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La Défense divisée sur les plans du Ramadan, inquiète des troubles causés par l’Iran

Selon la Douzième chaîne, le ministre de la Défense, Tsahal et le Shin Bet préconisent un accès "maximal" au mont du Temple ; Ben Gvir et la police veulent de strictes restrictions

Des gens marchant devant le Dôme du Rocher dans l'enceinte du mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 7 janvier 2024. (Crédit : Alberto Pizzoli/AFP)
Des gens marchant devant le Dôme du Rocher dans l'enceinte du mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 7 janvier 2024. (Crédit : Alberto Pizzoli/AFP)

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, le chef de l’armée israélienne Herzl Halevi et le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet Ronen Bar ont demandé une liberté d’accès maximale pour les fidèles musulmans afin qu’ils puissent prier à la mosquée Al-Aqsa au sommet du mont du Temple à Jérusalem pendant le Ramadan, sans aucune restriction pour les Arabes israéliens, étant donné les efforts de l’Iran et du groupe terroriste palestinien du Hamas pour attiser la violence, a rapporté la Douzième chaîne lundi.

Alors que l’échéance de dimanche soir approche à grands pas pour le début du Ramadan, les responsables de l’establishment de la Défense ne se sont toujours pas mis d’accord sur les modalités d’accès au mont du Temple, point névralgique, où des centaines de milliers de fidèles musulmans sont censés venir prier pendant le mois saint.

Cette année, le Ramadan se déroule dans un climat de tension, sur fond de guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, qui a débuté lorsque le groupe terroriste palestinien a perpétré une attaque dévastatrice contre Israël le 7 octobre.

Lors d’une réunion dimanche avec les chefs de la sécurité, Gallant, Halevi et Bar ont déclaré qu’Israël devait éviter de créer un environnement susceptible de motiver des terroristes solitaires à commettre des attentats, alors que les informations des agences de renseignement font état « d’efforts considérables » déployés par l’Iran pour favoriser l’agitation.

Les trois hommes ont plaidé pour que le plus grand nombre possible de fidèles soit autorisé à accéder au mont du Temple, en fonction de sa capacité d’accueil, et qu’aucune restriction ne soit imposée aux Arabes israéliens, selon le reportage dont les sources n’ont pas été précisées. L’enceinte du mont du Temple, qui consiste principalement en un vaste espace extérieur, peut accueillir quelque 400 000 personnes, mais le nombre de fidèles par jour est généralement beaucoup plus faible.

Cependant, le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, veut limiter la fréquentation à 50 000-60 000 personnes et souhaite que seuls les Arabes israéliens de plus de 40 ans soient autorisés à y accéder « dans la phase initiale » du Ramadan, selon la Douzième chaîne. Shabtaï a déclaré à la réunion que les jeunes Arabes, qu’ils soient israéliens ou originaires de Jérusalem-Est, sont les principaux « agitateurs » et devraient donc être interdits d’accès.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant (au centre) rencontrant le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi (à droite), et d’autres responsables de la défense lors d’une évaluation, le 22 décembre 2023. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Pour sa part, le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui est en charge de la police, souhaite qu’il n’y ait que quelques milliers de personnes à la fois sur le mont, avec de lourdes restrictions pour les Arabes israéliens, indique le reportage. Depuis le mois dernier, Ben Gvir affirme que les Palestiniens devraient être totalement interdits d’accès.

Des sources policières ont insisté sur le fait que leur position était basée sur des évaluations professionnelles et non sur des pressions politiques, et ont noté que des dispositions similaires avaient été appliquées il y a deux ans et que des consultants externes avaient approuvé leur évaluation, a rapporté la Douzième chaîne.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devait rencontrer Ben Gvir et Shabtaï lundi pour entendre leurs recommandations sur les restrictions à mettre en œuvre, parallèlement aux discussions entre le Shin Bet et les responsables de Tsahal. La réunion a été reportée, Netanyahu étant grippé. Le bureau du Premier ministre a déclaré qu’elle se tiendrait mardi à 17 heures.

Le reportage télévisé a cité une source de sécurité de haut rang anonyme, disant : « La volonté de l’Iran et du Hamas d’embraser le Moyen-Orient via le mont du Temple, ainsi que les remarques irresponsables des hommes politiques et l’absence de décisions, nous rendent fous. »

Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï assistant à une cérémonie de Rosh HaShana au siège de la police, à Jérusalem, le 13 septembre 2023. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

La première réunion sur les dispositions à prendre pour le Ramadan sur le mont du Temple a eu lieu il y a deux semaines, et la Douzième chaîne a rapporté que tous les responsables de l’establishment de la Défense étaient du même avis, à savoir qu’une décision aurait déjà dû être prise.

