Un ancien général de l’armée israélienne soutient Breaking the silence
Amiram Levin soutient l’ONG qui publie des abus suspectés par des soldats, dit que l’armée devrait encourager de telles organisations à s’exprimer
Un commandant général retraité de l’armée israélienne a publié vendredi une annonce dans le quotidien libéral israélien Haaretz en soutien à « Breaking the silence », une organisation controversée qui collecte des témoignages de vétérans israéliens de violations suspectées des droits de l’Homme au sein de l’armée.
Sous le titre « Je brise aussi mon silence », Amiram Levin a utilisé une demi-page pour exprimer à la fois son soutien à l’organisation et pour critiquer ceux qui cherchent à la rendre illégale.
« ‘Breaking the silence’ garde les soldats de l’armée israélienne dans le lieu impossible où les politiciens les ont abandonnés », a écrit Levin dans son communiqué, ajoutant que « les instructions pour réduire au silence ‘Breaking the silence’ blessent et affaiblissent l’armée israélienne ».
Le soldat retraité, qui a été en poste comme directeur du commandement du Nord dans l’armée israélienne, commandant de l’unité d’élite Sayeret Matkal et directeur adjoint du Mossad, a ajouté : « L’armée israélienne doit encourager ‘Breaking the silence’ et les organisations similaires à se prononcer sans crainte dans l’armée et dans la société israéliennes ».
Levin n’est pas le seul ancien haut-gradé de la Défense à intervenir en soutien du groupe. L’ancien directeur des services de sécurité du Shin Bet, Yuval Diskin, a écrit cette semaine sur Facebook que, bien qu’opposé aux activités du groupe en dehors d’Israël, « ils fournissent un autre miroir, important, à nos actions ».
« Je n’apprécie pas leurs activités à l’étranger et qu’ils ne soient pas satisfaits par les systèmes de contrôle et de justice dans l’Etat d’Israël. Mais ils fournissent un autre miroir, important, à nos actions. Même s’ils peuvent nous énerver, même s’ils ont parfois tort ou ne font pas leur travail correctement – leur contribution est très importante », a écrit Diskin.
Cette semaine, le ministre de l’Education Naftali Bennett a déclaré qu’il voulait interdire au groupe d’apparaître dans les écoles israéliennes, pendant que le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, déclarait dimanche qu’il voulait empêcher l’organisation d’entrer dans les bases de l’armée. Dans un face-à-face acerbe à la Knesset, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé au dirigeant de l’opposition Isaac Herzog de condamner l’ONG.
Le président Reuven Rivlin a également été mis sous pression cette semaine quand une petite chaîne de télévision, Héritage, l’a attaqué pour avoir assisté à la conférence Haaretz à New York à laquelle ont également assisté des membres de « Breaking the silence ».
Héritage, qui appartient à l’état, a accusé le président de « cracher aux visages des soldats de l’armée israélienne ».
Les propres propos de Rivlin à la conférence apparaissait contrer les critiques de l’armée israélienne par « Breaking the silence », déclarant au public de l’évènement de gauche que « aucune autre armée dans le monde n’est aussi morale que l’armée israélienne ».
« De temps en temps, ce qui est évident doit être dit, particulièrement en ces temps de dangereux terrorisme. L’armée israélienne fait tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir les plus hauts standards possibles, a déclaré Rivlin. De cela, nous sommes très fiers, très fiers d’eux. Et nous leur devons vraiment tout notre support et notre appréciation ».
Marissa Newman a contribué à cet article.