Un homme de Bat Yam appelle la police pour avouer le meurtre de sa femme
Le suspect, apparemment en état d'ivresse, avait d'abord donné de fausses adresses ; il avait déjà passé un certain temps derrière les barreaux pour avoir agressé sa femme
Un homme a appelé la police dimanche pour avouer le meurtre de sa femme et indiqué que son corps se trouvait dans leur appartement de Bat Yam.
C’est la deuxième fois en une semaine qu’un homme avoue le meurtre de son épouse. Cet incident survient alors que les groupes d’aide sociale ont averti que les mesures de confinement destinées à endiguer la pandémie de coronavirus donnent lieu à une augmentation de la violence domestique.
Les secouristes du Magen David Adom qui sont intervenus sur les lieux du crime, rue Yoseftal, dans la ville de Bat Yam située dans le centre du pays, ont découvert le corps de la femme et prononcé son décès sur place.
Le mari, âgé d’une cinquantaine d’années, a été arrêté peu après à proximité de l’appartement.
Il avait appelé la police à trois reprises en disant : « j’ai tué ma femme ».
La police a déclaré que le suspect, apparemment en état d’ivresse, avait donné de fausses adresses lors des deux premiers appels, avant d’orienter les agents vers l’appartement où le meurtre a effectivement eu lieu.
Le couple a deux enfants, âgés de 10 et 11 ans, qui étaient absents quand la femme de 38 ans a été tuée.
L’homme avait déjà passé un certain temps derrière les barreaux pour avoir agressé sa femme.
Hagit Pe’er, directrice de l’organisation de défense des droits des femmes Naamat a déclaré que les féminicides devenaient « routiniers ».
Elle a souligné que la crise du coronavirus était une « cocotte minute sanitaire et économique qui conduira à une hausse du nombre de violences dans un futur proche. Il est possible que nous l’observions déjà ».
Hagit Peer a appelé le gouvernement à financer immédiatement son projet de lutte contre les violences domestiques, d’un montant de 250 millions de shekels, qui est « gelé » depuis 2017.
Ce décès à Bat Yam porte à quatre le nombre de féminicides depuis le début du confinement instauré début mars.
La semaine dernière, un homme a avoué avoir poignardé à mort sa femme à Holon. Le meurtre est survenu quelques semaines seulement après la libération de son auteur, Alaza Mandparo, 37 ans, qui purgeait une peine de prison pour avoir agressé sa femme.
Au début du mois, une femme de 45 ans a été abattue par un intrus devant son mari dans leur maison de Lod. Une enquête de police a conduit à l’arrestation d’un membre de la famille. En mars, une femme a été tuée à Rishon Lezion. La police pense que son mari lui a tiré dessus, avant de tenter de se suicider.
Mercredi dernier, le ministère des Affaires sociales a indiqué qu’au cours des deux semaines précédentes, quatre fois plus de signalements pour violence domestique avaient été enregistrés que pendant le premier mois de confinement, a rapporté Haaretz.
Entre le 16 et le 27 avril, le numéro d’urgence national pour les violences domestiques a reçu 400 plaintes, soit plus de 33 par jour en moyenne. Entre le 15 mars et le 15 avril, 244 signalements ont été recensés au total, soit une moyenne de huit par jour.
En réponse à ce pic, le ministère donne désormais la possibilité de contacter la ligne d’aide par SMS, pour celles et ceux qui ne peuvent pas s’exprimer de façon privée, a rapporté le journal.
Quelques heures avant que le corps de la femme ait été retrouvé à Bat Yam, le ministère des Affaires sociales faisait état de quatre suicides liés à des violences domestiques depuis le début des mesures de confinement.
Deux hommes et deux femmes ont mis fin à leurs jours depuis le début de ces mesures, à la mi-mars, a indiqué Hagai Moyal, en charge de la violence domestique au sein du ministère des Affaires sociales.
Il a fait savoir à la commission parlementaire spéciale pour le bien-être et le travail qu’une hausse de 20 % des violences domestiques avait été constatée.
La présidente de la commission, députée Aida Touma-Sliman (Liste arabe unie), a reproché au ministère des Affaires sociales les limites de sa campagne récente visant à réhabiliter les femmes qui échappent à la violence domestique, car elle n’est actuellement disponible qu’en hébreu, et non en arabe ou en amharique, la langue parlée par de nombreux Israéliens éthiopiens.
Hagai Moyal a assuré que la campagne sera élargie à d’autres langues dans les prochains jours.
Israël a commencé à lever certaines des restrictions qui imposaient aux citoyens de rester confinés chez eux et à sortir uniquement pour des besoins impérieux, pour travailler dans des emplois jugés essentiels ou pour de courtes promenades. Le pays a enregistré 16 193 cas de coronavirus diagnostiqués et 231 décès.