Des sénateurs américains proposent des sanctions draconiennes contre la Turquie
Ce projet imposerait au gouvernement de geler les biens aux Etats-Unis des dirigeants turcs, d'interdire la vente d'armes à la Turquie et de restreindre l'octroi de visas aux turcs
Deux sénateurs démocrate et républicain ont dévoilé mercredi une proposition visant à sanctionner très sévèrement la Turquie si elle ne retire pas son armée de Syrie dans la foulée de son opération en cours contre les forces kurdes.
Ce projet imposerait au gouvernement de Donald Trump de geler les biens aux Etats-Unis des plus hauts dirigeants turcs, y compris le président Recep Tayyip Erdogan et ses ministres des Affaires étrangères, de la Défense, des Finances, du Commerce et de l’Energie.
Les mesures punitives viseraient aussi toute entité étrangère qui vendrait des armes à Ankara ainsi que le secteur énergétique turc, selon le texte publié sur Twitter par le sénateur républicain Lindsey Graham, d’ordinaire proche du président Trump mais très remonté contre sa position dans la crise actuelle, et par son collègue démocrate Chris Van Hollen.
« Ces sanctions auront des conséquences immédiates et de grande ampleur pour Erdogan et son armée », a prévenu Chris Van Hollen.
Les élus n’ont pas précisé quand ce texte serait déposé au Sénat en vue d’un vote, mais Lindsey Graham s’est dit certain d’obtenir un « fort soutien des deux bords politiques » du Congrès, d’autant que l’administration Trump « refuse d’agir contre la Turquie ». S’il passe l’étape du Sénat à majorité républicaine, il devrait ensuite être adopté par la Chambre des représentants dominé par les démocrates.
Le président américain, qui a laissé le champ libre à l’armée turque sur le terrain militaire, a lui aussi menacé de sanctions économiques, mais seulement si Ankara mène son offensive « de manière injuste » et inhumaine.
Les sénateurs proposent aussi dans leur texte d’interdire la vente d’armes et de munitions américaines à la Turquie et de restreindre l’octroi de visas américains aux dirigeants turcs.
Ils veulent enfin mettre en oeuvre sans délai des sanctions prévues par une loi américaine de 2017 pour punir l’acquisition, par les autorités turques, du système russe de défense antimissiles S-400. Ces sanctions sont censées êtres automatiques, mais Donald Trump a jusqu’ici affiché sa réticence à les appliquer.