Les tags antisémites continuent à proliférer en France
De nouvelles communes françaises viennent s'ajouter à la longue liste de celles qui ont vu des graffitis antisémites apparaître sur leurs murs depuis le 7 octobre

L’antisémitisme est en forte hausse à travers le monde depuis l’assaut terroriste du groupe terroriste islamiste du Hamas contre Israël le 7 octobre. En France, 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés depuis cette date et 330 enquêtes ont été ouvertes pour actes antisémites et apologie du terrorisme, a indiqué mardi 14 novembre le ministère de l’Intérieur.
Le Times of Israël est déjà revenu en détails à plusieurs reprises sur un certain nombre de ces actes, impossible à tous lister. Nous avons notamment rapporté que des graffitis antisémites avaient notamment été constatés à Paris, Lille, Lyon, Strasbourg, Nice, Grenoble, Sète, Besançon, Carcassonne, Bourg-en-Bresse, Tarbes et dans de plus petites communes telles le Petit-Quevilly (Seine-Maritime), le Port (La Réunion), Saint-Denis-les-Sens (Yonne), le Relecq-Kerhuon (Finistère), Lesneven (Finistère), Cavaillon (Vaucluse), ou encore Châtellerault (Vienne).
Parmi les derniers tags antisémites constatés en France ces derniers jours et rapportés dans la presse locale : un mur du collège des Ponts-Jumeaux à Toulouse (Haute-Garonne) a été tagué entre samedi 11 et dimanche 12 novembre avec des dessins de nature antisémite.
Des tags antisémites retrouvés sur les murs d'un collège à Toulouse, le conseil départemental porte plainte https://t.co/0kIqaMJK20 pic.twitter.com/6T6Sldf95z
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) November 17, 2023
Ce week-end, des tags antisémites ont été inscrits sur les murs du collège des Ponts-Jumeaux à #Toulouse.
Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes inacceptables.
Face à l’antisémitisme, nous ne laisserons rien passer : le Département de la @HauteGaronne dépose… pic.twitter.com/NFbaVOrpNH
— Sébastien Vincini (@SebVincini) November 14, 2023
Au Vigan (Gard), plusieurs graffitis antisémites ont été constatés le lundi 13 au matin, sur plusieurs murs de la commune, qui aurait été choisis au hasard par le ou les auteurs. « Mort aux juifs » et une étoile de David précédé du mort « Mort » ont notamment été vus, ainsi qu’une croix gammée sur le Musée cévenol et des slogans de soutien à la Palestine. Dans une commune voisine, à Bez-et-Esparon, un mannequin en forme d’écolier censé sensibiliser au moment de traverser la route a été décapité.
Le même jour, le 13 novembre, à Bourges (Cher), un jeune étudiant chinois, inscrit à l’école nationale supérieure d’art, a été placé en centre de rétention administrative après des soupçons de tags antisémites dans les rues de la ville. La préfecture du Cher a requis un retrait du titre de séjour du suspect, une obligation de quitter le territoire et une interdiction de territoire pour une durée de trois ans. La préfecture avait évoqué des tags « conséquents » ainsi qu’une « fresque antisémite », découverte à la mi-octobre dans les rues de Bourges. L’affaire a néanmoins été classée sans suites.
Dans la commune de Hochfelden (Bas-Rhin), quatre petites croix gammées en plastique ont été retrouvées jeudi 16 novembre devant le portail de l’ancienne synagogue, devenue musée. Une enquête a été ouverte.
À la même date, des tags tels que « Mort aux juifs » au milieu de deux Étoiles de David marquées d’un J au milieu ont été découverts à la gare d’Avion, près de Lens (Pas-de-Calais).
Toujours le 16, des tags ciblant la politique d’Israël et du gouvernement français ont été retrouvés sur la façade du centre d’histoire de la résistance et de la déportation, à Lyon. Les phrases « Jean Moulin, condamnez-vous le Hamas ? », « Génocide à Gaza : comme toujours, la France complique », « Encore une fois, la France collabore », ont été taguées.
Dimanche 19, à La Baule (Loire-Atlantique), trois étoiles de David ont été taguées sur le portail d’une maison. Des tags anarchistes ont aussi été retrouvés dans les environs.
À l’université de Rennes, le lundi 20 novembre, des tags antisémites, racistes et homophobes ont été retrouvés sur des bâtiments du campus Beaulieu. Depuis le début du conflit, les facs françaises font face à des tensions, notamment antisémites.
DES TAGS NAZIS ET ANTI-LGBT+ À L’UNIVERSITÉ DE RENNES !!
L’Union Pirate condamne fermement ces propos, révélateurs d’une hausse des actes antisémites et LGBTphobes de la part de l’extrême droite.Nous appelons @RennesUniv à réagir à la hauteur de la gravité de la situation. pic.twitter.com/inCrv822ab
— Union Pirate Rennes 1 (@UnionPirateR1) November 17, 2023
Des tags lgbtophobes, antisémites et nazis ont été fait à l'université de Rennes 1 et 2. Les antispecistes sont aussi ciblés.
Nous devons condamner ces propos ignobles et illégaux, mais ne pas nous laisser intimider.
Nous continuerons à lutter, n'en déplaise aux fachistes. pic.twitter.com/WWr4hCUXN0
— REV Bretagne (@REV_Bretagne) November 18, 2023
Lundi également, un homme a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Grasse, après son interpellation jeudi 16 pour avoir proféré des injures antisémites et tagué des étoiles de David sur la porte de son voisin juif, à Valbonne (Alpes-Maritimes).
En Suisse également, à Bâle, à proximité immédiate de la frontière française, le mur du cimetière juif a été tagué avec des slogans anti-Israël, a rapporté la presse suisse ce 22 novembre. « Free Palestine » (« Palestine libre ») et « Zionismus = Terror » (« sionisme = terrorisme ») ont été inscrits.
Si les municipalités et les autorités françaises dénoncent et condamnent largement ces faits antisémites, le conflit Israël-Hamas ne cesse d’être importé en France, notamment par La France insoumise et l’extrême gauche, qui encouragent les actions contre Israël, nuisant à la tranquillité et à la sécurité des Juifs de France et à la cohésion nationale et creusant un peu plus les divisions.
Ailleurs en Europe, les communautés juives expriment elles-aussi leur inquiétude face à la montée de l’antisémitisme, notamment en Espagne et en Angleterre.