Plusieurs survivants de la rave-party internés d’office dans des hôpitaux psychiatriques
Les services de santé mentale israéliens sont surchargés par l'impact de l'attaque du Hamas et sont incapables de dire combien de patients auront besoin d'un traitement à long-terme
Au moins dix survivants du massacre perpétré au Festival Supernova ont été hospitalisés de force dans des établissements psychiatriques depuis le 7 octobre, date à laquelle des terroristes palestiniens du Hamas ont massacré au moins 260 fêtards lors du festival de musique près du kibboutz Reim, qui borde la bande de Gaza.
Le commissaire national à l’hospitalisation d’office, Daniel Raz, qui travaille au sein du ministère de la Santé, a déclaré lundi, lors d’une session spéciale de la commission de la Santé de la Knesset, que « plusieurs participants » au festival avaient été hospitalisés de force.
La session de la commission de la Santé a été convoquée afin d’examiner les services de santé mentale du pays à la suite de l’attaque du 7 octobre, au cours de laquelle quelque 3 000 terroristes du Hamas ont fait irruption à la frontière avec Israël, tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris en otage au moins 240 personnes.
S’adressant à la Douzième chaîne à l’issue de la session, Raz a estimé que le nombre de ces patients s’élevait à une dizaine. « Dans certains cas, il n’y avait pas le choix », a-t-il déclaré. « Les participants au festival étaient dans un état mental très difficile. Les survivants sont entrés dans un état d’agitation mentale en raison des expériences difficiles qu’ils ont vécues et de la perte insupportable qu’ils ont subie. »
« Le ministère de la Santé fait un travail sacré, mais il ne fait aucun doute qu’il faut en faire plus », a-t-il déclaré.
Plusieurs initiatives civiles ont déjà été mises en place pour aider les survivants du massacre du festival, où ils ont été témoins de tortures généralisées, d’agressions sexuelles et de meurtres de personnes qui imploraient pour leur vie.
Parmi les services proposés aux survivants figurent la méditation avec des chevaux au moshav Ofer, dans le nord d’Israël, et une retraite de thérapie holistique de cinq jours à Chypre.
Lors de la réunion de la commission de la Santé de la Knesset, des professionnels de la santé ont présenté un rapport indiquant que les services publics de santé mentale du pays étaient déjà surchargés, bien avant le 7 octobre.
« Même avant le déclenchement de la guerre, le système public de santé mentale présentait d’importantes lacunes, visibles notamment à travers les affirmations répétées d’un budget nettement insuffisant, d’un manque de personnel, de longs délais d’attente pour un traitement psychothérapeutique ou psychiatrique et d’une infrastructure médiocre dans les hôpitaux de santé mentale », peut-on lire dans le rapport.
Le rapport indique également que le ministère de la Santé n’était pas encore en mesure d’estimer le nombre de personnes qui auront besoin de diverses formes de traitement psychiatrique à la suite du 7 octobre et de la guerre qui a suivi, et ajoute que « la question se pose de savoir si et quand ils seront en mesure de faire cette évaluation ».
Selon le rapport, les quatre principales caisses de santé israéliennes ont été inondés de demandes d’assistance. Les quatre ont offert à leurs assurés trois séances de thérapie gratuites, par téléphone ou en ligne.
Sur les quatre caisses, Clalit a reçu à ce jour 1 260 demandes de thérapie, sans que l’on sache combien de ces demandes ont été satisfaites. Le 9 novembre, Maccabi avait reçu plus de 450 demandes, et le 12 novembre, Meuhedet faisait état de plus de 1 200 demandes. Leumit a indiqué qu’au 6 novembre, elle avait reçu 2 926 demandes de séances de thérapie gratuites.
« Ces programmes sont conçus pour fournir une intervention courte, ciblée et concrète, incluant des mécanismes d’adaptation qui aideront à prévenir l’aggravation de l’état mental du patient », indique le rapport.
En outre, des organisations civiles de santé mentale dans tout Israël se sont mobilisées pour fournir des soins aux survivants des massacres dans le sud d’Israël sous la forme de lignes téléphoniques d’urgence et de centres d’aide.
Les différents services d’assistance téléphonique ont tous signalé une augmentation significative du nombre d’appels depuis le 7 octobre, ce qui indique le lourd impact de l’assaut et de la guerre qui a suivi à Gaza.
Les données fournies par le Centre israélien de traumatologie et de résilience (NATAL), qui fournit une assistance dans le domaine des traumatismes liés à la guerre et au terrorisme, montrent qu’au cours du mois dernier, quelque 15 000 appels d’assistance ont été reçus, ce qui représente une augmentation spectaculaire par rapport à la moyenne de 1 200 appels par mois en temps de paix.
En réponse au rapport présenté à la commission de la Santé, le directeur-général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman Tov, a déclaré qu’il « y a déjà eu une augmentation significative de la demande de soins et d’assistance en matière de santé mentale, et nous prévoyons une nouvelle augmentation. Un traitement efficace et rapide peut réduire de 50 % le besoin d’une assistance prolongée ».