Apparition de cas de variole du singe en Israël ; les autorités doutent d’une épidémie
Les responsables mettent néanmoins en garde contre un plus grand nombre de cas après la confirmation, samedi, d'un tout premier cas au sein de l'État juif
Les responsables de la Santé ont minimisé les craintes d’une épidémie de variole du singe, samedi, après avoir confirmé le premier cas de la maladie en Israël et alors que les responsables de la Santé se sont entretenus au cours d’une réunion qui a été consacrée à cette infection virale qui a fait son apparition en Europe et en Amérique du nord.
Le premier cas présumé de variole du singe a été signalé vendredi avant d’être confirmé pendant la réunion, dans la soirée de samedi. Le malade, un trentenaire dont les symptômes sont légers, est actuellement hospitalisé à Tel Aviv.
La commission du Centre israélien chargé du contrôle des maladies n’a pris aucune décision majeure à l’issue de sa rencontre consacrée à la variole du singe, samedi soir, mais il s’est engagé à surveiller l’évolution de la situation.
Le docteur Boaz Raz, à la tête de la commission, a expliqué ne pas s’attendre à une épidémie majeure.
« Ce n’est pas une épidémie mais nous avons tout un travail de sensibilisation à effectuer », a dit Raz, selon la Treizième chaîne.
Le ministère de la Santé a appelé toute personne revenue de l’étranger et présentant de la fièvre et une éruption cutanée à entrer en contact avec un médecin.
Le ministère a aussi estimé qu’il y aurait des dizaines de cas supplémentaires dans le pays, mais que les citoyens ne courraient aucun danger et que la maladie n’aurait pas de caractère épidémique, a fait savoir la chaîne publique Kan.
Le ministère a souligné que la maladie était habituellement modérée et qu’il n’y avait que peu de formes graves de la variole du singe, ajoutant que les décès étaient rares.
Le ministère a également ajouté « envisager de s’équiper des vaccins et des médicaments appropriés », et précisé qu’il se préparait en vue de nouveaux cas.
Lors de la rencontre, les experts ont évoqué la possibilité de vacciner les personnes ayant été en contact avec la maladie, ce qui permettrait d’éloigner le spectre de toute forme grave, a annoncé la Treizième chaîne.
Galia Rahav, à la tête de l’unité des maladies infectieuses de l’hôpital Sheba et membre de la commission, a déclaré devant les caméras de la Treizième chaîne que « c’est une infection complètement différente du coronavirus, elle est bien moins contagieuse ».
Elle a expliqué que la maladie ne se propageait pas par le biais des particules dans l’air, comme c’est le cas de la COVID-19, ce qui la rend moins transmissible. Elle a indiqué que jusqu’en 1996, les soldats israéliens qui entraient dans l’armée étaient vaccinés contre la variole – un vaccin qui protège partiellement contre la variole du singe – ce qui implique qu’une grande partie de la population adulte, dans le pays, bénéficie d’une forme de défense contre la maladie.
Les experts médicaux de la communauté LGBTQ ont pris part à la réunion de la commission. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait savoir que la plupart des cas ont été recensés parmi des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et elle a déjà annoncé vouloir faire la lumière sur la transmission du virus au sein de la communauté homosexuelle. Les experts israéliens ont mis en garde contre une possible stigmatisation des membres de la communauté dans ce contexte.
Ils ont aussi appelé à préparer avec attention les événements organisés dans le cadre de la marche des fiertés, le mois prochain, qui devrait attirer 100 000 participants, dont un grand nombre venu de l’étranger.
Ils ont aussi évoqué la possibilité de vacciner le personnel soignant qui a en contact avec les personnes infectées, ou les personnes immunodéprimées ayant été en contact avec un porteur de la maladie.
Le premier cas de variole du singe, au sein de l’État juif, est un homme revenu de l’étranger récemment. Il est actuellement placé à l’isolement à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv et il est en bonne santé.
De hauts responsables européens de la santé ont averti vendredi que le nombre de cas pourrait s’accélérer lors des prochains mois, alors que le virus s’est propagé dans au moins huit pays européens. L’OMS a confirmé 92 cas de variole du singe dans 12 pays.
Il n’y a pas eu de décès consécutif à la maladie jusqu’à présent. La variole du singe entraîne habituellement fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, dorsales, au cours des cinq premiers jours. Puis apparaissent des éruptions cutanées, des lésions, des pustules et enfin des croûtes. L’OMS estime qu’une personne sur dix meurt de la maladie, mais que les vaccins contre la variole offrent une protection et elle rappelle que des médicaments antiviraux sont actuellement en cours de développement.
Le virus avait été observé en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest mais, ces dernières semaines, il a été retrouvé dans des pays européens comme le Portugal et la Suède ainsi qu’aux États-Unis, au Canada et en Australie.
La variole du singe ou « orthopoxvirose simienne » reste une maladie rare dont le pathogène peut être transmis de l’animal à l’homme et inversement.
Il n’existe pas de traitement pour la variole du singe, qui guérit en général spontanément et dont les symptômes durent de 14 à 21 jours.
La transmission interhumaine peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté ou d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient.