Un projet civil israélo-palestinien pour l’aide humanitaire à Gaza après la guerre
L’institut Damour pour le développement communautaire à Gaza et l'Institut Arava pour les études environnementales s’unissent pour les besoins de ce territoire très affecté
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Un nouveau projet israélo-palestinien destiné à apporter une réponse aux besoins en eau, assainissement, hygiène et énergie de la bande de Gaza entre la fin des hostilités et la finalisation de la reconstruction de l’enclave va être lancé ce vendredi.
En tandem avec Damour, organisation palestinienne spécialisée dans l’aide communautaire à Gaza, l’Institut Arava, expert des études environnementales, a déjà fait ses preuves, par le passé, en travaillant à des solutions autonomes adossées à l’énergie solaire à Gaza et en Cisjordanie. Tous deux estiment qu’il est possible de fournir rapidement, et à l’échelle pertinente, ce type d’infrastructures de façon à améliorer au plus vite la situation humanitaire dans l’enclave côtière.
Le lancement, en anglais, aura lieu à guichets fermés au Centre Peres de Tel Aviv. On pourra également le suivre en direct via Zoom.
Selon l’UNICEF, 96 % de l’eau douce de la bande de Gaza était déjà impropre à la consommation avant la guerre à cause de la pollution et d’une salinité élevée. Par ailleurs, l’approvisionnement en énergie était insuffisant et les coupures de courant, fréquentes.
La guerre, qui entre dans son neuvième mois, a occasionné des destructions de très grande ampleur sur de vastes étendues de l’enclave et de ses infrastructures.
Les pénuries de carburant, comme la guerre elle-même, ont eu pour résultat d’interrompre le traitement des eaux usées, ce qui accroit le risque de maladies d’origine hydrique comme le choléra, la typhoïde, la diarrhée ou la tuberculose.
Selon les conclusions d’une première analyse par satellite menée par les Nations Unies, plus de la moitié des infrastructures ont été détruites ou endommagées depuis le début de la guerre.
Comme l’a rapporté le Times of Israel cette semaine, Israël a mené d’importantes actions, en toute discrétion, pour remettre en état les infrastructures hydrauliques de l’enclave.
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Pour ce nouveau projet, Jumpstarting Hope in Gaza, Damour et l’Institut Arava ont mis en place un consortium d’entreprises proposant des services très variés, comme par exemple :
• Des machines capables de synthétiser de l’eau à partir de l’air. Sept de ces machines avaient été installées à Gaza avant la guerre, et elle permettent d’alimenter en eau potable des milliers de Gazaouis.
• Un système de traitement des eaux usées développé par l’Institut Arava et Laguna Innovation, qui permet de disposer d’une eau suffisamment propre pour être utilisée dans l’agriculture.
• Un système portable d’Atheer Integrated Solutions qui permeet de produire de l’eau douce à partir d’eaux souterraines salées voire d’eau de mer.
• Des blocs de construction de la firme Green Cake produits à partir des cendres et décombres des maisons détruites.
• Des panneaux solaires pour tentes, puits et installations de dessalement de la marque SunBox
Prennent également une part active à ce partenariat les entreprises Home Biogas et Gigawatt Global, sans oublier les initiatives offrant des services autonomes en matière de connectivité Internet, d’agriculture, de santé publique, d’émancipation des femmes et de formation technique.
L’Institut Arava, installé au kibboutz Ketura, dans le sud d’Israël, rassemble étudiants et experts israéliens, palestiniens, jordaniens et d’ailleurs autour d’une diversité de programmes qui ont en commun la conviction que les problèmes environnementaux n’ont pas de frontières et que la meilleure façon de résoudre les défis les plus urgents – comme les pénuries d’eau ou d’énergie – est de la faire à plusieurs.