France : Le « Collectif Golem », engagé contre l’extrême droite
Né à l'occasion de la grande marche contre l'antisémitisme à Paris le 12 novembre, le groupe compte désormais poursuivre son militantisme

Le week-end dernier, un nouveau mouvement de jeunes « juifs et juives de gauche » est né, afin de dénoncer la présence du Rassemblement national (RN) à la grande marche contre l’antisémitisme à Paris, qui a rassemblé plus de 180 000 personnes.
Au total, entre 80 et 90 militants se sont réunis pour « bloquer le RN », selon Jonas Cardoso, l’un des instigateurs du collectif.
« On voulait leur dire de partir », a expliqué au Parisien Fabienne Messica, membre du groupe. « C’est une insulte à l’histoire juive que des partis d’extrême droite antisémites manifestent contre l’antisémitisme. »
« Des manifestants nous ont rejoints, nous ont remerciés, car ils étaient gênés par la présence de l’extrême droite », a-t-elle ajouté. « Mais d’autres nous ont traités d’idiots utiles et nous ont agressés verbalement. »
L’avocat Arié Alimi, connu pour son engagement contre les violences policières, qui a notamment défendu le militant d’extrême gauche Taha Bouhafs, aux positions islamistes, avant de décider de ne plus le défendre, est l’un des membres fondateurs du mouvement. Celui-ci a été impulsé par un appel de Jonas Pardo, formateur à la lutte contre l’antisémitisme.
Ce nouveau groupe n’a rien à voir avec des collectifs anti-Israël tels l’Union juive française pour la paix ou Tsedek, proches de l’extrême gauche, surmédiatisés depuis ces derniers jours alors qu’ils ne représentent qu’une poignée de personnes.
Le collectif GOLEM est un collectif de juifves de gauche, qui font barrage au fascisme, au racisme, et a l'antisémitisme.#golem #juif #Marchecontrelantisemitisme #antisemitisme https://t.co/HYnh6prPZ8
— Collectif Golem (@Collectif_Golem) November 12, 2023
Dans la mystique et la mythologie juive, le Golem est ce géant d’argile censé défendre la communauté juive des pogroms à Prague.
Après la marche à Paris, le groupe compte poursuivre son militantisme et « s’organise actuellement pour répondre aux nombreuses questions », a-t-il indiqué sur X le 17 novembre. « Une grande réunion publique est aussi en cours d’organisation », a-t-il été précisé.
« Le but, c’est que Golem devienne un refuge pour celles et ceux qui ne se retrouvent pas dans la lutte contre l’antisémitisme, qui veulent lutter sincèrement, là où l’extrême droite l’utilise uniquement pour faire de l’islamophobie et de la xénophobie », a expliqué Jonas Cardoso.
Sur la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, le Golem compte « amener les gens à avoir une vision plus rationnelle et orienter vers une issue ».