Shaked « déçue » par ses collègues femmes qui la visent dans un scandale sexuel
La ministre de la Justice nie toute responsabilité dans la promotion de juges par Efi Nave en échange de prétendues faveurs sexuelles, et déplore les "mensonges" de l'opposition
La ministre de la Justice, Ayelet Shaked, a riposté jeudi aux accusations selon lesquelles elle était responsable d’un scandale de corruption impliquant un allié puissant au sein de la Commission de nomination des juges.
La ministre a rejeté les critiques à son encontre comme étant « une attaque débridée, fausse et incendiaire », mettant particulièrement en cause les femmes qui « siègent à gauche à la Knesset ».
Des personnalités de l’opposition ont agressé Shaked, l’accusant de créer un « environnement toxique » dans le système judiciaire, plus tôt cette semaine, après qu’il est apparu que Efi Nave, le dirigeant de l’Association du Barreau israélien, avait prétendument contribué à nommer une femme juge en échange de faveurs sexuelles et essayé de promouvoir un magistrat en échange de rapports sexuels avec sa femme.
Shaked (HaYamin HaHadash), a été accusée par des opposants d’aider Nave à renforcer son pouvoir au sein de la commission en vue de promouvoir ses propres intérêts politiques (comme la ministre, Nave a des visions conservatrices sur le pouvoir judiciaire) et lui permettre de faire un prétendu abus de pouvoir sous sa surveillance.
Lors d’un séminaire de l’Association du barreau sur le droit juif à Jérusalem jeudi, Shaked a déclaré que les accusations étaient « de fausses attaques et des mensonges ».
« Le plus décevant dans cette attaque, c’est qu’elle émane de femmes députées de gauche », a-t-elle déploré. « Nous avons nos divergences politiques, mais je les considérais comme des collègues. Ce sont toutes des femmes, et c’est ce qui me déçoit ».
« Elles utilisent cette récente affaire pour une campagne politique odieuse et personnelle. Les attaques politiques de la gauche ne me décourageront pas ».
Rejetant les appels à la démission, Shaked a déclaré qu’elle continuerait d’être ministre de la Justice après les élections d’avril, pendant « quatre ans encore, jusqu’à ce que j’achève la révolution que j’ai commencée ».
La responsable de l’opposition Shelly Yachimovich (Parti travailliste) – qui, mercredi, a accusé Shaked de « leadership destructeur » qui a favorisé « un environnement corrompu et des alliances immorales » – a répondu : « Il est lamentable mais prévisible qu’au lieu de regretter, de s’interroger ou de s’excuser d’avoir contribué à la promotion d’Efi Nave et lui donner un pouvoir sans limites, la ministre Shaked fait ce qu’elle fait de mieux : attaquer. »
La députée Merav Michaeli (Parti travailliste) a déclaré que Shaked avait « utilisé son poste de ministre de la Justice à des fins politiques, fait du tort au système judiciaire à des fins politiques. Maintenant que ses tactiques agressives ont permis à la corruption d’être au cœur du système, elle fait ce que la droite fait toujours : accuser la gauche. Ce n’est pas la gauche, Ayelet. C’est vous ».
Tamar Zandberg, présidente du parti Meretz, a déclaré : « Les pleurnicheries de Shaked et le fait de se plaindre de « la gauche » ne suffiront pas à masquer cette corruption ».
Plus tôt jeudi, le ministre de l’Education Naftali Bennett a défendu Shaked, sa nouvelle co-dirigeante du parti HaYamin HaHadash, disant qu’elle avait subi des attaques politiques « toxiques ». « Toutes ses actions étaient légales, par fidélité profonde à une seule chose : le bien de l’État d’Israël. Mes amis de gauche, ne vous y trompez pas : la révolution judiciaire de Shaked ne s’arrêtera pas », a-t-il tweeté.
« Shaked a accompli une révolution sans précédent dans le système judiciaire et est de l’avis de beaucoup, y compris de moi-même, la meilleure ministre de la Justice qu’Israël ait jamais eu », a-t-il écrit.
Nave a été arrêté mercredi et interrogé par des enquêteurs de police pour avoir prétendument nommé une femme juge à un tribunal d’instance il y a plusieurs années, en échange semble-t-il de faveurs sexuelles.