France : Un ancien professeur poursuivi pour incitation à la haine après des tags anti-Israël
Le mis en cause, Jean-François Daniau, 66 ans, n’a pas nié les faits, expliquant n'avoir "rien à cacher ou dissimuler" et arguant que son "combat est juste"
« Israël assassin, France complice » : ce tag a été retrouvé sur un mur de la ville de Sens (Yonne) en octobre dernier. Pour celui-ci et plusieurs autres du même acabit, vivement anti-Israël et réalisés entre le 16 octobre et le 18 janvier, un homme de 66 ans, Jean-François Daniau, ancien professeur en arts plastiques à la retraite, a été placé en garde à vue en janvier et renvoyé devant le tribunal correctionnel de Sens, où il sera jugé le 5 septembre prochain. Il conteste une partie des faits, a rapporté le journal local L’Yonne républicaine.
Les enquêteurs ont pu identifier le suspect grâce à la vidéosurveillance et en repérant son véhicule à proximité des lieux des faits. Son domicile a été perquisitionné.
« On lui reproche d’avoir tagué des inscriptions telles ‘Israël assassin’, ou ‘Gaza génocide' », a indiqué Julie Colin, procureure de la République de Sens. La Ville de Sens avait déposé plainte pour dégradation de bien public « au vu du caractère politique et du contexte inquiétant dans lequel le tag s’inscrivait », a expliqué le cabinet du maire (LR) Paul-Antoine de Carville.
Mis en cause, Jean-François Daniau n’a pas nié les faits, expliquant à L’Yonne républicaine : « Je n’ai rien à cacher ou dissimuler, mon combat est juste » et dénonçant « une horreur qui se déroule encore à l’heure où j’écris ces lignes, sans qu’aucune condamnation ne soit retenue ».
S’il a reconnu la dégradation de bien public, il rejette la qualification pénale d’incitation à la haine : « Ma seule faute est de m’être exprimé dans un lieu non autorisé. Je l’ai reconnu. Que veut-on de plus ? J’ai découvert, sidéré, ma convocation au tribunal de Sens. Son contenu est encore plus axé sur ces griefs et chefs d’accusation tout à fait disproportionnés, idéologiques, infidèles à ma déposition. »
S’il a écrit une lettre d’excuse au maire de la ville « en proposant de rembourser les frais engendrés » suite à la dégradation de bien public, la municipalité n’a pas souhaité retirer sa plainte.
Les tags antisémites et anti-Israël n’ont cessé de proliférer dans toute la France durant les premiers mois de la guerre entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas, déclenchée le 7 octobre. D’autres pays ont aussi été touchés par une semblable hausse de tels graffitis.