Ariel Bibas va fêter son 5e anniversaire en captivité à Gaza

La famille Bibas fêtera le cinquième anniversaire du petit Ariel, détenu en otage dans la bande de Gaza, en date du 5 août à l’occasion d’une marche qui reliera la place Habima de Tel Aviv à la place des Otages.

C’est un anniversaire que personne ne veut oublier mais qui sera douloureux à marquer, a commenté Maurice Shnaider, grand-oncle du petit garçon et de son frère Kfir, un an. Shnaider est l’oncle de la mère des deux enfants, Shiri, qui est également entre les mains du Hamas comme c’est le cas également de leur père, Yarden, l’époux de Shiri.

« Nous ne savons pas si Shiri est consciente du fait que lundi, ce sera le 5 août », a dit Shnaider. « Est-elle en possession d’un calendrier ? Est-ce qu’elle compte les jours ? »

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Ariel, petit rouquin au visage familier, fan de Batman, n’aura ni gâteau, ni cadeau et il ne soufflera pas les bougies traditionnelles, a déploré Shnaider.

La famille, pour sa part, marchera pour sensibiliser les Israéliens à la cause des petits captifs et elle rendra publique une vidéo qui avait été filmée lors de la fête d’anniversaire d’Ariel, il y a un an, une fête qui avait été organisée au kibboutz Nir Oz.

« Le monde doit comprendre la réalité de la situation, une réalité qui fait qu’aujourd’hui, ces petits garçons fêtent leurs anniversaires pris en otage », a dit Shnaider en s’adressant au Times of Israel. « Le petit garçon le plus courageux du monde célébrera son cinquième anniversaire en captivité ».

Ariel Bibas et son petit frère Kfir, qui a fêté son premier anniversaire à Gaza, avaient été pris en otage avec leur mère, Shiri Bibas, le 7 octobre. Sur des images, elle apparaissait en train de les serrer dans ses bras, les enveloppant d’une couverture alors qu’elle était escortée hors de sa maison par des terroristes du Hamas.

Leur père, Yarden Bibas, avait été kidnappé séparément. Depuis, des bribes d’information ont pu être données concernant le couple et les deux enfants mais sans aucun élément qui permette de déterminer réellement leur sort.

« Il y a de nombreux roux de notre côté de la famille et du côté aussi de Yossi », a indiqué Shnaider qui a supposé que si Ariel et le petit Kfir étaient nés avec des cheveux noirs – comme ceux de leur père, Yarden – « tout aurait été différent ».

Shnaider a ajouté que beaucoup de rumeurs laissaient entendre que les terroristes avaient identifié et remarqué la famille au préalable à cause de la rousseur frappante des deux frères.

Il a décrit l’attaque commise le 7 octobre. Yarden Bibas avait ouvert le feu sur les terroristes depuis l’intérieur de la maison. Il a noté que les hommes armés n’avaient pas tiré dans l’habitation, « contrairement à ce qu’ils avaient pu faire à d’autres endroits et dans d’autres domiciles ».

« Ils ont attendu jusqu’à ce qu’il cesse de tirer puis ils ont cassé la porte et ils les ont emmenés ; ils les ont filmés », a raconté Shnaider.

Shiri Bibas, au centre, et ses fils Ariel, 4 ans, et Kfir, dix mois, enlevés par des terroristes du Hamas, au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

Shnaider a noté qu’il regardait les images du pogrom du 7 octobre chez lui, sur son écran de télévision, quand il avait aperçu soudainement le visage de sa nièce, Shiri, qui tenait les deux petits garçons dans ses bras. Il a « explosé » à ce moment-là, a-t-il ajouté.

« J’ai commencé à hurler comme un fou : ‘C’est Shiri, c’est Shiri’, » a-t-il continué.

Shnaider est le frère aîné de la mère de Shiri, Margit, qui a été tuée au kibboutz Nir Oz lors du pogrom du 7 octobre. Son mari a également été assassiné.

