Ben Gvir refuse de s’excuser auprès des otages qui ont dit que sa rhétorique avait aggravé leur conditions de captivité
Les ex-otages Eli Sharabi et Eliya Cohen ont tous les deux affirmé que leurs ravisseurs les ont maltraités après que l'ex-ministre s'était vanté d'avoir détérioré les conditions de détention des prisonniers palestiniens en Israël

L’ancien ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir défend sa conduite et s’en dit « fier », refusant de s’excuser auprès de plusieurs otages récemment libérés qui ont déclaré que le fait qu’il se soit vanté de ses efforts pour détériorer de manière significative les conditions de détention des prisonniers de sécurité palestiniens dans les prisons israéliennes a conduit le Hamas à aggraver le traitement des Israéliens otages à Gaza.
Dans une longue interview diffusée jeudi sur la chaîne N12, l’ex-otage Eli Sharabi, a déclaré que ses ravisseurs avaient suivi les informations avec avidité, tout en soulignant que la responsabilité qui incombe aux dirigeants, quant à la manière dont ils s’expriment dans les médias, est très importante.
« Chaque déclaration irresponsable — nous sommes les premiers à en subir les conséquences », a-t-il déclaré à l’émission « Uvda » de la chaîne. « Ils viennent nous voir et nous disent : ‘Ils ne donnent pas de nourriture à nos prisonniers — vous ne mangerez pas. Ils battent nos prisonniers — nous vous battrons. Ils ne les laissent pas se doucher — vous ne vous doucherez pas’ ».
Les commentaires de Sharabi font écho à ceux faits quelques jours plus tôt par un autre otage récemment libéré, Eliya Cohen, qui avait spécifiquement pointé du doigt les remarques publiques faites par le ministre de l’époque, Ben Gvir.
Mais dans une interview donnée à la Treizième chaîne, Ben Gvir a fermement refusé de revenir sur ses propos ou d’exprimer des remords, accusant les médias de « se faire l’écho de la propagande du Hamas ».
« Non seulement je ne m’excuse pas, mais je suis fier de ce que j’ai fait », a-t-il déclaré en détaillant les mesures qu’il a prises pour aggraver les conditions de détention des prisonniers de sécurité.
Il a estimé que Sharabi avait également déclaré dans son interview que les frappes de l’armée de l’Air avaient poussé le Hamas à le battre, demandant aux interviewers si cela signifiait que l’armée aurait dû éviter de frapper Gaza ou de simplement parler de frappes.
Or, Sharabi a seulement déclaré que, dans un cas particulier, l’un de ses ravisseurs l’avait battu en apprenant qu’une frappe de Tsahal avait détruit la maison de sa famille — et non que les ravisseurs avaient systématiquement aggravé les conditions de vie des otages en fonction de la fréquence ou de l’intensité des frappes israéliennes.