Israël en guerre - Jour 473

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Netanyahu passe outre Ben Gvir : l’accès au mont du Temple pendant le ramadan restera le même

Rejetant des restrictions à l'entrée des Arabes israéliens, le Premier ministre déclare que la liberté de culte sera maintenue dans un contexte de craintes de violences du Hamas et de l'Iran ; le ministre d'extrême-droite fulmine

Des dizaines de milliers de fidèles musulmans prient dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, au sommet du mont du Temple, pendant le mois sacré du Ramadan, dans la vieille ville de Jérusalem, le 17 avril 2023. (Jamal Awad/Flash90/Fichier)
Des dizaines de milliers de fidèles musulmans prient dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, au sommet du mont du Temple, pendant le mois sacré du Ramadan, dans la vieille ville de Jérusalem, le 17 avril 2023. (Jamal Awad/Flash90/Fichier)

Israël n’abaissera pas le nombre de fidèles autorisés à prier sur le mont du Temple pendant la première semaine du ramadan, un nombre qui restera donc le même que les années précédentes, a annoncé le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu mardi, dans un contexte de craintes face aux efforts livrés par le Hamas et par l’Iran, son soutien, qui cherchent à favoriser les violences dans le lieu saint et à Jérusalem en général pendant le mois de jeûne musulman.

Le Bureau du Premier ministre a fait savoir « qu’une évaluation de la situation sécuritaire » sera faite chaque semaine et « qu’une décision sera prise conformément aux conclusions » qui seront tirées.

« Le ramadan est sacré pour les musulmans et ce caractère sacré de la fête sera préservé cette année comme il l’a été toutes les années antérieures », a promis le Bureau, rejetant les restrictions qui étaient réclamées par le ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, qui demandait notamment de limiter l’accès des Arabes israéliens à la mosquée Al-Aqsa, située au sommet du mont.

Le ramadan, cette année, débutera dans un climat de tensions accrues entraînées par la guerre contre le Hamas que mène en ce moment Israël dans la bande de Gaza – une guerre qui avait été déclenchée dans le sillage direct de l’attaque meurtrière du 7 octobre qui avait été commise par le groupe terroriste sur le sol israélien, lorsque des milliers d’hommes armés avaient semé la désolation dans le sud d’Israël, tuant près de 1200 personnes et kidnappant 253 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.

Les crispations sont allées crescendo sur ce sujet, l’etablishment de la sécurité étant divisé sur la question de la gestion de l’accès au mont du Temple où des centaines de milliers de fidèles musulmans devraient aller faire la prière pendant le mois sacré, qui commencera, cette année, le 10 ou le 11 mars.

Le mont du Temple est le lieu le plus saint du Judaïsme – c’est là-bas que se dressaient les deux Temples bibliques – et la mosquée Al-Aqsa est le troisième sanctuaire le plus sacré de l’Islam, ce qui fait du site un point particulièrement sensible du conflit israélo-palestinien.

Des centaines de milliers de musulmans affluent sur le mont du Temple pour y prier à chaque ramadan, un moment où la ferveur religieuse est particulièrement forte. Si Israël a imposé des restrictions sur l’entrée des Palestiniens dans le lieu saint au moment où les tensions sont les plus vives, l’État juif s’est abstenu d’imposer ces mêmes règles à sa minorité musulmane.

Des partisans palestiniens du Hamas scandent des slogans et font des gestes avec des drapeaux du groupe terroriste devant le sanctuaire du Dôme du Rocher dans l’enceinte du Mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem pendant le Ramadan, le 7 avril 2023. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Les responsables s’inquiètent d’une période particulièrement délicate qui pourrait amplifier les tensions nées de la guerre à Gaza – un conflit qui a entraîné la colère des musulmans, dans le monde entier, à l’encontre d’Israël.

Lors d’une réunion dirigée par Netanyahu qui était consacrée aux préparations en vue du ramadan et avant de faire son annonce, le Premier ministre avait dit : « La politique d’Israël a toujours été – et elle sera toujours – de maintenir la liberté de culte pour toutes les religions. Nous avons, bien entendu, toujours agi dans ce sens pendant la fête du ramadan et nous continuerons à le faire aujourd’hui ».

Une réunion à laquelle avaient assisté le ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, le ministre du cabinet de guerre Gadi Eisenkot ainsi que Ben Gvir.