Il vit aux États-Unis depuis 1981. Il s’était initialement installé en Israël avec ses parents et ses frères et sœurs après avoir quitté l’Argentine en 1971.

Shnaider était allé rendre visite à la famille au mois de juin 2023 à l’occasion d’une fête mais il n’avait pas vu Shiri, qui était enceinte de Kfir, à ce moment-là. Cela avait été la dernière fois qu’il avait vu Margit, sa sœur.

Margit Silberman, à gauche, avec son frère, Maurice Shnaider. (Autorisation)

Shnaider a déclaré que pendant la Shiva, à New York, où il pleurait sa sœur, il s’attendait à un petit nombre de visiteurs, peut-être le minyan quorum de dix hommes dont il avait besoin pour réciter le kaddish.

« Près de 800 personnes sont venues », a-t-il dit. « Ils me demandaient tous de leur décrire qui était ma sœur ».

« C’est dur de décrire une personne quand on l’aime, je ne sais pas décrire l’amour », a-t-il continué. « Elle était un ange ».

L’anniversaire de Margit Silberman était le 30 juillet – une semaine seulement avant celui de son petit-fils, Ariel.

Shnaider a indiqué que le jardin qui se trouvait à l’avant de l’habitation de sa sœur, à Nir Oz, était rempli des jouets d’Ariel.

« C’était une énorme pagaille de jouets, juste pour qu’Ariel puisse s’amuser », s’est-il souvenu.

Il a raconté que sa sœur était quelqu’un de profondément gentil, qui conservait sa voix douce même quand elle était en colère.

Elle était une personne qui n’aurait pas seulement fait du mal aux petites fourmis qui se trouvaient dans sa cuisine – une vision familière pour les Israéliens, pendant les vagues de chaleur – elle se contentait de les faire partir, a poursuivi Shnaider.

« En tant que grand-mère, elle faisait très exactement que ce que ma mère faisait pour ses enfants », a-t-il expliqué.

Maurice Shnaider, à droite, avec sa jeune sœur Margit; Margit Silberman avait été tuée par les terroristes du Hamas au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Shnaider est revenu pour la toute première fois en Israël depuis le 7 octobre il y a deux semaines. Il est resté huit jours.

« J’avais dit que je retournerais en Israël quand ils reviendraient et je pensais que cela prendrait une semaine, deux semaines – puis les mois sont passés, neuf mois, et au dixième, je me suis dit : ‘C’est assez, j’ai besoin de leur soutien’, » a-t-il déclaré.

Si Shnaider a été très impliqué dans les mouvements de protestation et dans les rassemblements pour les otages dans le secteur de New York, il a noté craindre l’antisémitisme et l’antisionisme qui se sont exprimés dans sa communauté de Kingston, dans l’état de New York. C’est la raison pour laquelle il n’a installé aucun panneau pour les otages ou en soutien à Israël devant sa maison.

« Il faut que je protège mon domicile et ma famille », note Shnaider. « Le seul panneau que nous avons mis dit : ‘Nous ne croyons pas à la haine’. »

Il a ajouté qu’aujourd’hui, il attend que le Premier ministre Benjamin Netanyahu signe enfin un accord sur les otages.

« Nous ne pouvons pas attendre encore six mois qu’un nouveau gouvernement arrive au pouvoir », a-t-il indiqué. « Nous devons apporter notre soutien à ceux que nous avons aujourd’hui, nous avons Biden, nous avons Bibi ».

Shnaider a expliqué vouloir pouvoir dire à Netanyahu de ne pas affirmer aux familles qu’il comprend les souffrances et la douleur de ces dernières.

« Si vous compreniez ce que nous ressentons, vous feriez quelque chose », s’est-il exclamé. « Un jour viendra où nous nous débarrasserons du Hamas et du Hezbollah, nous aurons le temps de le faire un jour. Libérez d’abord les petits et libérez tous les otages ».