Cyril Hanouna veut poursuivre LFI pour une affiche le visant, accusée d’antisémitisme
"C'est mettre des cibles dans le dos de ces journalistes, de ces hommes politiques ou de ces personnalités", a réagi le garde des Sceaux, Gérald Darmanin
Cyril Hanouna va poursuivre La France insoumise en justice, a annoncé son avocat à l’AFP mercredi, en réaction à une campagne de communication mettant en scène l’animateur et qui a déclenché des accusations d’antisémitisme, récusées par le mouvement de gauche radicale.
« Nous préparons des actions judiciaires », a déclaré à l’AFP Me Stéphane Hasbanian, invoquant l' »atteinte à l’image » et disant réfléchir à « d’autres actions liées à l’antisémitisme ».
Le visuel incriminé avait initialement été mis en ligne sur le compte X de LFI qui l’a depuis retiré. Il montre le visage de Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et air agressif, au-dessus des messages « Manifestations contre l’extrême droite ses idées… et ses relais ! » et « Partout en France 22 mars ».
« C’est un photomontage », a dénoncé Me Hasbanian. « On a accentué les traits de Cyril Hanouna pour le faire ressembler à quoi ou à qui », a-t-il dit.
Avec cette affiche, « LFI recycle l’iconographie antijuive », a déploré la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) sur le réseau social X.
L’avocat Arno Klarsfeld y a également dénoncé une affiche « clairement antisémite ».
Abject !
Je combats les idées nauséabondes et les méthodes de C.Hanouna/Bolloré, par ma saisine de l’Arcom pour ses injures il a écopé d’une très forte amende. Mais cette image emprunte tous les codes des caricatures antisémites. LFI n’a plus rien avoir avec la gauche antiraciste pic.twitter.com/P8K63KVoKS— David Assouline (@dassouline) March 12, 2025
« La tête de Cyril Hanouna mise à prix », a écrit le patron du groupe de médias CMI France, Denis Olivennes, en y voyant des « méthodes de fascistes ».
Cette « image emprunte tous les codes des caricatures antisémites », a abondé l’ancien sénateur socialiste David Assouline.
Certains, à l’instar de Jules Torres, chroniqueur de CNews et d’Europe 1 et journaliste du JDD (trois médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré), ont dressé un parallèle avec des affiches antisémites des années 1930-1940.
Sollicitée par l’AFP, LFI a dénoncé des « accusations nauséabondes » qu’elle impute « essentiellement » à des « militants d’extrême-droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD ». LFI a indiqué avoir remplacé le visuel pour y « mettre un terme ».
Le mouvement souligne en outre que sa campagne pour appeler à manifester le 22 mars comprend des « visuels avec plusieurs personnalités médiatiques », comme le présentateur de CNews Pascal Praud, « qui contribuent au relais des idées d’extrême-droite ».
« C’est mettre des cibles dans le dos de ces journalistes, de ces hommes politiques ou de ces personnalités », a réagi le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, sur CNews. « J’espère que ces manifestations pourront être interdites par les préfets », a-t-il ajouté.