Une procureure laisse entendre que Netanyahu sera inculpé
La procureure chargée d'une des enquêtes de corruption impliquant le Premier ministre sous-entend que sa défense dans l'affaire des cadeaux offerts par de riches amis n'est pas probante

Une procureure a indiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu pourrait bien être inculpé dans l’une des affaires de corruption dans lesquelles il serait impliqué.
Prenant la parole jeudi lors d’une conférence juridique, la procureure Liat Ben-Ari a semblé rejeter la défense avancée par Netanyahu dans l’enquête surnommée « Affaire 1000 », dans laquelle les policiers s’intéressent à d’onéreux cadeaux offerts à Netanyahu et à sa famille. Ces derniers ont toujours déclaré qu’il s’agissait de cadeaux motivés par une amitié partagée.
Mais Ben-Ari, qui appartient au département des finances et des impôts du procureur du district de Tel Aviv et a été récemment nommée pour diriger l’équipe judiciaire qui supervise l’enquête, a affirmé que cet argument était difficile à accepter.
« L’amitié est une affirmation qui survient dans un grand nombre de cas, et c’est une défense réelle, mais elle ne suffit pas à expliquer tous les cadeaux », a dit Ben-Ari.
« Quand vous parlez de centaines de milliers de shekels qui sont offerts à un homme qui sert l’intérêt public, il est difficile d’accepter qu’il s’agisse simplement d’un cadeau amical. Personne ne demande des centaines de milliers de shekels à des amis », a-t-elle ajouté.
« Ces types d’amitié doivent être examinés au cas par cas, quand elles ont commencé, selon l’importance des cadeaux, etc… », a-t-elle dit sans citer spécifiquement le cas de Netanyahu.

La police enquête sur des cadeaux de prix qui auraient été offerts à Netanyahu et à sa famille par le magnat du cinéma israélo-américain Arnon Milchan et par le milliardaire australien James Packer, et cherche à déterminer si des actions prises par la suite en leur éventuelle faveur pourrait être considérées comme un cas de corruption ou un conflit d’intérêt. Les cadeaux aurait été évalués à des centaines de milliers de shekels, parmi lesquels des cigares, du champagne, des repas et des nuits dans des chambres d’hôtel.
Une seconde enquête, « l’Affaire 2 000 », se concentre sur des discussions enregistrées entre Netanyahu et Arnon Moses, propriétaire de Yedioth Ahronoth, concernant un accord de contrepartie visant à restreindre les activités d’un journal concurrent par l’adoption d’une législation. Cet accord n’a jamais été mis en œuvre.
Netanyahu a démenti à plusieurs reprises l’illégalité des cadeaux et des discussions incriminés.
Le ministre de la Communication Tzahi Hanegbi, issu du parti du Likud de Netanyahu, a critiqué Ben-Ari qui, selon lui, n’aurait pas dû tenir ces propos en public.
« Ce genre de choses devrait rester dans le cadre de l’enquête et ne devrait pas être évoqué en public jusqu’à ce qu’une annonce officielle soit faite », a-t-il déclaré vendredi à la radio militaire, notant qu’en fin de compte, seul le procureur général sera en mesure de prendre une décision.
Ce n’est pas la première fois que Ben-Ari est à la tête d’une enquête sur un Premier ministre. Elle était la procureure qui a dirigé l’affaire dite Holyland, un dossier de corruption impliquant un projet immobilier du même nom à Jérusalem qui avait entraîné la condamnation du Premier ministre de l’époque, Ehud Olmert.