

De gauche à droite : Le chef du parti Les Démocrates, Yaïr Golan, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, le chef du parti Yesh Atid, Yaïr Lapid, et le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, tenant une conférence de presse conjointe, à la Knesset, à Jérusalem, le 6 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
De gauche à droite : Le chef du parti Les Démocrates, Yaïr Golan, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, le chef du parti Yesh Atid, Yaïr Lapid, et le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, tenant une conférence de presse conjointe, à la Knesset, à Jérusalem, le 6 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef du parti Yisrael Betyenu, Avigdor Liberman, a vivement critiqué lundi le gouvernement pour avoir continué à acheminer de l’aide humanitaire vers Gaza.

Le groupe terroriste palestinien du « Hamas vit, respire et se débat aujourd’hui uniquement grâce à l’aide humanitaire que le gouvernement du 7 octobre déverse sur Gaza », a déclaré le politicien de l’opposition, connu pour ses positions bellicistes, aux journalistes avant la réunion hebdomadaire de son parti à la Knesset.

« Je reçois tous les jours des appels de soldats qui se trouvent à Gaza et qui assurent la sécurité des camions. C’est le chaos, l’anarchie et un grand désordre. Pire encore, les ordres de tir ne leur permettent que de tirer à bout portant et ils ont l’impression que leur vie est en danger », a déclaré Liberman, affirmant « qu’aucun pays n’a jamais transféré des médicaments, du carburant et de la nourriture à l’ennemi pendant une guerre ».

« De plus, le gouvernement envoie des soldats de réserve démolir des bâtiments et des structures à la main, il n’y a pas de pelleteuses ni de bulldozers, et on leur dit qu’il n’y a pas de budget pour des véhicules blindés de transport de troupes sophistiqués, mais qu’il y a des centaines de millions de shekels pour l’aide humanitaire aux dépens des contribuables israéliens », a-t-il ajouté.

« Quelqu’un peut-il imaginer que les Alliés, pendant la Seconde Guerre mondiale, auraient fourni aux nazis des médicaments, de l’eau, du carburant et de la nourriture ? », a-t-il demandé.

Il a appelé le gouvernement à « parvenir à un accord pour libérer tous les otages, même au prix de l’arrêt de la guerre et du retrait de la bande de Gaza », avant de poursuivre en disant qu’il faut « appliquer une politique identique à celle menée au Liban ».

Des camions et de l’aide humanitaire destinés à Gaza, au poste-frontière de Kerem Shalom, du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza, le 29 mai 2025. (Crédit : Flash90)

« Depuis le cessez-le-feu, l’armée a éliminé 200 membres du [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah. Nous poursuivrons tous les terroristes qui ont participé aux massacres du 7 octobre, jusqu’à leur dernier jour », a déclaré Liberman.

Interrogé sur sa rencontre dimanche avec l’ancienne ministre de la Justice Ayelet Shaked, alliée politique de longue date de l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, Liberman a répondu qu’il la rencontrait régulièrement « depuis de nombreuses années » et que son repas avait été « délicieux ».

Interrogé sur la possibilité que cette réunion présage une alliance plus large de la droite anti-Netanyahu, Liberman a répondu en plaisantant que « tous ceux qui veulent rejoindre Yisrael Beytenu » sont les bienvenus, ajoutant aux journalistes qu’ils peuvent également adhérer au parti.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a quant à lui exigé que le Premier ministre Benjamin Netanyahu parvienne à un accord pour libérer tous les otages « même si le prix à payer est un long cessez-le-feu ».

« Il n’y a pas de guerre à Gaza, il y a des combats. Dès le début, nous avons décidé que la campagne intensifiée durerait trois mois, suivie d’une année, voire plus, de combats visant à démanteler l’infrastructure armée du Hamas. Cela aurait dû être fait depuis longtemps », a déclaré Gantz, qui a servi dans le cabinet de guerre désormais dissous de Netanyahu, aux journalistes avant la réunion hebdomadaire de son parti à la Knesset.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, le député Benny Gantz, dirigeant une réunion de faction de la Knesset, à Jérusalem, le 26 mai 2025. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« J’ai déclaré dès le début que le processus de remodelage de Gaza prendrait environ dix ans. Il est temps d’expliquer cela au peuple et de commencer à travailler pour façonner cette réalité, au lieu de laisser d’autres décider à notre place. »

