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Friedrich Merz élu chancelier allemand dans la douleur

Au second tour, le chef du parti démocrate-chrétien a obtenu 325 voix sur les 630 membres de l'assemblée, 289 ayant voté contre, ce qui lui a permis d'atteindre la majorité absolue

Le chef de file des chrétiens-démocrates, Friedrich Merz, réagissant après avoir été élu chancelier par le Bundestag,  le Parlement allemand, dans le bâtiment du Reichstag, à Berlin, en Allemagne, le 6 mai 2025. (Crédit : Ebrahim Noroozi/AP)
Le chef de file des chrétiens-démocrates, Friedrich Merz, réagissant après avoir été élu chancelier par le Bundestag, le Parlement allemand, dans le bâtiment du Reichstag, à Berlin, en Allemagne, le 6 mai 2025. (Crédit : Ebrahim Noroozi/AP)

Le conservateur Friedrich Merz a été élu mardi dans la douleur chancelier allemand par les députés, en étant obligé de s’y prendre à deux reprises, signe des difficultés qui l’attendent au pouvoir à un moment pourtant charnière pour son pays.

Scénario sans précédent en Allemagne, il a fallu un deuxième tour de scrutin au Bundestag pour que le président du parti démocrate-chrétien (CDU) soit finalement porté de justesse au poste de chef du gouvernement.

À 69 ans, après avoir difficilement remporté fin février des élections législatives anticipées, Merz a obtenu 325 voix sur 630 députés, lors d’un second vote organisé dans l’après-midi et rendu nécessaire par un échec lors d’un premier tour dans la matinée, qui a créé la stupéfaction.

Alors que l’élection à bulletin secret de Friedrich Merz se présentait comme une simple formalité après la conclusion d’un accord de coalition majoritaire avec les sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz, il a d’abord échoué à atteindre le seuil nécessaire.

Jamais dans l’histoire de l’Allemagne d’après-guerre, un candidat chancelier n’avait connu pareil sort. Dans le système parlementaire allemand, ce sont les députés qui élisent le chef du gouvernement.

Ce revers illustre la fragilité du dirigeant démocrate-chrétien et de la coalition avec laquelle il entend gouverner la première économie européenne, dans un monde en plein bouleversement géopolitique et sous pression à la fois de l’administration Trump et sur le plan intérieur d’une extrême droite en plein essor.

Friedrich Merz réagissant après avoir été rejeté lors du premier vote au Bundestag, le Parlement allemand, à Berlin, le 6 mai 2025. (Crédit : Markus Schreiber/AP)

Frondeurs

Friedrich Merz va donc débuter affaibli son mandat de quatre ans, alors qu’il était censé apporter de la stabilité après la crise politique nationale ouverte par la chute du gouvernement Scholz en novembre. Ce coup de théâtre mine d’emblée ses promesses de relance du pays, en crise économique, et de l’Europe.

Déjà peu populaire dans l’opinion, il est contesté dans ses propres rangs conservateurs pour être revenu sur une promesse de campagne : il a récemment assoupli les règles nationales très strictes de dépenses budgétaires.

Le chancelier l’a fait pour pouvoir financer un vaste programme de réarmement du pays, face à la menace russe et celle d’un désengagement militaire américain du continent européen, et de modernisation du pays, de plusieurs centaines de milliards d’euros.

Cette élection aux forceps est « un camouflet » et « aura forcément un impact sur ses débuts en tant que chancelier et ensuite sur la période gouvernementale à venir », a indiqué à l’AFP Claire Demesmay, professeure à Sciences Po Paris et chercheuse associée au Centre Marc Bloch de Berlin.

« Et au niveau international aussi, ce n’est vraiment pas bon signe », ajoute-t-elle, alors que Friedrich Merz est attendu mercredi à Paris et Varsovie.

Le nouveau chancelier, qui doit encore être mardi officiellement investi par le chef de l’Etat et prêter serment, savait qu’il ne bénéficierait d’aucun état de grâce.

Mais il ne s’attendait pas à cette humiliation parlementaire, comme l’a laissé transparaître son visage fermé, dans les travées de l’assemblée, à l’issue du premier vote. Il lui a manqué 18 votes, signe de son incapacité à faire immédiatement le plein des voix des conservateurs et des sociaux-démocrates.

Friedrich Merz marchant dans la plénière après avoir été rejeté comme nouveau chancelier lors du premier vote au Bundestag à Berlin, le 6 mai 2025. (Crédit : Markus Schreiber/AP)

L’extrême droite en embuscade 

Dans le chaos ambiant, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) s’est frotté les mains et a immédiatement réclamé de nouvelles élections.

« Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale », a déclaré Alice Weidel, dont le mouvement dépasse aujourd’hui dans certains sondages les conservateurs, après avoir déjà obtenu 20% aux législatives.

« Vous avez échoué, les événements de cette journée sont sans précédent dans cette chambre », lui a fait écho un autre responsable de l’AfD, Bernd Baumann.

Ces turbulences surviennent alors que l’Allemagne se trouve à un moment de bascule géopolitique, contrainte de s’affranchir de la tutelle militaire d’un allié américain devenu imprévisible et de réinventer son modèle économique.

Partisan d’un soutien sans faille à l’Ukraine, M. Merz a promis un nouveau « leadership » en Europe, qui passe par un resserrement des liens avec Paris mais aussi Varsovie.

Pour faire face à la menace russe, sa coalition veut poursuivre la remise à niveau de l’armée allemande. Mais aussi d’infrastructures essentielles comme les routes et les écoles, en mauvais état après des années de sous-investissement.

Sur le plan intérieur encore, Friedrich Merz entend faire reculer l’AfD en se montrant dur sur l’immigration.

Son succès au pouvoir dépendra aussi de l’entente avec les alliés sociaux-démocrates qui ont obtenu des ministères clefs : les Finances pour le vice-chancelier Lars Klingbeil et la Défense où reste le sortant Boris Pistorius.

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