Israël démolit une école palestinienne financée par l’UE près de Bethléem
La démolition, qui fait suite à une décision de justice rendue en mars, a suscité des protestations de la part de l'Union européenne et de l'Autorité palestinienne

Les autorités israéliennes ont démoli dimanche un bâtiment qui abritait une école palestinienne financée par l’Union européenne (UE) près de Bethléem, suscitant les protestations de l’Autorité palestinienne (AP) et de l’UE.
Les ingénieurs de l’Administration civile israélienne ont rasé la structure, que les Palestiniens avaient construite en 2017 sans permis dans le parc national de Herodium en Cisjordanie.
La démolition fait suite à une décision du tribunal de district datant de mars, dans laquelle la structure a été définie comme un danger pour la sécurité risquant de s’effondrer de manière imminente.
Regavim, une organisation à but non lucratif qui se dit « dédiée à la protection des terres et des ressources nationales d’Israël » et qui a mené un combat juridique de cinq ans pour obtenir la démolition du bâtiment, a déclaré dans un communiqué qu’il s’agissait de « l’une des 100 écoles illégales de la zone C de la Cisjordanie qui sont utilisées avec cynisme pour consolider l’emprise palestinienne sur les zones ouvertes ».
Israël conserve la responsabilité de toutes les questions, civiles et militaires, dans la zone C, qui représente la majeure partie des terres de Cisjordanie.
Sur les réseaux sociaux, le bureau du représentant de l’UE en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a protesté contre la démolition près du village de Jubbet Ad Dhib, que l’UE a déclaré avoir financée.

« Nous sommes choqués par la nouvelle de la démolition de l’école Jab Zeeb, financée par l’UE, par les autorités israéliennes. Plus de 60 enfants palestiniens seront affectés par cette décision », a écrit un porte-parole de l’UE dans une déclaration publiée sur Facebook.
« La démolition est illégale au regard du droit international et le droit des enfants à l’éducation doit être respecté. Israël doit cesser toutes les opérations de démolition et d’évacuation qui ne feront qu’accroître les souffrances de la population palestinienne et aggraver un climat déjà tendu », peut-on lire dans la déclaration.
Le ministère palestinien de l’Éducation a qualifié la démolition de « crime odieux ». « Ces pratiques s’inscrivent dans le cadre des crimes permanents du régime d’occupation contre le secteur éducatif palestinien, visant les étudiants, les enseignants et les établissements d’enseignement au mépris total des conventions et des principes internationaux », a-t-il ajouté.
« Nous nous félicitons de l’application de la loi, mais nous regrettons la réalité absurde dans laquelle le tribunal, par l’intermédiaire d’une pétition d’organisations de la société civile, doit ordonner à l’État et à ses mécanismes d’application de remplir leurs fonctions. Il ne s’agit là que d’une infime partie de notre lutte inébranlable pour nos terres nationales. Il reste encore beaucoup à faire », a déclaré dans un communiqué Shlomo Neeman, chef du Conseil de Yesha, organisation qui représente les autorités locales des implantations de Cisjordanie.