Le député Mansour Abbas, chef du parti islamiste Raam, a déclaré à Ynet qu’il se rendrait mardi en Jordanie à l’invitation du roi Abdallah II « pour discuter des questions de la guerre et du statu quo à la mosquée Al-Aqsa en préparation du mois sacré du Ramadan ».

Lundi, trois députés arabes d’autres partis ont également discuté de ce sujet avec Abdallah II à Amman.

Le mont du Temple est le lieu le plus saint du judaïsme, où se tenaient autrefois deux Temples bibliques, et le troisième site le plus saint de l’islam, ce qui en fait un point central du conflit israélo-arabe.

Des dizaines de milliers de fidèles musulmans lors de la dernière prière du vendredi du Ramadan à la mosquée Al-Aqsa, sur le mont du Temple de Jérusalem, le 14 avril 2023. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Des centaines de milliers de musulmans affluent vers le site pour prier à l’occasion du Ramadan, où la ferveur religieuse est exacerbée. Si Israël a imposé des restrictions à l’accès des Palestiniens en période de fortes tensions en matière de sécurité, il s’est abstenu d’imposer ces règles à la minorité musulmane du pays.

Des responsables ont exprimé la crainte que cette période sensible n’amplifie les tensions nées de la guerre à Gaza – déclenchée par les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre – qui a suscité la colère des musulmans du monde entier à l’égard d’Israël.

En février, un fonctionnaire américain et un fonctionnaire israélien ont déclaré au Times of Israel que l’administration Biden craignait fortement que Ben Gvir, par sa politique et ses actions, ne provoque des troubles sur le mont du Temple pendant le Ramadan.

L’attaque du Hamas du 7 octobre a tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, au milieu d’atrocités horribles, notamment des viols collectifs généralisés, des tortures et des mutilations sur les victimes. Des milliers d’assaillants ont fait irruption dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza, les terroristes enlevant 253 otages emmenés de force dans l’enclave palestinienne.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, lors d’une réunion de sa faction Otzma Yehudit, à la Knesset, à Jérusalem, le 4 mars 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Israël a réagi par une opération militaire visant à anéantir le Hamas, à renverser son régime à Gaza et à libérer les otages.

Par ailleurs, les désaccords entre les ministres et le chef de l’armée, Halevi, ont atteint de nouveaux sommets lors d’une récente réunion du cabinet, a déclaré la Douzième chaîne dans un autre reportage non-sourcé lundi.

Plusieurs ministres présents à la récente réunion auraient plaidé auprès d’Halevi que l’opération terrestre de Tsahal n’avait pas été assez efficace, qu’elle était trop lente, et que c’était une erreur de laisser la prise de Rafah pour la fin.

Halevi a répondu en rappelant aux ministres qu’ils n’avaient pas voulu d’opération terrestre du tout, selon le reportage.

« Si Tsahal et les agences de sécurité n’avaient pas insisté, nous n’aurions pas été à la manœuvre à Gaza », aurait-il déclaré.

Rafah, ville du sud de Gaza, est le dernier bastion du Hamas à ne pas avoir été pris par l’armée. Israël s’est engagé à conquérir la ville, où il pense que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, se cache dans le vaste réseau de tunnels du groupe terroriste palestinien, et qu’il y retient peut-être certains otages comme boucliers humains.

La communauté internationale, y compris les États-Unis, craint qu’une incursion de Tsahal dans Rafah n’entraîne des pertes civiles intolérables.

L’opération militaire de Tsahal est de plus en plus critiquée par la communauté internationale en raison de l’augmentation du nombre de morts et de l’aggravation de la crise humanitaire à Gaza, qui a subi d’énormes destructions, le déplacement de plus d’un million de personnes, et une pénurie de livraisons d’aide qui peinent à arriver en raison des combats.

Des Palestiniens déplacés se promenant dans une école de l’UNRWA abritant des Palestiniens déplacés, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 mars 2024. (Crédit : AFP)

Les efforts déployés par les médiateurs internationaux pour négocier une accalmie dans les combats n’ont jusqu’à présent pas abouti à un accord.

Plus de 30 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.

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