Des Ultra-orthodoxes anti-service militaire ont bloqué l’entrée de Jérusalem
Durant cette première démonstration de force depuis la mort du rabbin Shmuel Auerbach, des centaines de personnes ont provoqué d'importants embouteillages dans la capitale

Des centaines d’ultra-orthodoxes radicaux ont envahi les rues de Jérusalem ce jeudi, bloquant les principales artères de l’entrée de la ville – une première manifestation contre le projet de loi sur le service miliaitre depuis la mort de leur leader, le rabbin Shmuel Auerbach, il y a deux semaines.
Le pont de Cordes, une des principales entrées de la capitale, a été temporairement bloqué à l’heure de pointe cet après-midi, a indiqué la police, qui a demandé aux automobilistes de privilégier d’autres itinéraires.
Les manifestants se sont assis au milieu des routes ; la police n’est pas intervenue afin de les disperser. Contrairement aux manifestations précédentes, aucun affrontement violent n’aurait éclaté.
Le site d’information Ynet a cependant déclaré que certains soldats croisés durant l’évènement s’étaient confrontés aux manifestants et avaient vu leurs insignes détruits avant que la police n’intervienne.
La manifestation survenait quelques jours après l’arrestation d’un jeune membre du groupe radical de Jérusalem en début de semaine, qui a suivi les ordres des rabbins de la faction et qui a refusé de signer une lettre demandant un report du service militaire, faisant de lui un déserteur aux yeux des autorités israéliennes.

Alors que les Israéliens ultra-orthodoxes sont exemptés de service militaire, ils sont tenus de se présenter aux bureaux de conscription afin de signer un report de service – ce que les dirigeants rabbiniques de la faction de Jérusalem ont ordonné à leurs étudiants de ne pas faire.
Hadashot News a rapporté que l’un des objectifs de la manifestation de jeudi était de montrer que le mouvement ne serait pas affecté par la perte de son leader.
Auerbach est décédé suite à une crise cardiaque le 24 février. L’homme de 86 ans comptait quelque 25 000 adeptes.
La question de la conscription ultra-orthodoxe dans l’armée israélienne a suscité la possibilité d’élections ces dernières semaines.
Mercredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il ne cherchait pas à organiser des élections anticipées, mais qu’un nouveau vote serait organisé si les partis de la coalition ne parvenaient pas à s’entendre sur une législation exemptant les étudiants ultra-orthodoxes du service militaire.
Présentant ses conditions pour éviter des élections, Netanyahu a déclaré que tout projet de loi sur l’enrôlement ultra-orthodoxe devait être soutenu par l’ensemble de la coalition et fournir une solution à long terme. Mais il a également prévenu qu’il exigeait que les membres de la coalition acceptent de rester dans le gouvernement jusqu’à la fin de son mandat.

Le projet de loi est soutenu par le parti YaHadout HaTorah, qui a menacé d’opposer son veto au budget de l’Etat de 2019 si son projet de loi n’était pas adopté. Le ministre des Finances Moshe Kahlon a menacé de retirer son parti Koulanou du gouvernement si le budget n’était pas adopté la semaine prochaine, tandis que le parti Yisrael Beytenu du ministre de la Défense Avigdor Liberman a déclaré qu’il ne bougerait pas dans son opposition au projet de loi.
Le vice-ministre de la Santé, Yaakov Litzman, qui dirige le parti YaHadout HaTorah, a démenti jeudi les infirmations selon lesquelles une proposition de compromis avait été émise afin de sortir de l’impasse.
Le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, a déclaré mercredi qu’il pensait qu’il était possible de résoudre cette crise de la coalition, ajoutant que les Israéliens « ne pardonneront pas » au gouvernement si des élections se tenaient plus tôt que prévu.