Hod Hasharon : Un véhicule transportant des drapeaux des Fiertés incendié
Le maire, dénonçant un crime de haine, a commandé de nouveaux drapeaux arcs-en-ciel pour les accrocher dans toute la ville
Un véhicule transportant des drapeaux LGBTQ a été incendié, vendredi, dans la ville de Hod Hasharon (centre), dans le cadre d’un crime de haine présumé.
Le véhicule appartenait à un sous-traitant de la municipalité qui retirait les drapeaux des fiertés qui avaient été érigés en juin à l’occasion du mois des Fiertés, à Hod Hasharon.
C’est un jeune homme qui aurait été à l’origine du sinistre. La police est encore à sa recherche.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait mis le feu à l’un des drapeaux et les flammes auraient rapidement détruit toute la voiture. Les pompiers déployés ont pu finalement venir à bout des flammes.
Amir Kochavi, le maire de Hod Hasharon, a vivement condamné cet incident. L’édile a noté que l’incendie était survenu au 17e jour du mois hébraïque de Tammouz. Le 17 Tammouz est une journée de jeûne commémorant la brèche ouverte par les Romains dans les murs de Jérusalem, alors qu’ils s’apprêtaient à détruire le Second Temple. La tradition enseigne que le Temple avait été détruit en raison de la haine sans fondement qui régnait entre les Juifs – la même haine, selon Kochavi, qui a animé le jeune homme qui a mis le feu au véhicule.
Le maire a précisé qu’il allait commander de nouveaux drapeaux pour les accrocher dans toute la ville « afin d’instiller les valeurs de l’égalité, de la tolérance et de la fierté en réponse à ce crime de haine ».
« Ce jeune homme a commis de graves dégâts matériels et il a mis en danger des vies humaines dans le cadre d’une violente attaque menée contre les valeurs de tolérance, de diversité et contre la communauté. J’espère qu’il sera attrapé, de même que ceux qui l’ont influencé et qu’ils trouveront le bon moyen de se repentir », a conclu Kochavi.
Dans un communiqué, l’association Aguda pour l’égalité LGBTQ en Israël a indiqué que des dizaines de drapeaux avaient été déchirés pendant le mois des Fiertés.
Dans un rapport datant de mars, Aguda avait signalé que 3 300 incidents de haine avaient été enregistrés en 2022 – soit une hausse de 11 % par rapport à 2021 – des actes qui avaient pris spécifiquement pour cible la communauté LGBTQ.
Le rapport n’avait pas donné de détail sur la nature de ces attaques, mais on sait que presque la moitié des incidents s’étaient déroulés à Tel Aviv et dans le centre du pays, tandis que presque 20 % des actes avaient eu lieu à Jérusalem et dans le secteur environnant.
La communauté LGBTQ a exprimé à maintes reprises ses inquiétudes face à la coalition de la droite dure, placée sous l’autorité du Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis décembre dernier. Le projet de refonte radicale du système judiciaire israélien suscite également de nombreuses craintes au sein de la communauté.
En avril, un groupe de contre-manifestants de droite avait tenté d’arracher un drapeau des fiertés qui était accroché sur la rambarde d’un balcon à Tel Aviv. Le locataire de l’appartement avait confié aux médias que c’était la deuxième fois que des passants essayaient d’arracher le drapeau.
Le même jour, le slogan « Kahane lives » avait été écrit à la peinture sur un mur et sur une fenêtre à l’extérieur du Centre communautaire LGBTQ de Tel Aviv. Il s’agit d’une phrase de soutien apportée au rabbin extrémiste Meir Kahane, qui avait été membre de la Knesset pour le parti Kach dont il était le fondateur, une faction largement connue pour son racisme et qui inspire l’actuel ministre de la Sécurité nationale. L’homme avait été assassiné dans un hôtel de New York City par un jihadiste américano-égyptien en novembre 1990.