Un médecin tué dans une ville du Nord – 6e homicide dans la communauté arabe depuis hier soir
Trois hommes ont été abattus au cours de la nuit à Abu Snan, un homme de 46 ans a été poignardé à mort à Abu Gosh et un garçon de 14 ans a été tué lors d'une fusillade à Lod

Le Dr Abdallah Awad, pédiatre dans une clinique des services de santé Clalit à Kafr Yasif, en Galilée occidentale, a été abattu lundi soir dans sa clinique de la ville de Kafr Yasif, dans le nord du pays, selon les porte-parole de la police et des services de secours. Il s’agit du sixième Arabe israélien tué dans un incident violent depuis la nuit dernière.
Selon la police, les suspects ont fui les lieux après avoir ouvert le feu sur leur victime. Les secouristes qui sont arrivés quelques minutes après l’ont déclaré mort sur place. Les policiers ont ouvert une enquête sur l’incident.
Au cours des dernières 24 heures, deux fusillades mortelles ont eu lieu. À Lod, plus tôt dans la journée de lundi, un garçon de 14 ans a été abattu.
À Abu Snan, dimanche soir, trois jeunes hommes ont été tués près d’un kiosque dans ce que l’on pense être une fusillade de vengeance pour un autre meurtre commis deux semaines auparavant.
À Abu Ghosh, un homme de 46 ans a été poignardé à mort, probablement par son ancien beau-frère, lors d’une altercation, selon la police. Il a succombé à ses blessures au centre hospitalier Shaare Zedek de Jérusalem. La police a arrêté un suspect, un habitant d’Ein Rafah âgé de 31 ans, et l’a emmené pour l’interroger.
Depuis le début de l’année 2025, 28 Arabes israéliens sont morts à la suite de crimes violents.
Le nouveau ministre de la Sécurité nationale, Haim Katz, chargé de la police israélienne depuis la démission du chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, Itamar Ben-Gvir, détient actuellement trois autres portefeuilles ministériels.
Face à cette recrudescence, la police a lancé, le 28 janvier, une vaste opération dans la ville arabe israélienne d’Umm al-Fahm, affirmant vouloir renforcer la sécurité et lutter contre le crime organisé.
Cette intervention de la police a suscité l’indignation des dirigeants de la communauté arabe, qui dénoncent une action inefficace et intrusive.
« Ce qui s’est passé mardi n’aurait pas dû avoir lieu », a déclaré le maire d’Umm al-Fahm, Samir Mahamed, qui a accusé les policiers d’avoir mené des perquisitions arbitraires et injustifiées dans les domiciles et commerces de citoyens respectueux de la loi.
Le ministre de la Santé, Uriel Buso, a pour sa part demandé à la police d’accélérer l’enquête sur la mort du pédiatre.
« Il est impensable que les établissements médicaux, qui sont des lieux dans lesquels on sauve des vies, deviennent des lieux dangereux, pour les patients comme pour les personnels de soin », a indiqué Buso.
« Ce sont des violences intolérables et l’anarchie qui ont entraîné la mort de six citoyens israéliens en l’espace d’une seule journée », a ajouté le président de l’Association médicale israélienne, le professeur Zion Hagay. « Il faut que l’État se réveille et mette fin à tout cela. »
Il a précisé que l’Association médicale israélienne exigeait que le gouvernement mette « fin aux négligences de ces tout derniers temps » et « relève le niveau de sécurité des personnes en secteur arabe ».
Lors d’un rassemblement organisé mardi en mémoire du médecin qui travaillait aussi à l’hôpital de Nahariya, le directeur de l’hôpital, le professeur Masad Barhoum, a déclaré : « Nous avons une tolérance zéro pour tout acte de violence. Il est inacceptable que la vie des médecins soit traitée avec mépris. »
Les intervenants ont appelé à lutter contre la violence envers les professionnels de la santé et ont exprimé leurs condoléances à l’épouse d’Awad, Sabah, infirmière au service ORL, et à son frère Ali, qui travaille également à l’hôpital.
« Il y a cinquante ans, le Dr Gideon Manelis a été assassiné à l’hôpital alors qu’il examinait un patient aux urgences », a déclaré le Dr Zvi Sheleg, directeur adjoint. « Cinquante ans ont passé et rien n’a changé. »
« Nos cœurs sont brisés et aucun mot ne peut suffire à nous réconforter », a déclaré Barhoum.
Awad remplaçait un autre médecin lorsqu’il a été tué. Il s’agit du 29e Arabe israélien à mourir dans un incident violent depuis le début de l’année, soit plus du double du nombre de victimes arabes d’homicide à la même période l’année dernière.