Grièvement blessée dans l’attentat de Megiddo, une victime attend l’aide de l’État
Blessé dans un attentat attribué au Hezbollah, Shareef ad-Din Hamaishe est en convalescence dans le service de neurochirurgie de l’hôpital Rambam
La famille d’un Israélien grièvement blessé lors d’un attentat terroriste présumé à l’embranchement Megiddo, dans le nord d’Israël ce mois-ci, a déclaré ne pas avoir encore reçu de témoignage de soutien des autorités.
Les victimes d’actes terroristes reçoivent des fonds du gouvernement pour régler leurs frais médicaux, ainsi que des allocations et des pensions d’invalidité, selon les cas.
Mardi, devant les caméras de la Douzième chaine, le père de Shareef ad-Din Hamaishe, âgé de 21 ans, a déclaré avoir reçu un appel peu après l’attentat, lui disant de se préparer à un appel téléphonique avec le président Isaac Herzog, appel qui n’a jamais eu lieu.
Pour l’heure, c’est donc la famille de la victime qui règle les frais d’hospitalisation et de traitement de Hamaishe, hospitalisé dans le service de neurochirurgie du centre hospitalier Rambam de Haïfa, près de deux semaines après l’attentat.
Les informations disponibles ne permettent pas d’expliquer pourquoi les traitements de Hamaishe ne sont pas couverts par l’assurance maladie, qui est universelle en Israël.
Originaire du village arabe de Salem, Hamaishe a été grièvement blessé à la tête lors de l’attentat du 13 mars.
Une bombe placée le long de l’autoroute 65, à hauteur de Megiddo Junction, avait explosé alors qu’il circulait à bord de son véhicule. Sa voiture, touchée par des éclats de l’engin explosif, se trouvait à une trentaine de mètres du dispositif.
Selon l’armée israélienne, l’attentat pourrait avoir été perpétré par un terroriste du Hezbollah qui aurait franchi la barrière frontalière libanaise à l’aide d’une échelle.
Hamaishe a parlé de l’attentat à la Douzième chaîne depuis sa chambre d’hôpital, les yeux couverts de bandages.
Il se rappelle avoir ressenti une pression sur l’accélérateur avant l’explosion et avoir tenté d’arrêter le véhicule, alors qu’il ne voyait déjà plus rien.
Il dit avoir alors « retiré sa ceinture de sécurité et essayé d’ouvrir la portière, mais senti une résistance », après quoi il a mis le véhicule au point mort et utilisé le frein à main pour arrêter lentement la voiture.
Sa famille espère qu’il pourra bientôt reprendre ses études d’ingénieur.
L’auteur présumé de l’attentat a été abattu par l’armée israélienne à proximité de la frontière avec le Liban, quelques heures après l’explosion. Il portait une ceinture d’explosifs amorcée.
Selon l’armée israélienne, le chantier de construction d’un mur, le long de la frontière nord, destiné à remplacer une clôture en très mauvais état, devrait se terminer d’ici deux ans.
Toujours selon elle, le suspect aurait posé la bombe pour le compte du Hezbollah, soutenu par l’Iran et qui contrôle étroitement le sud du Liban.
L’éventualité d’un attentat fomenté conjointement par une faction palestinienne au Liban et le Hezbollah est en cours d’examen par les services de Tsahal.
La bombe elle-même serait peu commune, selon l’armée, très différente des engins explosifs utilisés par les Palestiniens ces derniers mois.
Le Hezbollah est, de longue date, l’adversaire le plus acharné de Tsahal aux frontières d’Israël, à la tête d’un arsenal estimé à près de 150 000 roquettes et missiles susceptibles d’atteindre tout point du territoire israélien.