Un sénateur polonais suspendu pour avoir diffusé une vidéo antisémite

Le parti au pouvoir en Pologne a suspendu un sénateur qui avait publié des images en ligne d’un film de propagande nazi dépeignant la violence contre les Juifs sur fond de musique klezmer.

Le parti Droit et Justice a suspendu Waldemar Bonkowski jeudi pour avoir posté une vidéo sur Facebook plus tôt cette semaine.

Il l’a fait au milieu d’une crisee acharnée entre de nombreux Polonais et Juifs au sujet de l’adoption par le gouvernement polonais, ce mois-ci, d’une loi criminalisant le fait d’accuser la Pologne pour les crimes nazis.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé la loi et qualifié d' »outrageux » une remarque de son homologue polonais Mateusz Morawiecki, qui a déclaré en défendant la loi qu’il y avait aussi des juifs coupables de l’Holocauste.

https://www.facebook.com/krzysztof.pawlak.9480/videos/1794903267228001/

Morawiecki déclarait lors d’une interview le 18 février que la loi évacuait la complicité de certains Polonais dans l’Holocauste.

Le débat autour de la loi, auquel s’opposent également le Congrès juif mondial et le mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem en Israël, a suscité une recrudescence du discours antisémite en Pologne, a déclaré Jonny Daniels, un militant de la mémoire du groupe « From the Depths » qui a des liens amicaux avec Morawiecki. Le billet de Bonkowski, que Daniels a qualifié de « haineux », fait partie de cette recrudescence.

Daniels, qui avait dénoncé la déclaration de Morawiecki comme une forme de « négation de l’Holocauste », s’est félicité de ce qu’il a appelé « l’action rapide » de Droit et Justice.

Mais la controverse « extrémiste et provocatrice s’intensifie de part et d’autre », a ajouté Daniels, citant la diffusion d’une vidéo publiée cette semaine par la Fondation de la famille Ruderman, dans laquelle des Juifs prononcent les mots « Holocauste polonais » pour promouvoir une pétition exhortant les États-Unis à suspendre leurs relations avec la Pologne.

Ce film a été mis hors ligne suite aux protestations des Juifs polonais et des non-Juifs.

La semaine dernière également, 23 organisations juives ont signé une déclaration affirmant que leurs membres se sentaient moins en sécurité en Pologne à la suite des conséquences du débat.

« Je comprends que certains puissent avoir peur, dit Daniels. Mais, a-t-il ajouté, le discours de haine qui a éclaté à la suite du débat n’a pas encore donné lieu à de la violence physique.