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Casher et bientôt peut-être halal: Aleph Farms va commercialiser son steak cultivé

La startup, qui devrait prochainement exploiter la toute première usine de viande cultivée certifiée halal, à Singapour, a également acquis une usine en Israël

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Bifteck haché cultivé par Aleph Farms. (Autorisation)
Bifteck haché cultivé par Aleph Farms. (Autorisation)

Aleph Farms souhaite devenir le premier producteur de viande cultivée certifiée halal.

La start-up, qui a son siège à Rehovot, se prépare à ouvrir deux nouvelles usines, en Israël et à Singapour, pour augmenter ses capacités de production avant le lancement de ses steaks.

Le fabricant de viande cultivée – de la viande provenant de cellules bovines non modifiées – a annoncé mercredi se porter acquéreur d’une usine située à Modiin et des équipements connexes à la société de biotechnologie VBL Therapeutics pour quelque 7,1 millions de dollars.

La nouvelle installation bénéficiera des technologies du site de production de la start-up à Rehovot, de manière à augmenter la production et transformer Israël en une plaque tournante de la viande cultivée dans la région.

Aleph a par ailleurs fait savoir qu’elle avait conclu un partenariat avec ESCO Aster, à Singapour, pour y établir une usine de production de viande cultivée d’une capacité de 10 à 20 tonnes de steaks par an.

ESCO Aster est la première entreprise à avoir reçu la totalité des autorisations de l’Agence alimentaire de Singapour et les certifications nécessaires à la production de viande cultivée destinée à la consommation humaine.

Ces deux nouvelles arrivent au moment-même où Aleph envisage le lancement de son tout premier produit, un steak cultivé, cette année ou en 2024, suivant la date où les autorités, en Israël comme à Singapour, délivreront les autorisations requises.

La start-up est l’un des principaux acteurs de la FoodTech israélienne, secteur en pleine expansion, devenu ces dernières années un incontournable dans la production de viande cultivée, sous-secteur clé du marché des protéines alternatives, qui comprend des substituts de viande, produits laitiers et œufs à base de plantes, des produits laitiers, viandes et fruits de mer cultivés, des protéines d’insectes et enfin des produits issus de la fermentation.

Dans le seul sous-secteur des viandes cultivées, les entreprises israéliennes ont levé l’an dernier un peu plus de 105 millions de dollars d’investissements, soit 12 % environ du total mondial, ce qui les place au deuxième rang derrière les États-Unis.

De gauche à droite : Didier Toubia, cofondateur d’Aleph Farms, l’ambassadeur d’Israël à Singapour, SE Sagi Karni, SE Lim Chuan Poh, président de l’Agence alimentaire de Singapour et Xiangliang (XL) Lin, PDG d’ESCO Aster, signent un partenariat en vue d’établir une usine de fabrication commune à Singapour. (Courtoisie)

Pour produire sa viande, Aleph exploite la capacité des animaux à développer les muscles tissulaires et prélève les cellules qui en sont capables. Elle reproduit ensuite les conditions optimales pour que ces cellules se transforment en tissus, à l’extérieur des animaux.

Les tissus sont cultivés dans des cuves de fermentation, similaires à celles d’une brasserie. Les cellules sont nourries et façonnées en une structure 3D qui réplique la viande.

« Israël et Singapour sont les deux premiers marchés où nous avons l’intention de lancer notre steak cultivé. Le renforcement rapide de nos capacités de production dans ces deux pays, associé à des investissements en capital à faible coût, dessine une feuille de route claire pour la suite », a déclaré Didier Toubia, cofondateur et PDG d’Aleph.

« Après Israël et Singapour, nous envisageons de nous établir partout dans le monde, de manière à apporter toujours plus de sécurité et de résilience aux systèmes alimentaires. »

Le partenariat établi avec ESCO Aster tombe à point nommé pour Singapour, qui s’est fixé pour objectif « 30 % en 2030 », c’est-à-dire de satisfaire 30 % des besoins nutritionnels de l’île de manière locale et durable avant 2030.

Aleph envisage de produire différentes pièces de viande et d’autres produits à base de cellules animales, à l’image du collagène cultivé.

« À partir d’un seul œuf fécondé, Aleph Farms peut cultiver des milliers de tonnes de viande, ce qui nous met dans la trajectoire d’une transition juste et inclusive vers des systèmes alimentaires durables et sûrs », a expliqué la société dans un communiqué.

En planifiant de la sorte son expansion à l’échelle mondiale, Aleph entend également répondre à tous les besoins des consommateurs.

En collaboration avec ESCO Aster, la start-up travaille ainsi à la mise en place du tout premier site de production de viande cultivée certifiée halal à Singapour, afin d’en permettre la consommation par les musulmans dans le respect de leurs prescriptions religieuses.

Le PDG d’ESCO Aster, Xiangliang (XL) Lin, a déclaré que les deux sociétés « allaient travailler de concert avec les autorités religieuses de manière à obtenir la certification halal des installations [d’ESCO Aster], pour … permettre à Aleph de s’étendre davantage encore. »

Nouvelle usine de fabrication d’Aleph Farms à Modi’in. (Courtoisie)

La certification permettrait à Aleph de s’étendre en Asie du Sud-Est, dont la population est à 42 % musulmane, a précisé la startup.

En janvier dernier, le grand rabbin ashkénaze David Lau a statué que la viande cultivée produite par Aleph – à défaut de toutes les viandes cultivées – était non seulement casher mais également « parvé », c’est-à-dire ne relevant ni de la viande ni des produits laitiers.

La décision de Lau s’explique par le fait qu’Aleph, comme d’autres sociétés, utilise un processus dans lequel la viande est cultivée à partir de cellules souches prélevées dans un œuf fécondé, et non dans des cellules musculaires.

Toubia a cofondé Aleph en 2017 avec la professeure Shulamit Levenberg, de la faculté de génie biomédical du Technion (Institut israélien de technologie), avec l’aide de l’incubateur israélien de technologie alimentaire The Kitchen, qui fait partie du groupe Strauss.

À ce jour, la startup a levé 120 millions de dollars d’investissements auprès d’investisseurs privés et publics tels que l’acteur et militant écologiste Leonardo DiCaprio.

Figurent également dans la liste des investisseurs L Catterton, société de capital-investissement franco-américaine axée sur les consommateurs, et DisruptAD, la branche capital-risque de la société holding ADQ d’Abou Dhabi.

La start-up est également soutenue par un consortium de multinationales de l’alimentation et de la viande, comme Thai Union, BRF et CJ CheilJedang.

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