« Notre priorité est de récupérer tous les otages aussi rapidement que possible, et non de les répartir dans un autre accord par étapes qui laisserait certains d’entre eux comme monnaie d’échange pour le Hamas. »

« Même si le prix à payer est un long cessez-le-feu, il est clair pour le monde entier et pour nous que nous ne pouvons pas vivre avec un groupe terroriste armé à nos frontières. À mon avis, le Hamas ne deviendra pas un mouvement pacifique. Nous devons profiter de cet accord pour changer le régime à Gaza et démilitariser la bande de Gaza. Nous ne devons pas céder au plan du Hamas qui consiste à gagner du temps. »

Abordant la question de la région au sens large, Gantz a déclaré qu’il soutenait la « normalisation avec la Syrie », mais que tout accord avec Damas devait être mûrement réfléchi.

« Que les choses soient claires : la Syrie n’est pas les Émirats arabes unis, ni le Maroc, ni Bahreïn. Elle partage une frontière avec nous et c’est un pays qui nous a déclaré la guerre par le passé. Le régime souffre d’instabilité et a encore beaucoup à prouver. Tout accord futur doit d’abord être ancré dans des arrangements en matière de sécurité. Nous ne devons pas nous retirer des positions stratégiques qui garantissent notre capacité à protéger la population du plateau du Golan. Nous devons également préserver les intérêts de nos frères et sœurs druzes. Tout accord avec la Syrie doit commencer par la préservation de la supériorité d’Israël en matière de sécurité dans la région », a-t-il déclaré.

Interrogé sur la demande du président américain Donald Trump de mettre fin au procès pénal en cours contre le Premier ministre, Gantz a répondu qu’il s’agissait d’une « question interne à l’État d’Israël… et qu’il n’y avait pas de place pour une intervention ou une influence extérieure dans cette affaire ».

Le chef de l’opposition Yair Lapid a demandé pourquoi Israël est toujours présent à Gaza, arguant qu’il est temps de mettre fin à la guerre et de ramener les otages.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid s’adressant à la presse avant la réunion hebdomadaire de son parti Yesh Atid, à la Knesset, le 3 juin 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Le moment est venu de conclure un accord sur les otages et de mettre fin à la guerre. Il n’y a plus aucun avantage à poursuivre la guerre. Seuls des inconvénients : des dommages sur le plan sécuritaire, politique et économique », a déclaré Lapid aux journalistes avant la réunion hebdomadaire de son parti Yesh Atid à la Knesset.

Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’il n’y aura pas d’autre gouvernement à Gaza », a fait valoir Lapid, appelant au redéploiement de l’armée israélienne le long du périmètre de la bande de Gaza et à l’élaboration d’un « plan à long terme pour éliminer le Hamas » et « encourager la migration volontaire ».

« Ce ne sont pas les fantasmes qui changent la réalité, mais la bonne combinaison d’efforts militaires et politiques », a-t-il affirmé.

« Chaque jour, nos soldats sont tués », note-t-il. « Pour quoi ? »

« Je suis favorable à l’élimination du Hamas, mais le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif n’entrera pas à Gaza. Nous aurions dû entamer il y a un an un processus visant à amener l’Égypte à gérer Gaza, en collaboration avec d’autres pays arabes », a-t-il poursuivi.

« Je comprends que les ministres d’extrême droite veulent que nous occupions Gaza et que nous la gouvernions pour toujours. Les soldats continueront de mourir, les contribuables israéliens, la classe moyenne israélienne meurtrie et brisée, en paieront le prix [financier]… La grande majorité des citoyens israéliens savent et comprennent que c’est une idée dangereuse et déconnectée de la réalité. Dans le monde réel, nous devons conclure un accord sur les otages et mettre fin à la guerre. »

L’extrême-droite rejette un cessez-le-feu

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a rejeté les appels à mettre fin à la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, déclarant que le faire par le biais d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages montrerait aux ennemis d’Israël que « le moyen de mettre Israël à genoux ne sont pas les missiles, ni les armes nucléaires… [Mais plutôt] d’enlever des Juifs ».

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich dirigeant une réunion de faction de son parti HaTzionout HaDatit, à la Knesset le 30 juin 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Au cours de l’année écoulée, Israël a « éliminé le programme nucléaire iranien », vaincu le Hezbollah et « détruit l’armée syrienne », ce qui a conduit les envoyés de Damas à « parler de normalisation et d’accords de paix ».

