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Jérusalem: Des supporters du Beitar agressent des chauffeurs de bus arabes

Il n'y a pas eu d'arrestation dans cet incident survenu après la défaite de l'équipe, jeudi soir ; selon une victime, les individus s'en sont pris à lui en raison de son appartenance ethnique

Des dizaines de supporters du Beitar Jérusalem ont agressé deux chauffeurs de bus arabes à Jérusalem jeudi soir, à la suite de la retransmission en direct de la défaite de leur équipe en finale de la Coupe nationale de football.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des supporters en train de frapper un conducteur et de lancer différents objets dans sa direction. On voit également le chauffeur jeter la petite poubelle du bus sur ses assaillants, tentant en vain de se défendre. Sur une autre vidéo, un autre chauffeur pousse les supporters contre la porte du bus pendant que ces derniers lui assènent des coups violents.

Vendredi après-midi, aucune arrestation en lien avec l’incident n’avait été signalée, et aucun nom de suspect n’avait été révélé par la police.

L’un des chauffeurs de bus, Ahmad Karhin, a déclaré au journal Haaretz qu’il conduisait un bus de la ligne 77, dont le terminus se trouve au centre commercial Malha, près du stade Teddy, domicile de l’équipe. Le match y était diffusé via une liaison depuis le stade Bloomfield, à Tel Aviv.

« Plusieurs dizaines de jeunes supporters du Beitar Jérusalem sont arrivés. Je les ai reconnus grâce à leurs vêtements et à leurs écharpes », a-t-il expliqué.

« Ils ont compris que j’étais arabe après m’avoir parlé. D’un seul coup, ils se sont mis à crier ‘mort aux Arabes’, à m’insulter et à m’agresser. Et plus le temps passait, plus ils étaient nombreux à s’en prendre à moi », a-t-il rapporté.

Kahin a fait savoir à Haaretz qu’un autre chauffeur de bus arabe, Mohammad Saj, était arrivé sur les lieux. Il avait tenté de l’aider mais il avait également été pris pour cible.

« À part ce chauffeur, personne n’est venu à mon secours », s’est souvenu Karhin.

« Les policiers sont arrivés au bout de 20 minutes, peut-être une demi-heure. Ils m’ont sorti de là et ils m’ont amené au Magen David Adom, qui m’a transféré à l’hôpital. J’ai eu peur pour ma vie. J’ai eu peur de ne pas m’en sortir vivant », a-t-il confié.

« Cette agression visant des chauffeurs n’a pas été pas la première mais ça a probablement été la plus violente », a-t-il ajouté.

Saj, qui vit à Jérusalem-Est, a raconté les faits au site d’information Ynet : « J’ai vu des dizaines de supporters du Beitar Jérusalem attaquer Karhin. Je me suis arrêté et je suis descendu [de mon bus] pour essayer de l’aider, et j’ai été attaqué moi aussi. »

« Ils m’ont insulté. Ils disaient des choses comme ‘les Arabes sont des fils de putes, des chiens, on va te brûler, va-t-en’, et d’autres expressions racistes », a-t-il dit.

Dans un communiqué, la police israélienne a déclaré « porter un regard sévère sur les actes de barbarie et de violence commis dans des lieux publics, en particulier lorsqu’ils prennent pour cible des fonctionnaires et des chauffeurs de bus. »

« Immédiatement après avoir reçu l’appel, les policiers se sont rendus sur les lieux, ils se sont mis à la recherche des suspects et ils ont ouvert une enquête. Nous continuerons à agir avec la plus grande détermination et à user de tous les moyens à notre disposition pour localiser les suspects et faire la lumière sur les circonstances de cet incident », a conclu le communiqué.

Les deux chauffeurs attaqués, qui sont tous les deux des habitants de Jérusalem-Est, travaillent pour la société Superbus.

Dans un communiqué publié vendredi, Superbus a fait savoir que ces incidents « rejoignent les nombreux autres actes violents dont les chauffeurs de bus à Jérusalem sont quotidiennement victimes. »

« Dans les vidéos qui relatent les violences de la nuit dernière, les auteurs des faits sont clairement visibles. Nous appelons toutes les instances chargées de l’application de la loi ainsi que la direction du Beitar Jérusalem à traduire immédiatement les contrevenants en justice », a ajouté la société.

L’équipe du Beitar et ses supporters, en particulier le groupe hardcore d’ultras nommé « La Familia », ont une réputation de racisme de longue date. On entend régulièrement scander « mort aux Arabes » durant les matchs. L’équipe refuse en outre d’intégrer des joueurs arabes ou musulmans dans son effectif.

« Chaque jour nous rapproche du meurtre d’un chauffeur »

Le syndicat Koach La-Ovdim a déclaré qu’il souhaitait s’engager en tant qu’organisation pour que des mesures soient prises, expliquant dans un communiqué qu’il « n’acceptera pas que les employés des transports en commun servent de sacs de frappe aux passagers. »

Iti Cohen, responsable de la branche des employés des transports en commun du syndicat Koach La-Ovdim, a lancé une mise en garde : « Chaque jour nous rapproche du meurtre d’un chauffeur ou de celui d’un contrôleur. »

« La 77 est une ligne particulièrement sensible à la fin de chaque match du Beitar. Nous avons alerté la police et l’administration à ce sujet à plusieurs reprises. Mais la menace continue à empirer », a déclaré Cohen, exigeant du ministère des Transports qu’il s’assure que les employés des transports en commun bénéficient de davantage de sécurité.

La finale de la Coupe israélienne entre l’Hapoel Beersheba et le Beitar Jerusalem au stade Bloomfield de Tel Aviv, le 29 mai 2025. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Les attaques racistes sont contraires à nos « valeurs juives », affirme le maire de Jérusalem

Le maire de Jérusalem Moshe Lion a condamné l’agression des chauffeurs de bus. C’est la première fois qu’il s’exprime en ce sens sur un incident de ce type, a indiqué la station de radio publique Kan.

« La violence visant les chauffeurs de bus a franchi une ligne rouge », a déclaré Lion dans un communiqué. « Nous ne pouvons pas accepter une réalité dans laquelle des employés dévoués, endurants craignent pour leur vie sur leur lieu de travail. »

« S’en prendre à quelqu’un en raison de ses origines ou de son sexe est quelque chose de grave et d’intolérable, qui va à l’encontre de nos valeurs en tant que Juifs », a-t-il ajouté.

Le maire a appelé « les forces de police et le ministère des Transports à travailler avec détermination pour éradiquer ce phénomène et assurer la sécurité des conducteurs, ainsi que celle des passagers. »

Vendredi matin, la ministre des Transports Miri Regev n’avait pas encore commenté l’incident, s’attirant les foudres de la députée Naama Lazimi, du parti de gauche Avoda.

« Plus de 12 heures se sont écoulées depuis l’agression violente d’un chauffeur de bus par un groupe d’émeutiers après la finale de la Coupe. La ministre des Transports est apparemment occupée à rechercher son prochain vol : elle ne s’est toujours pas exprimée sur cette attaque. Et la police de Ben Gvir n’a arrêté personne », a-t-elle écrit sur le réseau social X, faisant référence au ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale.

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