Tollé après que l’ambassade turque en Israël a mis son drapeau en berne pour Haniyeh
"Israël n'acceptera pas de participer au deuil d'un meurtrier", a déclaré Israel Katz ; d'autres politiciens ont également exprimé leur indignation ; l'émissaire est convoqué
L’ambassade de Turquie à Tel Aviv a mis son drapeau en berne vendredi en l’honneur du chef politique du groupe terroriste palestinien du Hamas assassiné, Ismaïl Haniyeh. Ce geste a rapidement déclenché les foudres de responsables israéliens indignés.
« Israël n’acceptera pas les expressions de participation au deuil d’un meurtrier comme Ismaïl Haniyeh », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, qui a convoqué l’ambassadeur adjoint turc pour une réprimande, dans un communiqué publié par son bureau.
« Si les représentants de l’ambassade veulent faire leur deuil, qu’ils aillent en Turquie et fassent leur deuil avec leur maître Erdogan, qui embrasse le groupe terroriste du Hamas et soutient ses actes meurtriers », a déclaré Katz.
La Turquie a décrété que ce vendredi serait un jour de deuil pour Haniyeh, qui a été tué mercredi dans une explosion dont Israël n’a ni revendiqué ni nié la responsabilité.
La mort de Haniyeh survient quelques heures après qu’Israël a assassiné Fouad Shukr, commandant de la branche armée du Hezbollah au Liban, soutenu par l’Iran, à la suite d’une attaque à la roquette meurtrière du groupe terroriste chiite libanais qui a tué douze enfants et adolescents sur le plateau du Golan.
Le député Avigdor Liberman (Yisrael Beiteinu), a qualifié la mise en berne du drapeau de « grande honte » et a déclaré sur X qu’il « est inacceptable que le pays qui a pris le parti de groupes terroristes depuis le début de la guerre et qui, cette semaine encore, a menacé d’envahir l’État d’Israël, ait une ambassade au cœur de Tel Aviv. »
Liberman faisait référence à une déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan, dimanche.
« Nous devons être très forts pour qu’Israël ne puisse pas faire ce genre de choses à la Palestine », avait déclaré Erdogan, l’un des plus virulents critiques d’Israël sur la scène internationale, en faisant référence à la guerre contre le Hamas à Gaza.
« Tout comme nous sommes entrés dans le [Nagorno-]Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pourrions faire la même chose avec eux. Il n’y a rien que nous ne puissions faire. Nous devons seulement être forts. »
La Turquie a accueilli des dirigeants du Hamas, dont Haniyeh, à de multiples reprises depuis que le groupe groupe terroriste palestinien est entré en guerre contre Israël le 7 octobre, lorsque quelque 3 000 terroristes ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
La Turquie n’a jamais condamné ce pogrom, mais a fait l’éloge de la « résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes anti-Israël] » du Hamas et a fréquemment dénoncé le comportement d’Israël dans sa riposte, accusant à maintes reprises le pays de perpétrer un « génocide » à Gaza et comparant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Adolf Hitler.
Après des mois de détérioration des relations, la Turquie, qui était le quatrième partenaire commercial d’Israël en 2023, a cessé tout commerce avec Israël en mai, menaçant de porter un coup sévère aux deux économies.
Après la mort de Haniyeh mercredi, Erdogan a dénoncé ce qu’il a appelé « l’assassinat perfide » de son « frère » Haniyeh et a fait l’éloge de « la glorieuse résistance gazaouie ».
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères turc Hakan Fidan, qui était à Doha pour les funérailles de Haniyeh, a rencontré Khaled Meshaal, un responsable chevronné du Hamas qui est un successeur probable de Haniyeh, lors d’une réunion à laquelle ont assisté plusieurs des enfants survivants de ce dernier.
Le pays a également bloqué le réseau social Instagram, vraisemblablement en raison de la censure présumée de messages faisant l’éloge du chef assassiné du Hamas.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (Otzma Yehudit), a écrit sur X vendredi : » Les représentants de l’ambassade de Turquie en Israël sont invités à abaisser complètement le drapeau et à rentrer chez eux. C’est honteux. »
Yitzhak Goldknopf, chef du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, a également partagé une photo du drapeau en berne, écrivant sur X, « Erdogan a depuis longtemps transformé la Turquie en une partie intégrante de l’axe du mal, et en un État qui soutient le terrorisme. Quiconque pleure un archi-terroriste avec le sang d’hommes, de femmes et d’enfants innocents sur les mains n’a pas sa place dans l’État d’Israël. »