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Shelah : Netanyahu attaque la Liste arabe et « déclare la guerre » à la démocratie

Le député de Kakhol lavan a condamné le chef du Likud qui a prétendu que les voix des partis arabes ne comptaient pas ; dit qu'une majorité à la Knesset refuse un "Etat Netanyahu"

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le député Ofer Shelah du parti Yesh Atid assiste à une réunion de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le 30 avril 2018. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Le député Ofer Shelah du parti Yesh Atid assiste à une réunion de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le 30 avril 2018. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le député Ofer Shelah du parti Kakhol lavan a fustigé jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour avoir « déclaré la guerre à la démocratie juive [d’Israël] » après que le chef du Likud a prononcé un discours à la Knesset insinuant que la Liste arabe unie majoritairement arabe était illégitime.

« La déclaration de Netanyahu hier selon laquelle il a gagné les élections parce que la Liste arabe unie ne compte pas était une déclaration officielle de guerre contre l’État juif et démocratique », a déclaré M. Shelah dans un message sur Facebook.

« Dans l’Israël de [nos] pères fondateurs… les Arabes et les autres non-sionistes sont des citoyens de droit égal, [mais] dans l’État de Netanyahu, ils n’ont pas le droit de voter, d’être représentés ou de participer au jeu démocratique », a accusé Shelah.

Netanyahu a prononcé un discours enflammé lors d’une réunion conjointe des factions du Likud, de Yamina, du Shas et de Yahadout HaTorah, mercredi, au cours de laquelle il a affirmé avoir remporté les élections de lundi parce que son bloc « sioniste de droite » a obtenu plus de sièges, 58, que le bloc sioniste de gauche, 47.

« La Liste arabe unie, qui attaque nos soldats et s’oppose à l’État d’Israël, ne fait pas partie de l’équation », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (au centre) rencontre les chefs des partis de droite, après les élections israéliennes qui, une fois encore, semblent le laisser sans majorité claire, le 4 mars 2020. (Yonatan Sindel/FLASH90)

S’indignant des propos de Netanyahou, Shelah a déclaré qu’ils ressemblaient à ceux du rabbin extrémiste Meir Kahane, dont le parti Kach a été banni de la Knesset pour racisme dans les années 1970. Les députés de l’époque avaient l’habitude de sortir de la salle de réunion lorsque le député anti-coexistence prenait la parole.

« Il y a une majorité dans la nouvelle Knesset qui est pour l’État d’Israël et contre l’État de Netanyahu. Nous l’utiliserons sans hésitation pour agir de manière décisive dans la campagne sur l’image de notre pays », a conclu Shelah, en référence apparente à une loi que son parti voudrait faire avancer pour empêcher Netanyahu de former une coalition en raison des accusations portées contre lui.

La proposition de loi a reçu un coup de pouce plus tôt jeudi lorsque le parti Yisrael Beytenu a annoncé qu’il la soutiendrait.

« Lors de la réunion de faction qui vient de se terminer, il a été décidé de promouvoir deux lois », a déclaré le parti laïque de droite dans un communiqué. « La première loi limitera le mandat d’un Premier ministre à deux mandats. La seconde loi [empêchera] un député mis en accusation de former un gouvernement ».

La législation vise directement M. Netanyahu, qui a rempli quatre mandats de Premier ministre et qui a été accusé de corruption, d’escroquerie et d’abus de confiance dans trois affaires pénales à son encontre qui devraient débuter le 17 mars.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’adresse aux membres des partis de droite et orthodoxe. Sur le tableau, il écrit que la droite sioniste a remporté 58 sièges lors des élections, et la gauche sioniste 47 – comprenant Kakhol lavan, Yisrael Beytenu et Travailliste-Gesher-Meretz. (La mention « Camp de gauche – 54 » est rayée). Ces chiffres excluent la Liste arabe unie composée de partis majoritairement arabes, qui a remporté 15 sièges lors de l’élection du 2 mars. (Yonatan Sindel/Flash90)

Yisrael Beytenu rejoint les députés de Kakhol lavan, de Travailliste-Gesher-Meretz et de la Liste arabe unie qui ont déclaré qu’ils soutiendraient une législation empêchant Netanyahu de former une coalition. Si tous les membres des quatre partis la soutiennent, la loi sera adoptée avec une majorité de 62 voix en sa faveur.

Dans son discours à la Knesset, Netanyahu a accusé son rival Benny Gantz de chercher à miner la démocratie et de défier la volonté du public en soutenant une telle loi.

Le dirigeant de Kakhol lavan, Benny Gantz, lors de l’événement post-électoral du parti à Tel Aviv, le 3 mars 2020. (Gali Tibbon/AFP)

Après le décompte de plus de 99 % des voix, le Likud et ses alliés ont obtenu 58 sièges au total. Le bloc de droite-religieux qui soutient Netanyahu – composé du Likud, du Shas, de Yahadout HaTorah et de Yamina – n’a donc pas obtenu les 61 sièges nécessaires pour former un gouvernement.

Une loi similaire à celle qui a été proposée par Kakhol lavan, qui devait évincer un Premier ministre accusé, a été soutenue par Netanyahu lui-même en 2008, lorsque Ehud Olmert était accusé de corruption, selon les médias en langue hébraïque. La loi n’avait pas été adoptée, mais Olmert avait démissionné avant que les accusations ne soient officiellement portées contre lui.

Il n’a pas été immédiatement clair si le projet d’adopter une loi interdisant à une personne faisant l’objet de poursuites pénales d’exercer les fonctions de Premier ministre était techniquement possible à mettre en œuvre, certains observateurs faisant valoir que des projets de loi privés et non gouvernementaux ne peuvent être déposés dans le cadre d’un gouvernement de transition.

Kakhol lavan est apparemment convaincu que c’est possible, et que cela n’est pas différent de la loi proposée par le Likud pour dissoudre la Knesset et convoquer de nouvelles élections, qui a été votée et adoptée.

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