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Comment une « vraie juive Écossaise » a choisi de vivre en Zambie

Lynn Mendelsohn dirige un refuge animalier à Livingstone : "Mon identité juive est importante et j'aimerais être enterrée dans le cimetière juif. Je dis aux gens autour de moi que c'est ma communauté"

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Lynne Mendelsohn. (Mark Reed)
Lynne Mendelsohn. (Mark Reed)

LIVINGSTONE, ZAMBIE – Cette ex-avocate de 57 ans qui se décrit elle-même comme la « juive écossaise typique » a abandonné sa vie professionnelle intense au Royaume-Uni pour s’installer dans une petite ville de Zambie, où elle dirige (24 heures sur 24) l’un des rares refuges animaliers du pays.

Lynne Mendelsohn a étudié à Glasgow et dans le Buckinghamshire, puis le droit à l’université de Newcastle, et ensuite travaillé à Londres pour des entreprises du secteur de la construction et de l’ingénierie.

Les dernières années, elle a surtout travaillé sur des projets éoliens offshore, avec de nombreux déplacements et des journées de travail de 12 à 13 heures, six jours et demi par semaine.

« A un moment, un litige s’est réglé sans procès, et pour la première fois de ma vie, j’ai pu prendre trois semaines de vacances », se souvient Mendelsohn.

« J’ai proposé à un ami de m’accompagner faire l’ascension du Kilimandjaro [en Tanzanie], faire un safari et découvrir Zanzibar. Ces trois semaines m’ont fait réaliser à quel point j’étais épuisée et que je ne voulais pas passer le reste de ma vie comme ça. »

« Je flirtais avec les 40 ans, le moment auquel on réfléchit au sens des choses », ajoute-t-elle.

Lynne Mendelsohn avec un chien du refuge. (Avec l’aimable autorisation de Zambezi Animal Welfare Services)

Quelques mois après son 40ème anniversaire, elle tire un trait sur sa carrière d’avocate et s’achète un lodge à Livingstone, la ville zambienne la plus proche des célèbres chutes Victoria.

Plus jeune, elle avait toujours eu des animaux de compagnie, mais pas les compétences nécessaires pour devenir vétérinaire. « À 14 ans, je me suis fait virer du cours de physique et c’est mon amie qui faisait mes devoirs de maths », se souvient-elle.

C’est à cet âge qu’elle commence à faire du bénévolat auprès d’enfants défavorisés, handicapés ou orphelins, ou lors de ses voyages.

« J’ai pris conscience de mes privilèges », explique-t-elle. « Sur le Kilimandjaro, nous étions tous là, avec nos équipements d’escalade coûteux, alors que les enfants du coin souffraient de malnutrition. »

Une classe composée d’enfants issus de familles rurales, en Zambie. (Royal Mayhem, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

A la tête du lodge et de son restaurant, Mendelsohn et l’ami qui l’avait accompagnée pour l’ascension du Kilimandjaro réunissent des fonds pour permettre à 200 enfants zambiens d’être scolarisés. (Les frais de scolarité ont été abolis par la suite.)

Elle commence par ailleurs à recueillir des chiens et construire des chenils, un peu à l’écart, dans sa propriété. « Mais un hôtel-restaurant ne fait pas bon ménage avec des chiens qui aboient. »

En 2015, avec l’aide d’un Zambien ayant des connaissances vétérinaires, elle lance un programme de sensibilisation avec vaccination gratuite contre la rage pour les chiens, vermifuges et traitement anti-puces. « Cela a été un franc succès », dit-elle. « Nous avons pu traiter 250 chiens en l’espace d’une journée. »

Cela a conduit à la création du Zambezi Animal Welfare Services.

Le repas des chats au refuge Zambezi Animal Welfare Service (ZAWS) à Livingstone, en Zambie. (Avec l’aimable autorisation de ZAWS)

Le refuge qu’elle dirige aujourd’hui est le seul existant dans le sud de Lusaka et l’un des rares du pays.

Après la pandémie de COVID-19 qui a donné un coup d’arrêt au tourisme, elle revend le lodge.

Elle emprunte de l’argent pour acheter une ferme où, avec ses proches, amis des animaux, créent un refuge permanent qui emploie 12 Zambiens.

Au fil du temps, Mendelsohn divorce et est victime d’un vol à main armée au lodge, qui fait deux morts, un blessé et lui laisse comme séquelle un stress post-traumatique.

Lynne Mendelsohn, dans le refuge Zambezi Animal Welfare Services à Livingstone, en Zambie, s’occupe d’un chien malade. (Avec l’aimable autorisation de ZAWS)

Son équipe et elle ont récemment vécu plusieurs décès de chiens particulièrement traumatisants, causés par des dons de nourriture pour chiens contaminés à l’ataflatoxine – une moisissure du maïs, qui est un ingrédient de la nourriture pour chiens.

La collecte de fonds est difficile, même si les salaires de ses employés, la nourriture du personnel et des animaux, l’électricité et l’eau ne représentent que 2 500 $ par mois (elle ne se verse pas de salaire).

L’heure du bain au refuge géré par le Zambezi Animal Welfare Service (ZAWS) à Livingstone, en Zambie. (Avec l’aimable autorisation de ZAWS)

Pour autant, elle n’a aucune intention de partir. Elle parle de cet homme, unijambiste avec ses béquilles, qui a parcouru trois kilomètres avec quatre chiens en laisse pour les faire vacciner et stériliser. « Comment pourrais-je arrêter alors qu’il y a des gens comme lui ? », dit-elle.

Elle poursuit : « Je n’arrête pas, mais j’adore vivre ici et je ne me suis jamais sentie autant chez moi, même si je suis étrangère et, à bien des égards, très différente. La plupart des Zambiens sont adorables et amicaux, et Livingstone est une petite ville : tout le monde me connaît, que je le veuille ou non. »

Sensibilisation au bien-être animal par le Zambezi Animal Welfare Services [NDLT : Services de bien-être animal du Zambèze], à Livingstone, en Zambie. (Avec l’aimable autorisation de ZAWS)
La Zambie et Livingstone ont un intéressant passé juif. Mendelsohn connaît un autre Juif qui y vit une partie de l’année.

« Mon identité juive est importante », explique-t-elle, « mais pas la religion. Je dis aux gens qui m’entourent que c’est un peu comme ma
tribu. »

Le cimetière juif de Livingstone, en Zambie, le 10 juillet 2024. (Crédit : Sue Surkes/Times of Israel)

Elle conclut : « Je compte bien rester à Livingstone et être enterrée dans le cimetière juif. »

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