« Mais c’est précisément maintenant, au moment où nos ennemis ont été vaincus, au moment où toute la région subit un bouleversement stratégique en notre faveur, que des voix faibles se font entendre. Des voix qui appellent à la capitulation, précisément face à notre ennemi le plus faible », a déclaré Smotrich à la presse avant la réunion hebdomadaire de son parti HaTzionout HaDatit à la Knesset.

« Nous sommes en pleine campagne contre un groupe terroriste laminé qui cherche à se relever et à poursuivre ses plans visant à détruire Israël. Le Hamas a perdu le contrôle, le pouvoir. Mais il a une carte dans son jeu : nos frères qui ont été enlevés. Et face à cette carte, certains appellent à faire des concessions. Des appels à conclure un accord. Des appels à un cessez-le-feu », a-t-il ajouté.

Il a fait valoir qu’il n’y aurait « pas de plus grand danger pour l’avenir de l’État d’Israël » que d’accéder à ces demandes.

« Car si Israël cède sous la pression des enlèvements, tous les Juifs, partout dans le monde, seront en danger. Il n’y aura plus de frontières claires. Il n’y aura plus de lignes rouges. Chaque enfant juif deviendra une cible », a insisté Smotrich.

« J’en appelle au Premier ministre : plus de dialogue avec les meurtriers, plus de négociations avec les nazis. Plus d’accords avec le diable, plus de libération de terroristes meurtriers, plus d’hésitations ni de tergiversations. Il est temps de poursuivre sur la lancée de la victoire sur les Iraniens pour mener une guerre puissante, rapide et efficace qui détruira l’ennemi à Gaza et éliminera la menace qu’il fait peser sur Israël pour de nombreuses années à venir. »

Israël ne doit pas accepter de laisser le Hamas conserver le contrôle de Gaza en échange de l’élargissement des Accords d’Abraham, a déclaré le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir dans un message adressé au Premier ministre alors qu’il s’adressait à la presse avant la réunion hebdomadaire de son parti Otzma Yehudit à la Knesset.

« Je tiens à aborder la situation à Gaza, les négociations en cours, et à présenter ma position », a déclaré Ben Gvir.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s’exprimant lors d’un rassemblement devant la Cour suprême, à Jérusalem, le 5 juin 2025. (Arie Leib Abrams/Flash90)

« Je m’oppose fermement à un autre accord partiel… qui accorderait au Hamas un cessez-le-feu, lui donnerait des approvisionnements illimités, une légitimité internationale et, surtout, le temps de se rétablir, de s’armer pour nuire aux soldats de Tsahal et de continuer à retenir certains otages afin de nous faire chanter davantage à l’avenir », a-t-il affirmé.

« Nous devons obtenir la libération de nos otages, mais pas au détriment de la sécurité des citoyens israéliens », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’ils « doivent être libérés par la force ».

« Mais en aucun cas nous ne devons permettre qu’un objectif, aussi important soit-il, remplace l’objectif ultime de la guerre : la défaite totale du Hamas, afin que personne ne puisse plus jamais massacrer nos citoyens et en kidnapper des centaines », a-t-il déclaré.

« Imaginez si nous avions arrêté la Guerre d’Indépendance ou la Guerre des Six Jours à cause des otages. »

S’adressant directement au Premier ministre, Ben Gvir a affirmé qu’Israël « pataugeait à Gaza ».

« Il n’y a pas de politique ni de lignes directrices pour une victoire totale. Il n’y a pas d’ordre clair pour que les combattants gagnent. Je veux vraiment la paix avec tous les pays de la région et au-delà. Mais je ne suis en aucun cas prêt à payer un accord de paix économique avec un quelconque pays en laissant le Hamas contrôler Gaza », a-t-il poursuivi.

« Les Accords d’Abraham sont importants, mais ils n’ont pas empêché les massacres d’octobre, et il est de notre devoir d’empêcher à tout prix que ceux-ci ne se reproduisent. »

Outre le Hamas, Ben Gvir a affirmé qu’Israël devait également relever le défi de maintenir un système démocratique « face à une procureure générale [Gali Baharav-Miara] hostile et à un système judiciaire qui tente de s’emparer du pouvoir des élus ».

Il a soutenu l’appel du président américain à mettre fin au procès pénal en cours contre Netanyahu.

« Je suis bien sûr favorable à cette mesure, cet appel est justifié, mais une grâce n’est pas la solution, [il faut plutôt] annuler l’acte d’accusation. Accorder une grâce signifie que l’accusé a commis un acte et qu’il est pardonné. »

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