Le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, était également présent comme c’était le cas aussi des responsables du Conseil national de sécurité, du Shin Bet, de la police israélienne et d’autres personnalités politiques et sécuritaires de premier plan.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, saluant le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, à la Knesset, à Jérusalem, le 23 mai 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

« Nous ferons tout ce qui est possible pour maintenir la liberté de culte sur le mont du Temple tout en répondant aux besoins sécuritaires de manière appropriée, et nous permettrons au public musulman de célébrer la fête », avait expliqué Netanyahu.

Suite à l’annonce faite par le Premier ministre, Ben Gvir a accusé Netanyahu de « mettre en danger » les Israéliens.

« La décision prise d’autoriser l’ascension sur le mont du Temple pendant le ramadan, selon les mêmes règles que les années précédentes, montre que Netanyahu et le petit cabinet de guerre pensent qu’il n’est rien arrivé, le 7 octobre », a-t-il affirmé. « Cette décision met en danger les citoyens israéliens et elle pourrait bien donner au Hamas une image de victoire ».

Ben Gvir s’est aussi exprimé sur X – anciennement Twitter – en critiquant la décision, écrivant que « les célébrations du Hamas sur le mont du Temple » ne sont pas « la victoire totale » que l’État juif s’est engagé à remporter face au groupe terroriste au pouvoir dans la bande de Gaza.

Le député Mansour Abbas, président du parti islamiste Raam, a remercié Netanyahu pour sa décision « responsable » et il a appelé « le public arabe à exercer son droit à la prière et à observer les commandements pendant le mois sacré tout en respectant la loi et l’ordre public ».

Mansour Abbas s’est rendu mardi en Jordanie, invité par le roi Abdallah II, « pour discuter de la guerre et du statu-quo en vigueur à la mosquée Al-Aqsa en amont du mois sacré du ramadan », a-t-il par ailleurs confié au site d’information Ynet, lundi, alors que trois législateurs arabes appartenant à d’autres formations s’entretenaient également avec le souverain sur ces sujets à Amman.

Le chef du parti Raam, le député Mansour Abbas, dirige une réunion de faction à la Knesset, le 16 octobre 2023. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

La décision annoncée par Netanyahu a été prise deux jours seulement après que la Douzième chaîne a indiqué que la question de l’accès au mont du Temple pendant le ramadan suscitait des frictions parmi les responsables israéliens de la sécurité.

Selon la chaîne, lors de la réunion qui avait été organisée dimanche pour définir les arrangements qui seront mis en place pendant la fête, Gallant, Halevi et Bar avaient dit qu’Israël devait éviter de créer un environnement susceptible de déterminer des terroristes agissant en loup solitaire à passer à l’acte, des renseignements laissant entendre que l’Iran est actuellement en train de livrer « des efforts considérables » pour encourager des troubles.

Les trois hommes avaient affirmé que le nombre maximum de fidèles devait pouvoir avoir accès au mont du Temple et qu’aucune restriction ne devait venir entraver l’entrée des Arabes israéliens, a noté le reportage, qui n’a pas cité ses sources.

Le complexe du mont du Temple, qui est majoritairement en plein air, peut accueillir jusqu’à 400 000 personnes même si le nombre de personnes qui y entrent, chaque jour, est habituellement bien inférieur.

Toutefois, le commissaire de la police israélienne, Kobi Shabtai, avait cherché, pour sa part, à limiter le nombre d’entrées – en autorisant l’accès de seulement 50 000 à 60 000 personnes – réclamant également que seuls les Arabes israéliens âgés de plus de 40 ans puissent y pénétrer « au stade initial du ramadan », a signalé la chaîne. Shabtai avait dit que les Arabes plus jeunes, qu’ils soient Israéliens ou originaires de Jérusalem-Est, étaient les principaux « agitateurs » potentiels et que dans cette mesure, ils devaient ne pas être autorisés à pénétrer sur le mont du Temple.

Ben Gvir, qui supervise la police, envisageait, pour sa part, de ne laisser entrer que quelques milliers de personnes sur le mont à un moment donné avec des restrictions lourdes appliquées aux Arabes israéliens, a continué la chaîne. Le ministre d’extrême-droite répète, depuis le mois dernier, que l’accès au mont du Temple doit être interdit à tous les Palestiniens.

Au mois de février, un responsable américain et un responsable israélien avaient fait savoir au Times of Israel que l’administration Biden craignait que Ben Gvir, à travers ses décisions et ses actions, n’entraîne des troubles sur le mont du Temple, pendant le ramadan.

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